Airbus Group fusionne avec Airbus, Fabrice Brégier devient directeur des opérations

Airbus Group et sa branche d'aviation commerciale Airbus ne formeront plus qu'une seule entité en janvier 2017. L'actuel PDG d'Airbus Fabrice Brégier sera nommé directeur général délégué. Cette réorganisation du géant de l'aéronautique et du spatial devrait entraîner une fusion sur certains postes communs aux deux entités.
Fabrice Brégier sera nommé directeur des opérations de la nouvelle marque Airbus.

Le géant aéronautique, de la défense et du spatial Airbus Group a annoncé ce vendredi 30 septembre une réorganisation de grande ampleur. Airbus Group (maison-mère qui comprend Airbus, Airbus Defence and Space et Airbus Helicopters) va fusionner au 1er janvier 2017 avec sa branche d'aviation commerciale (Airbus Commercial Aircraft) pour ne former plus qu'une seule et même entité. Une marque unique Airbus sera appliquée pour toutes les entités du groupe.

Tom Enders nommé PDG, Fabrice Brégier directeur général délégué

Cette annonce implique une importante réorganisation de l'exécutif. Tom Enders actuel PDG d'Airbus Group dirigera cette nouvelle entité. De son côté, le PDG de la branche d'aviation commerciale Fabrice Brégier sera nommé en plus directeur général délégué d'Airbus. "En qualité de COO, il assumera des responsabilités pour l'ensemble du groupe, parmi lesquelles la redéfinition des opérations digitales (la partie essentielle du programme de transformation du groupe), la chaîne d'approvisionnement globale et la qualité", explique le groupe dans un communiqué.

"Des structures rationalisées et un processus décisionnel rapide sont indispensables au succès de la transformation digitale. La fusion entre Airbus Group et Airbus est le prélude à une refonte structurelle qui simplifiera la gouvernance de notre entreprise. Elle supprimera également les duplications et améliorera la productivité, tout en poursuivant l'intégration de l'ensemble du groupe.

Nos deux autres divisions, dirigées par Dirk Hoke (Airbus DS) et Guillaume Faury (Airbus Helicopters), qui demeurent parties intégrantes du Groupe, bénéficieront largement de cette fusion par un soutien commercial plus ciblé et des coûts réduits", poursuit Tom Enders.

Lire aussi : Tom Enders, premier imperator d'Airbus

Des suppressions d'effectifs en vue ?

La semaine dernière, le Financial Times avait révélé que le groupe préparait un important plan de restructuration et d'économies visant notamment à éliminer des doublons entre les différentes filiales du groupe et au sein de la maison-mère en raison des difficultés des programmes A380 et A400M. Selon le quotidien, des suppressions de postes seraient envisagées par le groupe. Interrogé sur le sujet par La Tribune Toulouse à l'occasion de l'inauguration de la Leadership University d'Airbus Group, Tom Enders avait affirmé qu'"il ne faut jamais exclure complètement de réduire les coûts."

De son côté, le DRH Thierry Baril s'était voulu rassurant :

"Depuis des années, nous adaptons nos effectifs à cette réalité. Nous continuons aujourd'hui. Sachant que l'on a de la croissance au sein d'Airbus, quand on fait des économies d'un côté, on peut réinvestir de l'autre coté dans des emplois pour accompagner la montée en cadence de l'A350 ou de l'A320 par exemple."

Dans le communiqué publié ce matin, Airbus Group précise  ainsi qu'en 2012, l'entreprise a combiné les services ressources humaines et finances d'Airbus Group (à l'époque EADS) et d'Airbus.

Quelle indépendance pour Airbus Defence and Space ?

Les syndicats ne cachent pas leur inquiétude face à cette restructuration de l'entreprise.

"Certaines fonctions support ont déjà été consolidées au sein du groupe comme les ressources humaines ou les finances, d'autres non comme la gestion paie, la formation et la veille technologique. Nous nous interrogeons sur l'ampleur de la réorganisation : va-t-on simplement fusionner les fonctions de direction ou cette décision va-t-elle impacter l'ensemble des équipes ?" s'interroge Xavier Petrachi, délégué syndical CGT d'Airbus.

Le syndicat alerte aussi sur la situation d'Airbus Defence and Space, dont le siège est à Toulouse.

"Fabrice Brégier, jusqu'ici PDG de la branche avion devient directeur des opérations de l'ensemble du groupe donc le supérieur hiérarchique de Dirk Hoke, le PDG d'Airbus DS. Ce dernier pouvait diriger jusqu'à présente la filiale de manière indépendante, est-ce que ce sera toujours le cas avec cette nouvelle organisation ?", poursuit Xavier Petrachi.

La CFE-CGC s'interroge de son côté sur les retombées "sur les effectifs concernés par le rapprochement, sur la pérennité des sites d'Airbus DS à Suresnes et Ottobrünn (Allemagne)". Par ailleurs, l'organisation syndicale "ne comprendra pas que cette restructuration soit dictée par un seul objectif d'économies à présenter à nos actionnaires. Certes le groupe traverse quelques difficultés conjoncturelles (en particulier dans les hélicoptères pour lesquels Tom Enders officialise un projet de restructuration) mais le groupe a devant lui un carnet de commandes riche d'avions."

Autre inconnue à cette heure-ci : cette réorganisation va-t-elle toucher ATR (détenue à 50 % par Airbus) ? En effet, le président du constructeur d'avions régionaux Patrick De Castelbajac serait sur le départ. Il pourrait être remplacé par Christian Scherer, cadre d'Airbus. Une information qui n'a pas été officialisée.

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