Toulouse, NéoVirTech est la start-up à suivre dans le domaine de la lutte contre les virus

NéoVirTech, créée à Toulouse en février dernier, identifie de nouveaux anti-viraux et des molécules capables d'empêcher la prolifération de virus. Cette start-up fondée par Franck Gallardo, "pur produit de la recherche toulousaine", selon ses mots, prouve que la recherche fondamentale donne naissance à des entreprises. "Un véritable défi" relevé par ce biologiste de l'Université Paul Sabatier.
Franck Gallardo et sa collaboratrice Eloïse De Milly


NéoVirTech, à l'origine, est une découverte issue d'une recherche fondamentale, fruit des travaux de deux laboratoires (LBME et LMGM - CNRS - Université Paul Sabatier). Deux équipes étudiant des sujets distincts, mais qui sont parvenues à faire émerger un concept totalement nouveau. "Il s'agit de visualiser un fragment d'ADN dans les cellules, sans perturber le fonctionnement de l'ADN", explique Franck Gallardo. C'est ce biologiste qui est à l'origine de l'entreprise NéoVirTech, basée sur le site de l'Oncopole. Le jeune homme a réalisé son 
post-doctorat à l'Université Paul Sabatier et ses recherches au sein du 
CNRS sur la visualisation de l'ADN dans les cellules vivantes ont fait l'objet d'un
 brevet déposé en 2011. "Je suis un pur produit de la recherche 
toulousaine", plaisante ce nouveau chef d'entreprise, qui a quitté les 
labos pour enfiler le costume de commercial : "un véritable défi" pour
 lui.


Aujourd'hui, NeoVirTech propose plusieurs modèles qui permettent de quantifier la propagation d'un virus dans des cellules humaines, "il devient donc possible de tester l'efficacité de molécules antivirales très simplement et très rapidement." Franck Gallardo est dont parti à la conquête d'un marché prometteur. Ses clients : les laboratoires publics et privés.



Du labo à l'entreprise

Passer de l'idée au marché, c'est compliqué. En 2012, Franck Gallardo n'a pas les infrastructures et l'environnement adaptés pour éprouver sa technologie, ni de garantie d'avoir des débouchés sur le marché. Il se tourne alors vers l'Itav : l'Institut des technologies avancées en sciences du vivant, un laboratoire du CNRS et de l'Université de Toulouse localisé sur l'Oncopole. "Cet hôtel à projets est un environnement parfait quand on a un projet qui comporte des risques, mais qui mérite quand même d'être testé. L'interaction humaine, l'interdisciplinarité et les équipements disponibles m'ont permis de développer ma technologie en toute sérénité." Le scientifique arrive alors avec plusieurs objectifs : obtenir la preuve du concept (c'est-à-dire prouver que sa technologie est pertinente pour déterminer si une molécule a un potentiel antiviral), identifier de nouvelles molécules et trouver des clients. Convaincu du potentiel industriel de sa technologie, Franck Gallardo décroche en 2013 le prix de la catégorie Émergence lors du Concours national de création d'entreprises innovantes d'Oséo (MESR / BPI), qui lui permet de financer une étude de marché.

De la création au développement
Aujourd'hui, NeoVirTech vend son expertise à plusieurs laboratoires de Toulouse, Bordeaux et Dijon. "Chaque contrat atteint un montant compris entre 1.000 et 5.000 euros", précise Franck Gallardo, qui souhaite augmenter son capital d'ici à la fin de l'année : " Je voudrais passer de 37.000 € à 150.000 € de capital. Avec les clients actuels, je suis à 100 % de mes capacités. J'espère pouvoir embaucher une personne". Le marché sur lequel se lance NéoVirTech est large, et Franck Gallardo se concentre dans un premier temps sur la recherche d'antiviraux contre les virus de la famille de l'herpès : "un virus qui ne se limite pas aux communs boutons de fièvres, mais qui peut être responsable de nombreux cas de cancer et de millions de mort dans certains pays Nord-africains et asiatiques", rappelle-t-il. L'enjeu est à la fois sanitaire et économique. Objectif de NéoVirTech : 20 à 30.000 € de chiffre d'affaires en 2014.

Sophie Arutunian

© photo ITAV / Gaël Esteve

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