Le futur bâtiment de l'école d'économie de Toulouse (TSE) ouvrira au cours de l'hiver 2017-2018, avec au moins un an de retard. C'est le calendrier annoncé ce mercredi 13 mai par le président de l'Université Toulouse 1 Capitole Bruno Sire à l'occasion d'un point d'étape du chantier. Lancés en avril 2013, les travaux prévoyaient la construction d'un vaste bâtiment de 11 000 m2 entre l'église Saint-Pierre-des-Cuisines et l'ancien couvent de Saint-Pierre-des-Chartreux pour un montant de 40 millions d'euros. Le cabinet irlandais Grafton est chargé de réaliser les plans d'architecte, RFR est alors le bureau d'études structure et Eiffage se charge de la partie construction.
6 millions d'euros de préjudice pour l'université
Seulement, dès les premiers mois du chantier, Eiffage donne l'alerte et émet des doutes sur les études réalisées par RFR. En mai 2014, des défaillances sont relevées sur les fondations du bâtiment. Au mois d'août, RFR GO+ est mise en liquidation et, le 29 septembre dernier, l'université décide de suspendre le chantier. RFR transmet le dossier à un nouveau bureau d'études (Sepia). Ce dernier reprend les études de chantier mais rend des conclusions incomplètes, accusant RFR de ne pas les avoir payé suffisamment : de nouvelles études doivent être réalisées. Un scénario cauchemardesque impossible à prévoir pour Bruno Sire :
"Le bureau d'études RFR bénéficie d'une très bonne renommée. C'est d'ailleurs cette société qui a réalisé la Fondation Louis Vuitton à Paris (inaugurée le 20 octobre 2014, NDLR). Il semble que leurs compétences soient moins bonnes pour le matériau choisi sur ce chantier. L'IEP de Strasbourg, qui a également fait appel à RFR, se retrouve dans une situation encore plus difficile. L'établissement a remarqué des fissures dans le bâtiment alors que l'ouvrage était presque terminé. Ils ont finalement décidé de démolir le chantier", note le président de l'Université Toulouse 1 Capitole.
Dès le 20 février dernier, l'université a mis en demeure RFR devant le tribunal administratif. L'établissement estime que cette erreur va lui coûter près de 6 millions d'euros : 3 millions pour la perte de fonds européens perdus, 2 millions d'indemnités pour la suspension du chantier (avec notamment le paiement du chômage technique pour les ouvriers d'Eiffage) et 300 000 euros pour les études de chantier réalisées une deuxième fois.
Le déménagement de Science Po prévu durant l'été 2018
Début avril, le groupe Eiffage a dû ainsi reprendre de zéro les études du chantier. Les travaux devraient repartir aux alentours du 28 août prochain et se terminer au cours de l'hiver 2017-2018. Ces retards auront également des conséquences sur les étudiants de Science Po. Ces derniers attendaient avec impatience de pouvoir déménager de leurs locaux très vétustes. Ils devaient s'installer dans les locaux actuels de TSE au sein de la Manufacture des tabacs. "Le déménagement de Science Po Toulouse est prévu durant l'été 2018", a annoncé Bruno Sire. Autre conséquence sur le parking de la cité administrative qui devait être démoli pour y construire deux nouveaux amphithéâtres. Le chantier sera cette fois réalisé en deux tranches.
--> Simulation du futur bâtiment par le cabinet d'architecte Grafton.
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