Exclusif. Rachat du Groupe Poult par Qualium Investissement. Interview du PDG Carlos Verkaeren.

Le PDG du Groupe Poult a annoncé jeudi 17 avril aux salariés le projet de reprise du biscuitier par le fonds Qualium Investissement. Un accord d'exclusivité a été signé entre LBO France et Qualium jusqu'à fin juillet. Le projet doit être soumis à l'aval des autorités de la concurrence et obtenir l'avis des instances représentatives du personnel. S'il se confirme, ce rachat doit permettre de conserver le siège social à Toulouse, de poursuivre l'activité et de préserver les emplois. Carlos Verkaeren devrait conserver son poste.
Carlos Verkaeren, PDG du Groupe Poult
Carlos Verkaeren, PDG du Groupe Poult (Crédits : Rémi Benoit)

Quel accord avez-vous signé hier ?
LBO France et Qualium Investissement, filiale de la Caisse des dépôts, ont signé un accord d'exclusivité qui court jusqu'en juillet 2014. Ce projet de cession attend la validation des comités d'entreprise respectifs et des autorités de la concurrence pour que le rachat du Groupe Poult soit entériné.

Comment se sont déroulées les négociations ?
Elles ont été longues et intenses. Une autre offre avait été faite par le groupe Bouvard, l'un de nos concurrents sur le marché des biscuits MDD. Ce n'est plus le moment de parler de leur offre, que je ne connais pas dans le détail, mais aujourd'hui, c'est un soulagement et une nouvelle page de l'histoire de Poult va s'ouvrir. Nous sommes arrivés à un projet qui va satisfaire une bonne partie des salariés. Le siège est maintenu à Toulouse, toutes les usines restent en France et nous allons pouvoir poursuivre notre développement à l'international. Le Groupe Poult peut enfin à nouveau penser à l'avenir.

Après plusieurs mois de négociations, quel sentiment prédomine ?
Rien n'est encore définitif mais si cela se confirme, ce serait une grande satisfaction. Avec ce nouvel actionnaire, Qualium Investissement, nous allons pouvoir relancer la machine et mettre en œuvre les projets que nous avions en tête. Maintenant, j'ai la conviction qu'il faut se remettre au travail pour poursuivre le développement de Poult. Je tiens d'ailleurs à remercier LBO France qui nous a accompagné et qui nous a permis de grandir et de mener la politique d'innovation que nous souhaitions. L'entreprise n'est pas la même que celle qu'ils avaient acquise en 2006. C'est aussi grâce à eux. Aujourd'hui, ils nous permettent de poursuivre cette aventure.

Quelle a été la réaction des salariés à l'annonce de l'accord ?
Il y a eu beaucoup d'émotion après plusieurs mois d'incertitude. Les salariés ont reçu, dans l'ensemble, la nouvelle très positivement. Cela montre que les salariés sont très attachés à l'entreprise Poult et qu'ils se sentent très concernés par l'avenir. C'est pour moi une grande satisfaction personnelle.

La mobilisation des salariés sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement Twitter, a-t-elle joué un rôle important dans cet accord ?
Je ne connais pas vraiment l'influence qu'a eu cette mobilisation. Mais il est certain que Qualium Investissement est parfaitement au fait de notre culture particulière. Ils la soutiennent et c'était un des points qu'il fallait absolument valider au cours des négociations. Les 8 ans de collaboration avec LBO France se sont très bien passés. C'était un partenariat riche et il n'y a aucune raison que cela soit différent avec Qualium Investissement. Ils vont nous accompagner sur le plan stratégique mais nous aurons les mains libres au niveau opérationnel. Notre méthode de management, défendue par les salariés sur Twitter, sera toujours la même.

Avez-vous reçu le soutien des pouvoirs publics dans vos négociations ?
Oui et je les en remercie. Il y a une vraie volonté de maintenir les emplois dans la région et un siège social à Toulouse. Nous avons reçu un vrai appui du Conseil régional et des pouvoirs publics au sens large.

Quels sont aujourd'hui les projets du Groupe Poult ?
Nous allons mettre en place une nouvelle ligne de production à Montauban. Cela représente un investissement de 8 M€. Elle concernera un produit européen qui aura, je pense, un très beau succès. Nous souhaitons également accroître la production des biscuits petit-déjeuner dans notre usine de Sully-sur-Loire. C'est un marché en fort développement dans lequel nous devons nous positionner. Poult souhaite également développer son axe santé-nutrition et poursuivre sa politique d'innovation, qui est notre marque de fabrique. Enfin, nous avons des projets à l'international avec l'acquisition de filiales.

Vous mentionnez l'international. LBO France a cédé votre filiale en Pologne. Est-ce un regret ?
Oui, c'est un regret car c'était le début de l'aventure à l'international. Mais, dans le même temps, cela a permis de valider la stratégie d'acquisition que nous avions élaborée et aussi de créer de la valeur pour l'ensemble des actionnaires. Nous allons malgré tout poursuivre dans cette optique de développement à l'international. Nous avons d'autres idées en tête pour l'internationalisation du Groupe Poult. Nous visons notamment les marchés émergents au sens large, ce qui ne va pas nous empêcher de regarder les possibilités dans les autres pays.

Propos recueillis par Paul Périé
© photo Rémi Benoit

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