C'est une technologie en plein essor. Le marché mondial de la réalité virtuelle pèserait 30 milliards d'euros d'ici à 2020, selon une étude du cabinet Digi Capital.
Ainsi, les casques de réalité virtuelle permettent de visualiser des simulations informatiques en tout genre : film, jeu vidéo, univers 3D virtuel... Face aux mastodontes mondiaux du secteur digital, peu de Français se sont déjà lancés dans l'aventure. C'est pourtant le cas de Rémi Sandevoir.

Informaticien pendant plus de 10 ans pour des datacenters, le Toulousain devient à l'automne dernier le premier fabricant français de kits Cardboard. Lancé par Google l'an dernier, le projet Cardboard veut concurrencer l'Occulus Rift de Facebook. Le moteur de recherche a eu l'idée de développer des kits de masques de réalité virtuelle en carton à fabriquer soi-même et à greffer sur un smartphone. L'utilisateur place le masque devant ses yeux pour avoir accès à une balade via Google Earth, pour découvrir  les salles du château de Versailles ou encore admirer en 3D des objets via Exhibit. L'utilisation du carton permet de faire baisser les prix de vente du masque à une vingtaine d'euros, contre plusieurs centaines d'euros en moyenne pour les autres modèles sur le marché. Ce tarif très accessible explique en partie le succès du produit.

"Nous avons lancé notre boutique en ligne le 31 octobre dernier. Au bout de trois jours, les 100 premiers exemplaires étaient partis. Six mois plus tard, plus de 3 000 exemplaires ont été vendus", avance Rémi Sandevoir, le cofondateur de la société.

La jeune pousse toulousaine vient même d'être labellisée par Google comme fabricant de kits Cardboard pour la France et compte distribuer des kits en anglais à destination du marché européen. Rémi Sandevoir est optimiste quant à l'essor de cette technologie :

"La réalité virtuelle (comme l'imprimante 3D) existe depuis très longtemps mais, jusqu'à présent, elle était surtout utilisée pour des simulateurs dans l'industrie avec des produits très chers. Aujourd'hui, des produits accessibles au grand public arrivent sur le marché comme c'est le cas également pour l'imprimante 3D."

Des applications dans l'immobilier

Surfant sur le succès de la réalité virtuelle, le Toulousain décide début janvier de fonder, avec son associé Guillaume Figielski, une deuxième société baptisée Girosense et dédiée à la conception d'applications pour les masques de réalité virtuelle.

"Nous voulons devenir une agence web 3.0. La première génération se consacrait aux sites web, les agences 2.0 conçoivent des applications. Nous, nous voulons créer des applications de réalité virtuelle", relève Rémi Sandevoir.

Intégrés depuis début avril au sein de la 5e promotion du Camping, les deux fondateurs planchent sur une application à destination des agences immobilières. Cette technologie permettra de faire visiter une maison à 360° sans bouger l'agence. Dans le courant du mois de mai, Girosense a prévu de mettre l'application en test dans plusieurs agences toulousaines pour faire découvrir le produit. "L'immobilier pourrait être un secteur phare pour nos applications, lance Rémi Sandevoir. Mais, au niveau R&D, nous planchons également sur d'autres applications, dans le domaine culturel par exemple, pour les concerts locaux." Dernière cible visée par Girosense, les agences événementielles qui pourraient également être intéressées par ce type d'applications.