Fintech : la startup Morning peut reprendre ses activités

L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a levé les mesures d'interdiction d'exercice qui visaient la société toulousaine Morning. Les 75 000 clients revendiqués par la "néobanque" vont pouvoir récupérer leurs fonds qui étaient bloqués depuis le 1er décembre.
L'équipe de Morning (ex Payname) dans ses locaux à Saint-Elix le Château

Après 29 jours d'interdiction, Morning peut à nouveau, depuis le 29 décembre, fournir des services bancaires à ses clients. L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a constaté que la somme de 500 000 euros qui avait été prélevée sur le compte de cantonnement en septembre 2016 a été reversée le 22 décembre dernier. "En outre, précise l'ACPR, des sommes de 538 494 euros et 21 416 euros ont été versées les 23 et 27 décembre pour combler l'insuffisance de cantonnement supplémentaire identifiée par le commissaire aux comptes. Enfin, un virement de 6 220 euros a été crédité sur ce compte le 28 décembre."

Une partie de ces fonds vient du rapatriement de fonds donnés en garantie à Mastercard. "La Maif a versé le complément nécessaire sur le compte de cantonnement pour permettre la levée de la sanction de l'ACPR", précise Nicolas Siegler, le directeur général adjoint de la Maif

L'organe de contrôle considère que ces sommes sont suffisantes pour couvrir les fonds perçus grâce aux dépôts réalisés par la clientèle de Morning. "Dans ces conditions, les mesures d'interdictions faites à Morning de fournir des services de paiement et de débiter le compte de cantonnement peuvent être levées", écrit Robert Ophèle, le président de l'ACPR.

Pour l'équipe de Morning, contactée ce lundi 2 janvier, cette décision est vécue comme "un soulagement". "Nous travaillons au rétablissement progressif des services (encore difficile d'accès pour certains, ndlr), car nous devons ré-activer nos prestataires. Nous renouvelons nos plus sincères excuses à nos utilisateurs", explique la startup, qui prévoit de lancer ses premières cartes bancaires cette année.

Des repreneurs ?

Cette décision de l'ACPR est la conséquence d'un compromis trouvé entre Morning et la Maif, son principal actionnaire. Malgré un désaccord sur la stratégie et des difficultés financières qui avaient presque abouti à la fermeture de l'entreprise, un accord a été trouvé à l'issue de deux réunions de crise le 16 décembre. La Maif s'est engagée à financer à nouveau l'entreprise pour "quelques semaines" afin de "permettre à Morning de poursuivre son activité".

"Éric Charpentier (le fondateur et PDG de Morning NDLR) a amorcé plusieurs réflexions ainsi que des propositions constructives avec les partenaires, explique le service communication de la startup. L'équipe souhaite construire la néobanque française dans les meilleures conditions et sans abîmer l'intégrité du projet. Nous pourrons communiquer davantage à l'issue des échanges qui sont en cours."

Le 16 décembre, trois investisseurs ont manifesté leur intérêt pour Morning : la banque Edel (Labège), Treezor, une entreprise parisienne proposant des services de paiements, et la société Mutualizer. Leurs projets seront étudiés par les actionnaires de Morning jusqu'au 15 janvier. La startup de 49 salariés se donne jusqu'à la fin du mois pour mettre en place les solutions qui lui permettront de sortir de cette mauvaise passe.

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Commentaires 2
à écrit le 03/01/2017 à 8:54
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Ouf, les clients de Morning ont eu chaud en décembre!Espérons qu'ils recevront un dédommagement financier en plus de la récupération de leurs avoirs. Si cette Fintech n'avait pas retrouvé de repreneur pour éponger le passif, que ce serait il passé p...

à écrit le 02/01/2017 à 19:56
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Cela avance bien. Reste à voir les Réunion d'après le 15 janvier, qui deviendra l'actionnaire principal, et quels seront les moyens alloués au développement de Morning. Quel axe sera privilégié (La Maïf souhaitait une balance entre particulier et pro...

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