Protonthérapie : "l'appel à candidatures doit être lancé avant la présidentielle de 2017"

"Toulouse est prête" pour accueillir un centre de protonthérapie et le fait savoir. Le projet Pericles 2 a été présenté aux professionnels du secteur médical, scientifique et industriel lundi 30 mai, à l'Oncopole. Mais l'appel à candidatures de l'État se fait attendre. Il existe pourtant une échéance : la présidentielle de 2017. Le dossier prend une tournure politique.
L'Oncopole veut acceuillir un centre de protonthérapie

Toulouse veut faire passer le message : la communauté scientifique, médicale et industrielle est prête à recevoir un centre de protonthérapie. C'est le signal qui a été donné lundi 30 mai à l'Oncopole, lors d'une journée d'échanges qui a rassemblé les professionnels de la lutte contre le cancer, scientifiques, médecins, mais aussi les industriels intéressés par cet équipement. Ce séminaire, conclusion de plusieurs mois de travail, avait pour but de présenter le projet. "On ne sait pas où en sont les autres villes, mais à Toulouse, notre projet est mûr", assure Régis Ferrand, ingénieur et physicien médical de l'IUCT, porteur du projet Pericles II.

"Nous sommes en ordre de marche pour candidater au futur appel d'offres", explicite Benjamin Gandouet, responsable Oncopole à Toulouse Métropole.

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L'enjeu : Un investissement de 54 millions d'euros

Pour rappel, le contexte est le suivant : Toulouse souhaite accueillir sur le site de l'Oncopole un centre de protonthérapie. Cet outil de pointe représente un intérêt médical majeur car il permet de traiter certains cancers de manière plus précise, tout en préservant les tissus sains des patients (contrairement à la radiothérapie classique qui, tout en traitant les tumeurs, abîme les tissus sains). La protonthérapie est souvent préconisée chez les enfants, mais cet outil pourrait également trouver des applications dans l'industrie aéronautique et spatiale.

Actuellement, seules les villes de Paris et de Nice disposent de cet équipement onéreux (il représente un investissement de 54 millions d'euros) mais, dans le cadre du plan cancer 2014-2018, d'autres centres pourraient voir le jour. À Toulouse, la possibilité d'obtenir cet équipement a été imaginée dès la naissance de l'Oncopole (inauguré en 2014).

"Il n'y a pas un centre de protonthérapie à moins de 500 km autour de Toulouse, y compris en Espagne. La présence de cet équipement relève de l'équilibre territorial au niveau national et européen. Nous sommes d'ailleurs soutenus par les villes de Barcelone, Saragosse, Hambourg et Lisbonne", argumente Benjamin Gandouet.

Mais la Ville rose n'est pas la seule candidate à l'obtention de ce centre. Depuis plusieurs mois, la deuxième métropole de la région LRMP, Montpellier, travaille elle aussi de son côté à un solide dossier de candidature. Bordeaux, Nantes et Caen sont également sur le coup. Toutes attendent l'appel à candidatures du gouvernement pour officialiser leurs dossiers.

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"Avant 2017"

Alors qu'un appel à candidatures de l'État était attendu pour le printemps 2016, il semble que le calendrier ait pris du retard. Jean-Louis Chauzy, président du Ceser LRMP, a été reçu par la ministre de la Santé Marisol Touraine le 11 mai dernier :

"Elle a indiqué qu'elle avait saisi la Haute Autorité de Santé pour que cette dernière fasse des recommandations sur le public ciblé par la protonthérapie et sur les coûts de fonctionnement de cet outil (des coûts élevés pour la sécurité sociale, NDLR)."

Ce rapport de la HAS devrait permettre ensuite d'établir le cahier des charges de l'appel à candidatures, qui pourrait ainsi intervenir à l'automne prochain.

"En saisissant la Haute Autorité de Santé, le gouvernement gagne un peu de temps", analyse un spécialiste du dossier. En effet, à quelques mois de la présidentielle de 2017, le gouvernement souhaite s'assurer du bien fondé économique d'un tel investissement (54 millions d'euros pour le centre de protonthérapie auxquels il faut ajouter les coûts de fonctionnement).

Mais le dossier revêt également un aspect politique, avec le choix de la ville qui sera choisie, et qui "fera forcément des mécontents" quelques mois avant le scrutin.

Mais pour Jean-Louis Chauzy ainsi que pour tous les porteurs du projet toulousain, pas question de trop tarder : "il faut que l'appel d'offres soit lancé avant le 31 décembre 2016, avant la présidentielle".

"La date de l'appel d'offres n'est pas connue, mais nous espérons que les décisions seront prises avant les élections", confirme Régis Ferrand.

En attendant, le président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc et le président du Conseil départemental de Haute-Garonne Georges Méric doivent se rendre "dans les prochains jours" à Matignon. Ils doivent discuter avec les services du Premier ministre "du cadre méthodologique de la démarche d'appel à candidatures".

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