Pourquoi le Toulousain Jean-Pierre Mas veut racheter Fram Affaires

À la surprise générale, le Toulousain Jean-Pierre Mas s'est invité ce jeudi dans le dossier Fram en proposant de racheter la partie "affaires" du voyagiste dans une offre complémentaire avec NG Travel. Président du syndicat national des agents de voyages (Snav), il est par ailleurs à la tête de JPF Travel, une jeune entreprise de voyages d'affaires. Entretien.
Le Toulousain Jean-Pierre Mas veut racheter une partie de Fram.

En tant que président du Syndicat national des agents de voyages (Snav), vous avez été invité depuis quelques semaines à analyser le dossier Fram (y compris dans nos colonnes). Hier, à l'étonnement général, vous avez proposé de racheter une partie de l'activité de Fram dans une offre complémentaire avec NG Travel. Pourquoi cette offre de dernière minute ?

J'y pense depuis peu de temps. Le groupe NG Travel m'a approché quand il a souhaité déposer une offre uniquement pour l'activité tourisme. De mon côté, j'ai crée il y a trois ans la société JPF Travel que je préside et dont la directrice générale est Françoise Péglion. Cette entreprise est spécialisée dans les voyages d'affaires, et racheter Fram affaires serait une opportunité en termes de croissance externe pour notre société. JPF connaît déjà une croissance très rapide : elle a enregistré 9 millions d'euros de volume d'affaires en 2014 (total des ventes NDLR) et nous prévoyons 10 millions pour cette année. JPF Travel a réalisé 580 000 euros de chiffre d'affaires en 2014 et compte 5 salariés.

Quel est votre projet pour Fram ?

Nous proposons de racheter Fram Affaires (qui édite des prestations pour les voyages d'affaires, NDLR) pour 1 million d'euros. Cette activité représente 73 millions d'euros de chiffre d'affaires ( 20% de l'activité totale du groupe et 58 salariés à Toulouse et Castres). À cette offre de rachat, il faut rajouter quelques centaines de milliers d'euros pour réaliser des investissements technologiques et le déménagement des locaux de Cornebarrieu vers Toulouse. L'offre complémentaire avec celle de NG Travel. L'objectif est de garder l'ensemble des salariés du plateau d'affaires, qu'ils soient en CDI ou en CDD. Et surtout de garder l'emploi à Toulouse.

Vous êtes toulousain, cela a joué sur votre décision ?

Oui, j'ai senti vibrer ma fibre toulousaine quand a pointé le risque de délocalisations de l'emploi. La situation de Fram m'a personnellement touché.

Quel est votre avantage comparatif par rapport aux autres offres de reprise ?

Nous avons un vrai projet industriel et contrairement à certains de nos concurrents, nous ne sommes pas dans une offre spéculative. Nous ne comptons ni racheter pour revendre toute de suite derrière, ni délocaliser.

Dans une interview accordée à La Tribune Objectif News, vous disiez il y a quelques semaines que "Fram n'a pas su prendre le virage du numérique", elle a aussi été impactée par les printemps arabes et subi de lourdes pertes. Comment surmonter ces difficultés?

Cette analyse concernait surtout la partie Tour opérateur de Fram et non la partie affaires. La transformation numérique au niveau du plateau d'affaires se situe aujourd'hui au niveau du marché. De la même manière, contrairement à l'activité de tourisme, Fram Affaires n'a pas été du tout touchée par les printemps arabes. Enfin, l'activité affaires est économiquement saine.

Le comité d'entreprise émettra un avis lundi

Les offres de reprise de Fram (Doctegestio, NG Travel/JPF Travel et Karavel/LBO ont été présentées ce jeudi 12 novembre en comité d'entreprise. Ce comité émettra un avis lundi prochain. Cet avis n'est que consultatif car c'est le tribunal de commerce de Toulouse qui va examiner les offres de rachat lors d'une audience prévue le 18 novembre.

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