La fusion oblige le Medef à la réflexion. Interview de Philippe Robardey, président du Medef Midi-Pyrénées

Le PDG de la société toulousaine Sogeclair (ingénierie aéronautique) Philippe Robardey a été élu vendredi 23 janvier président du Medef Midi-Pyrénées pour un mandat de 3 ans, succédant ainsi à Daniel Thébault. Jusqu’alors président du Medef 31, Philippe Robardey était le seul candidat pour ce nouveau poste. Sa priorité : préparer la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Interview.
Philippe Robardey va bientôt rencontrer son homologue en Languedoc-Roussillon, Laurent Boissonade

Quelle est la priorité de votre mandat ?

Préparer la réforme territoriale. La fusion des régions, actée en 2014, vient incontestablement modifier notre travail. Les régions, qui auront davantage de compétences économiques, vont redéfinir leur manière de travailler, et nous aussi. Je connais mon homologue de Languedoc-Roussillon, Laurent Boissonade, nous nous sommes déjà rencontrés à plusieurs reprises. Mais dans les semaines qui viennent, nous nous réunirons pour définir une marche à suivre. Cette réforme constitue un enjeu majeur pour nos entreprises car c'est à cette échelle que se décide le soutien aux PME, aux investissements, à la formation, au développement économique... Il faudra faire entendre la voix des entreprises et peser pour la défense de leur compétitivité et de l'emploi.

Comptez-vous effectuer des changements au sein du Medef Midi-Pyrénées ?

Je souhaite apporter une évolution. En effet, nos territoires sont constitués d'une métropole assez forte sur le plan économique et des territoires dans lesquels les compétences sont un peu éparpillées. Je voudrais trouver un mode de fonctionnement qui mette en valeur les compétences spécifiques des territoires, et les mettre à profit de tous les membres du Medef. Il ne faut plus que chaque territoire, de son côté, tente en vain de se doter de toutes les compétences. Par exemple, le Medef du Gers a des compétences en matière de psychologie au travail, le Medef Ariège est positionné sur le lien avec les CCI et le commerce, le Medef Lot a des compétences en termes de formation prud'homales, etc. Il faut remettre tout cela à plat.

La loi Macron est débattue à l'Assemblée depuis ce lundi. Y a-t-il des éléments du texte qui vous paraissent positifs ?

Il y a beaucoup de choses dans la loi Macron... Certaines choses me conviennent, comme l'ouverture des commerces 12 dimanches par mois. D'autres ne me conviennent absolument pas, comme la réforme des tribunaux de commerce. Le point positif de cette loi malgré tout est qu'elle prend en compte les spécificités territoriales.

Après trois mois de discussions, les négociations entre le Medef et les partenaires sociaux au sujet du dialogue social sont au point mort. Le ministre du Travail veut légiférer. C'était la seule issue possible ?

Je pense qu'il faut se remettre autour de la table et recommencer. On ne doit pas laisser légiférer à notre place des gens qui ne connaissent rien à la réalité de l'entreprise. Vous connaissez beaucoup de députés ou sénateurs qui connaissent le monde de l'entreprise ? Le problème, c'est qu'il y a des syndicats qui ne signent jamais aucun accord. On se demande d'ailleurs pourquoi ils sont autour de la table.

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