Karavel-LBO France reprend Fram et devient le premier voyagiste en France

Ce mercredi 25 novembre, le tribunal de commerce de Toulouse a tranché en faveur de l'offre présentée par Karavel-LBO France. 429 salariés en CDI et 137 contrats non permanents sont sauvés. L'opération de reprise s'élève à près de 19 millions d'euros pour LBO France qui prévoit des pertes de 12 millions d'euros en 2016. Karavel devient le premier tour opérateur français.
Le voyagiste Fram est repris par Karavel-LBO.

Fin du suspense pour Fram. Le tribunal de commerce de Toulouse a tranché, mercredi 25 novembre, en faveur de l'offre présentée par les entreprises Voyages Invest et Phoenix, filiales de LBO France, l'actionnaire principal du groupe Karavel.

Les deux sociétés s'engagent à reprendre les activités de Voyages Fram, Fram Agences, Fram Nature et Plein Vent pour une valorisation globale de 10 millions d'euros. Les repreneurs prendront également en charge les engagements auprès des clients (6,5 millions d'euros), la reconstitution des dépôts de garantie (154 000 euros), l'abondement au PSE (1,3 million d'euros), les loyers (1 million d'euros). Le montant global de l'opération s'élève donc à près de 19 millions d'euros.

Sur le plan social, 429 salariés en CDI et 137 contrats non permanents sont sauvegardés sur les 650 que compte le groupe Fram en France. Voyages Invest et Phoenix ont par ailleurs promis d'embaucher 16 personnes sur 4 ans en fonction des résultats.

Dans son jugement, le tribunal rappelle que "les sociétés Voyages Invest et Phoenix ont fait une offre sensiblement améliorée en réintégrant Fram Nature, en reprenant 73 salariés supplémentaires et en portant le montant de la reprise à 10 millions d'euros".

Il reconnaît également le "professionnalisme reconnu" des repreneurs s'appuyant sur l'expérience de Karavel, ainsi que les "garanties financières importantes" amenées par LBO qui prévoit dans son plan de financement un risque de pertes d'exploitation de 12 millions d'euros en 2016. Enfin, le jugement indique que les salariés, les organes de la procédure et le ministère public se sont montrés favorables à cette offre.

"Changer une équipe qui perd"

"Il n'y avait aucune certitude sur le jugement car les offres étaient de qualité. L'importance des fonds de LBO France et l'expérience de Karavel ont permis de l'emporter, a réagi Maître Biette, l'avocat de Alain de Mendonça, le président du groupe Karavel et de Phoenix. Fram disparait en tant que société, remplacée par Phoenix, mais la marque perdure. C'est une belle marque, même si elle est abimée. Nous espérons que la confiance reviendra très vite."

Pour l'avocat, la procédure dite de cession prepack a permis de sauver Fram qui "n'avait pas les moyens pour un plan de continuation".

La holding Voyages Invest chapeautera la société d'exploitation Phoenix présidée par Alain de Mendonça, le président du groupe Karavel. Une nouvelle équipe de direction partagée entre Karavel et LBO France va être mise en place. "On change une équipe qui perd", commente l'avocat.

Après les reprises de PromoVacances en 2001, Partir pas cher en 2008 et Écotour en 2015, cette quatrième opération fait de Karavel le premier tour opérateur français.

"Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres et prévoyons le déploiement de synergies immédiates. En revanche chaque marque conservera une identité et un positionnement bien distincts, a déclaré Alain de Mendonça, Président de Karavel-Promovacances, dans un communiqué.

Notre objectif est de créer un des pôles leaders du voyage organisé en France, fort de 1100 salariés, réalisant 700 millions d'euros de chiffre d'affaires et disposant d'un réseau d'une centaine d'agences."

Déception de DocteGestio

L'offre de DocteGestio na pas convaincu le tribunal de commerce de Toulouse qui constate "une très faible valorisation financière des actifs" des sociétés de Fram, et estime que la société présidée par Bernard Bensaid "n'est pas une professionnelle du secteur d'activité". Le tribunal ajoute que "l'ensemble des salariés ont émis un avis défavorable sur l'offre DocteGestio".

"On est très triste, a déclaré Bernard Bensaid, le président de DocteGestio, présent au tribunal. C'est un déni par rapport aux 700 salariés à l'étranger qui vont subir ce plan de cession. Je souhaite bonne chance à Karavel."

Concernant l'offre liée de NGT Travel et JPF, le tribunal explique qu'elle était "moins disante sur le plan social et financier que certaines offres concurrentes". Enfin, concernant l'offre d'Homair, le tribunal estime qu'elle ne répondait pas "aux contraintes de pérennité des activités de l'ensemble des quatre sociétés placées en redressement judiciaire".

Soulagement des salariés

Dans le hall du tribunal, de nombreux salariés se pressaient pour obtenir une copie du jugement. Si la décision les a rassurés, l'enthousiasme n'était pas foncièrement au rendez-vous.

Fram

Laye Simakha © Rémi Benoit.

"Même si le nombre de licenciés à été réduit, on laisse 77 personnes sur le bord du chemin et nous souffrons pour elles, regrette Laye Simakha, le secrétaire du Comité d'entreprise et délégué CGT. Nous espérons que Karavel tiendra ses engagements. Fram est sauvé mais tout reste à faire, car il y a beaucoup de difficultés dans notre secteur d'activité sinistré. La capacité financière de LBO sécurise la pérennité de l'outil industriel."

À l'étranger, l'incertitude est toujours de mise pour les 700 à 750 salariés des filiales qui ne font pas partie de l'offre de reprise. "Nous souffrons pour eux, a répété le représentant du personnel, mais nous n'arrêtons pas le combat. Nous allons voir avec le repreneur ce qui peut se faire de ce côté-là."

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 26/11/2015 à 13:32
Signaler
Bonjour, Soit vous écrivez "tour operator" en anglais et sans fautes, soit vous écrivez "voyagiste", mais, de grâce surtout pas ce mélange franglais de "tour opérateur". Merci de respecter les langues.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.