Hydroélectrique : pour le Ceser d'Occitanie, il est temps de dire non à la Commission européenne

Alors que la Commission européenne pousse le gouvernement à ouvrir à la concurrence le renouvellement des concessions hydroélectrique en France, le Ceser d'Occitanie veut mobiliser les élus pour peser contre cette décision. Dans la région, 132 concessions gérées principalement par EDF sont concernées.
Le barrage de Gnioure dans les Hautes-Ariège est géré par EDF.

"Les barrages hydroélectriques représentent des décennies d'investissements. Cela nous appartient. Il est temps de dire non à la Commission européenne. Il faut renouveler les concessions hydroélectriques des acteurs historiques."

Droit dans ses bottes, Jean-Louis Chauzy, le président du Ceser, n'a pas changé d'opinion : les concessions hydroélectriques gérées à 80 % par EDF et à 16 % par la Shem (Société hydroélectrique du Midi) et la CNR (Compagnie nationale du Rhône) ne doivent pas être confiées à des opérateurs étrangers.

"La France est l'un des leaders mondiaux de l'hydroélectricité, il ne faut pas brader notre patrimoine industriel", insiste-t-il.

Sa crainte ? Voir le gouvernement céder aux injonctions de la Commission européenne qui le presse depuis le 22 octobre 2015 de respecter l'article 106 du traité sur le fonctionnement de l'UE du fait de "la position monopolistique d'EDF" dans le secteur hydroélectrique. Autrement dit, il redoute une privatisation des barrages.

Mobiliser les élus

Après avoir écrit deux fois au Président de la République, Jean-Louis Chauzy s'est entretenu de la question avec Emmanuel Macron, le 4 août dernier, lors du passage à Rodez de l'ex-ministre de l'Économie. "Il m'a dit qu'il allait proposer à la Commission européenne de mettre en place des sociétés d'économie mixte pour gérer les concessions, où les collectivités locales seraient actionnaires à 34 %, rapporte-t-il. C'est un marché de dupe. On voit bien dans l'aéroport de Toulouse que les actionnaires minoritaires ne peuvent rien faire face aux Chinois."

Puisqu'il y a "le feu au lac", Jean-Louis Chauzy compte contacter tous les députés du Sud-Ouest ainsi que les présidents des Conseils départementaux pour qu'ils "défendent EDF, la Shem et la CNR". "J'ai construit mon dossier en consultant ces trois sociétés, précise Jean-Louis Chauzy. Ils sont pour le statu quo aujourd'hui pour préserver leurs positions respectives."

Le président du Ceser espère qu'un décision sera prise avant la fin de l'année. Pas si sûr au regard d'un dossier qui traine depuis 2010.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 13/09/2016 à 11:03
Signaler
Il a bien raison ce Mr Chauzy. Il suffit de voir ce que ca peut donner pour l'aéroport de Toulouse. Pour Nice et Lyon le gouvernement a reconnu sa connerie et ce sont 2 Sté Française qui ont été choisies. Donc autant laisser EDF continuer.

à écrit le 12/09/2016 à 18:47
Signaler
Surtout qu'en général on sait ce que ça donne de privatiser, les actionnaires raflent tout les gains et les contribuables payent tous les frais. Aucun intérêt.

le 13/09/2016 à 10:44
Signaler
.... et les sociétés privatisées payent des Impots et des charges sociales bénéfiques pour le maintien de notre système social !

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.