Jeune, femme, proche de Martin Malvy et secrétaire d'État : il ne faisait que peu de doutes que Carole Delga soit choisie par le PS pour mener la campagne des régionales en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. "Candidate de l'appareil", dénonçait même Christian Teyssèdre, son seul adversaire, qui a préféré se retirer de la course quelques heures avant le scrutin, hier après-midi.

Lors du vote, qui a été maintenu hier soir, Carole Delga (en binôme avec Damien Alary), a obtenu 87 % des voix (13% de bulletins blancs). Le taux de participation atteint 52 %, "ce qui n'est pas mal, étant donné la neige !" se réjouit Christophe Borgel, député PS de Haute-Garonne et responsable de l'organisation des élections au sein du Parti Socialiste.

En Haute-Garonne Carole Delga recueille 88,47 % des voix (11,53 % de votes blancs). Le taux de participation dans le département atteint 67 %.

"Un état d'esprit offensif, combatif"

La candidate, qui précise inlassablement qu'elle est en campagne "avec Damien Alary", se dit "satisfaite d'être la tête de liste du PS pour les régionales" et parle d'un état d'esprit " combatif, offensif, de rassemblement", à l'image de la campagne qu'elle a décidé de mener. Une campagne qui ne débutera pas selon elle, avant septembre prochain.

"Une campagne électorale n'est jamais facile. il faut savoir rester humble en politique. Avec Damien Alary, nous serons impliqués, sur le terrain, et nous ferons la démonstration de nos expériences respectives. l'enjeu est fort et passionnant".

Concernant la décision de Chrsitian Teyssèdre de ne plus se présenter à la primaire interne, Carole Delga se dit " étonnée", mais ajoute qu'aujourd'hui les deux socialistes ne sont pas en froid : "je respecte et j'estime Christian Teyssèdre".

Carole Delga

La socialiste aborde le plus grand défi de sa carrière politique. Mais la candidate à la présidence de la future grande région a déjà à son actif plusieurs batailles qui lui ont forgé le caractère. En six ans, Carole Delga s'est imposée au sein du Parti socialiste, tant au niveau local qu'au niveau national. "Opiniâtre pour ne pas dire têtue", reconnaît-t-elle, toujours très calme, toujours très souriante et toujours très présente en Midi-Pyrénées. Car, malgré sa nomination le 3 juin 2014 au poste de secrétaire d'État (chargée du Commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire), elle est très régulièrement à Toulouse et sa région. Trop, ont rapidement raillé ses opposant(e)s qui voyaient déjà dans sa présence aux manifestations régionales les prémices de sa candidature actuelle.

Aujourd'hui, avec sa candidature à la succession de Martin Malvy qui a renoncé le 6 janvier à un quatrième mandat, Carole Delga change de dimension dans l'échiquier politique régional. Car briguer la succession de Martin Malvy n'est pas rien. Carole Delga va devoir conduire une campagne historique. D'abord parce que ce sera la première de la super région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Ensuite parce que, pour la première fois, le FN a de réelles ambitions et un candidat crédible à opposer au PS et à l'UMP.