Jean-François Renac, ex-directeur de So Toulouse, lance sa société d'événementiel

Jean-François Renac crée la société Miharu, qui se positionne sur l'accueil de séminaires et d'événements haut de gamme, sur Toulouse et dans le grand Sud-Ouest. Ex-directeur de la Sem So Toulouse, anciennement chargé du développement économique de la zone Innopôle et de la gestion de Diagora, il table sur 10 M€ de CA d'ici à 2020 notamment grâce à l'exploitation du Manoir du Prince et du Domaine de Pressac. Par ailleurs, Jean-François Renac se montre dubitatif sur la nouvelle stratégie de So Toulouse. Interview.
Jean-François Renac

Vous avez lancé votre société Miharu, en avril dernier. Qui sont ses actionnaires ?
Miharu existait déjà, c'est une société créée par mon épouse il y a trois ans, spécialisée dans le consulting en communication marketing. Nous avons recapitalisé cette société en avril. Aujourd'hui, c'est une SAS au capital de 90 000 euros dont nous sommes, avec des amis proches, les actionnaires. Nous sommes en négociations pour la réalisation d'une augmentation de capital avec des professionnels de l'événementiel au niveau national, et avec des investisseurs. L'objectif est de passer à 900 000 euros.

Que signifie Miharu ?
Cela vient du japonais et signifie "avoir les yeux ouverts", "be aware". J'aime bien le message, et la sonorité du mot.

Quelle est l'activité de la société ?
Nous avons trois activités. La première est l'exploitation de sites événementiels pour des congrès, des conventions ou des séminaires. Dans ce cadre, nous avons déjà deux contrats. Le premier concerne Le Manoir du Prince, proche de l'aéroport de Toulouse. C'est un site qui était anciennement géré par le chef Mo Bachir, et qui a été racheté et rénové par le promoteur Jean Carrère. Il ouvrira en février 2016 pour accueillir, dans un environnement haut de gamme, les professionnels et les particuliers.

Nous sommes aussi exploitants du domaine de Pressac, qui accueille notamment chaque année l'AG du Medef 31. Ce site fonctionne déjà bien, avec un chiffre d'affaires moyen de 1 million d'euros par an, mais nous souhaitons y apporter un nouveau souffle. Je pense qu'il est possible de gagner assez facilement 10 à 20 % d'activité sur ce site, qui est superbe.

Quelles sont vos autres sources de revenus ?
Notre deuxième activité concerne l'appui et le conseil aux collectivités dans leurs projets touristiques. Ainsi, nous travaillons actuellement avec la Corrèze pour repositionner le Domaine de Pompadour comme une destination touristique (le Club Med est parti en 2014, laissant des infrastructures en bon état).

Enfin, nous avons une mission d'assistance de maîtrise d'ouvrage pour la construction de sites événementiels, auprès des collectivités ou des universités. Nous avons notamment travaillé sur le nouveau centre de Congrès d'Agen, et nous sommes en charge d'accompagner son développement.

Le secteur événementiel à Toulouse est concurrentiel...Y a t-il vraiment de la place pour une nouvelle société ?
Sur la création d'événements, je pense effectivement qu'il n'y a plus de place. Une quinzaine d'agences à Toulouse se partagent ce marché qui arrive presque à saturation. En revanche, il est encore possible de faire tourner ces événements sur des sites différents. Dans les périodes fortes (de septembre à décembre), il n'y a pas assez de lieux d'accueil à Toulouse.

Avez-vous identifié vos concurrents sur l'accueil haut de gamme de séminaires ?
Il y a le Mas des Cannelles à Castanet-Tolosan, mais qui a une capacité d'accueil plus petite, et bientôt le Mas Tolosa, qui va ouvrir à Plaisance-du-Touch mais, là aussi, ce sera plus petit que le domaine de Pressac. Occasionnellement, les Espaces Vanel peuvent aussi faire concurrence, c'est un bel espace en centre-ville avec une grande terrasse.

Quels sont vos objectifs avec Miharu ?
L'idée est de créer une filiale à chaque fois que nous obtiendrons l'exploitation d'un site. Nous regardons très attentivement ce qu'il se passe à Bordeaux, où l'événementiel se développe à vitesse grand V. Aujourd'hui, la société compte 10 salariés et réalisera en 2016 un chiffre d'affaires de 1,5 million d'euros. Je vise 10 à 15 millions d'euros d'ici à 2020.

Vous avez quitté la direction générale de So Toulouse en 2014, quel regard portez-vous sur la stratégie de la Sem aujourd'hui ?
L'équipe de Jean-Luc Moudenc souhaite regrouper So Toulouse, l'Office du tourisme et Invest In Toulouse en une seule agence d'attractivité. Je pense que cela va être complexe car ce ne sont pas les mêmes acteurs, ni les mêmes compétences. Par ailleurs, je pense que cette stratégie sera efficace sur le long terme mais n'aura pas d'effets dans l'immédiat, ce qui peut être préjudiciable aux professionnels de l'événementiel, qui ont des visions à 3 ou 6 mois.

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