Qui est vraiment Georges Méric, nouveau président du Conseil départemental de la Haute-Garonne ?

Georges Méric est le nouvel homme fort de la Haute-Garonne. Élu aujourd’hui 2 avril à la tête du Conseil départemental, le socialiste succède à Pierre Izard. Mais qui est-il vraiment ? Portrait d’un animal politique qui entend impulser une nouvelle dynamique à l’assemblée départementale.
Georges Méric

Il a été élu cet après-midi. Georges Méric, 67 ans, est officiellement le nouveau président du Conseil départemental de la Haute-Garonne. Une consécration pour celui qui a été élevé dans la marmite de la politique. Après son grand-père, qui faisait partie de la garde rapprochée de Jean Jaurès, c'est son père, André Méric, secrétaire d'État aux Anciens combattants sous François Mitterrand, qui lui a ouvert la voie.

Simple militant du Parti Socialiste durant sa jeunesse, Georges Méric s'est engagé plus concrètement en 1983, en prenant les rênes de la ville de Nailloux. Un choix dicté par la volonté de ce médecin de campagne d'agir dans la proximité, au service des habitants du Lauragais. "C'est un humaniste, profondément attaché aux valeurs de solidarité", estime Claude Raynal, maire de Tournefeuille et sénateur de la Haute-Garonne, qui le côtoie depuis trente ans. "Il a de fortes valeurs humanistes", confirme celui qui est pourtant un opposant, Jean-Marc Dumoulin, candidat UDI malheureux dans le canton de Villemur-sur-Tarn.

"Georges est un intellectuel très empreint de culture sociétale et philosophique. Il est porté par une réflexion sur la société, sur l'Homme. Nous avons souvent eu des échanges très nourris à ce propos", relate ce dernier.

Entre les deux élus, une relation dépassant les clivages politiques s'était nouée. "Izard répétait d'ailleurs toujours : 'C'est Dumoulin-Méric, Méric-Dumoulin'", raconte encore Jean-Marc Dumoulin.

L'écoute, l'ouverture et le caractère

Entré en 1988 au Conseil général de la Haute-Garonne, Georges Méric n'a pas toujours eu des relations faciles avec Pierre Izard, issu tout comme lui du Lauragais, dont la gouvernance était parfois jugée autoritaire, y compris dans son camp.

En 2011, avec Claude Raynal, Alain Fillola et Jean-Raymond Lépinay, Georges Méric avait ainsi adressé un courrier au président du Conseil général d'alors pour "dénoncer le mode de gouvernance" de l'institution départementale. Il sera ensuite rétrogradé de vice-président à président de commission.

Aujourd'hui, Georges Méric ne nourrit pas de rancœur à l'égard du président sortant. Décrit par les militants PS comme quelqu'un de "posé et de réfléchi", il soutient le bilan de son prédécesseur, tout en prônant une évolution dans le mode de gouvernance de l'assemblée départementale.

"J'ai beaucoup de respect pour Pierre Izard, confiait-il à La Tribune-Objectif News quelques jours avant son élection. Mais il est vrai que la société évolue. Il faut s'adapter et utiliser les instruments de la modernité. La gouvernance, ce n'est pas juste s'imposer. Les responsables politiques doivent être de vrais managers."

En sera-t-il un lui-même ?

"Il est difficile d'évaluer son leadership politique, car tout le monde était étouffé par la présence de Pierre Izard, insiste Jean-Marc Dumoulin. Je ne sais pas quelle capacité de leadership il pourra avoir dans une gauche très désunie et pleine d'égos surdimensionnés. Il n'aura pas la partie facile."

Reste certaines qualités qui lui sont reconnues : l'écoute et l'ouverture. Mais aussi le caractère. "Il en a", assure le socialiste Jean-Jacques Mirassou, qui, après avoir été élu dimanche dernier dans le canton de Toulouse 9, s'est retiré de la course à la présidence quand il a "réalisé que ça devenait une mission quasi-impossible".

Georges Méric, ça fait "quarante ans" qu'il le fréquente. "C'est un camarade, c'est un collègue et c'est un confrère, puisque je suis chirurgien-dentiste et lui médecin !, s'amuse-t-il. Je pense qu'il aura la sagesse de s'entourer de quelques élus qui ont de l'expérience, tout comme lui."

Un combat, la laïcité

Autres qualités du nouvel homme fort du département : il est "pragmatique" et "rassembleur", selon Jean-Marc Dumoulin. Claude Raynal acquiesce :

"C'est un homme de dialogue et de consensus. Il travaille de façon collective. Il est porteur de ça. Il sera garant d'une gouvernance ouverte, avec un réel travail de partenariat."

Car l'homme "sait déléguer", assure Michel Dutech. Proche de Georges Méric depuis 35 ans, le socialiste connaît son sujet. Avant de lui succéder à la mairie de Nailloux, il a été son associé au sein d'un cabinet médical. "En travaillant ensemble sept jours sur sept et parfois 24/24 heures, nous avons partagé beaucoup de choses", confie l'élu.

Le principal combat du nouveau président du Conseil départemental ? "La laïcité, répond sans hésiter Michel Dutech. L'assemblée départementale, sous sa houlette, va très probablement s'engager sur ce sujet."

Une analyse partagée par Jean-Luc Moudenc :

"C'est un homme fidèle à son idéal, avec des convictions républicaines et laïques très solides, reconnaît le maire UMP de Toulouse et président de Toulouse Métropole. Par ailleurs, vis-à-vis du monde économique, il a une vision plus réaliste que certains de ses camarades."

Georges Méric, qui gère plusieurs sociétés immobilières, est lui-même chef d'entreprise.

Un pont entre ruralité et métropole ?

En tant que président du Syndicat mixte du Pays Lauragais, Georges Méric a longtemps travaillé au développement d'un dialogue entre les différentes composantes du département. "Il faut s'attaquer au problème de la territorialité, favoriser l'unité du département plutôt que sa partition", nous confiait-il récemment. Pour Claude Raynal, le Naillousain est résolument l'homme de la situation :

"C'est un garçon qui connaît parfaitement le territoire, toutes les communes et les cantons. Il connaît par ailleurs très bien le fonctionnement du Conseil départemental et a une vision claire de son rôle. Il porte un discours très positif sur la métropole toulousaine. Il est capable de faire l'équilibre territorial. Il connaît les besoins de la métropole, du périurbain et de la ruralité."

Une interrogation reste cependant centrale pour Jean-Luc Moudenc : "Georges Méric acceptera-t-il de travailler de façon très ouverte ou se recroquevillera-t-il sur le système socialiste départemental ?" Jean-Jacques Mirassou pose la question autrement : "J'espère qu'il aura les épaules pour gérer le rapport de force avec la métropole."

Passionné de voile, de photo
et d'architecture

Mais qui est l'homme derrière la personnalité politique ? Là encore, c'est en écoutant son ami Michel Dutech qu'on en apprend le plus sur Georges Méric. "C'est un véritable passionné de poésie. Il a soif de culture. Quand il s'accroche à quelque chose, il se donne les moyens d'atteindre l'excellence."

Et quand il ne s'adonne pas à ses autres passions - la voile et la photographie -, le nouveau président du Conseil départemental haut-garonnais nourrit sa curiosité pour l'Histoire et l'architecture. "Cela aurait d'ailleurs pu être l'un de ses métiers", assure Michel Dutech, qui vante la fidélité amicale de Georges Méric. Tout comme l'UDI Jean-Marc Dumoulin, d'ailleurs. "C'est un homme fidèle, assure-t-il. Il est le premier à me téléphoner pour me féliciter lorsque je remporte une élection."

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Commentaire 1
à écrit le 12/01/2017 à 23:54
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Il était là quant il m'a marié... à au deĺà de notre indifférence d'étiquette... j'ai toujours eu un très grand plaisir à partager 15 Ans de ma Vie dans son foyer de confidences familiales... Merci à toi pour ces moments partagés... Je confirme un h...

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