Les discussions entre Toulouse Métropole et l'Université Toulouse 1 Capitole concernant le déménagement de Sciences Po ont abouti à l'abandon du projet qui aurait conduit l'IEP au Bazacle. Initié il y a 3 ans, ce projet avait suscité la désapprobation des riverains ainsi que celle de Jean-Luc Moudenc, désormais maire de Toulouse et président de la communauté urbaine. Des solutions temporaires ont été définies, le temps d'étudier une issue définitive.

Sur les 3 millions d'euros de budget consacrés au déménagement de Sciences Po, 900.000 € d'argent public avaient déjà été engagés. Philippe Raimbault, directeur de Sciences Po, est "consterné par les décisions, sur la forme et sur le fond". Sur la forme, car il regrette de ne pas avoir été invité à prendre part aux discussions qui se sont notamment tenues hier, mercredi. Sur le fond, car il estime que le projet abandonné avait déjà "une réalité".

Autre son de cloche du côté de Bruno Sire : le président de l'Université Toulouse 1 Capitole estime que remanier le projet n'était "pas possible" et juge la solution choisie "satisfaisante". Il fait remarquer, au passage, que "les décideurs sont ceux qui payent et c'est l'Université qui paye les travaux de Sciences Po".

Une solution temporaire sur le parking de la cité administrative

L'autorisation d'exploitation du site actuel de Sciences Po Toulouse court jusqu'à septembre 2016. Il n'y aura donc "pas de changement majeur à la rentrée prochaine", indique Philippe Raimbault.

La solution adoptée à la suite des discussions implique un relogement temporaire de l'IEP sur le terrain du parking de la cité administrative, à Compans-Caffarelli. L'Université Toulouse 1 Capitole devait racheter un quart de ce terrain pour y installer des infrastructures sportives. La préfecture a finalement concédé la vente de la totalité du terrain. Des amphithéâtres et des salles de cours y seront construits et seront également exploités par l'IAE. Bruno Sire espère que les travaux pourront commencer "d'ici un an". La communauté urbaine apportera un "appui financier à l'acquisition des terrains du parking de la cité administrative, à hauteur de la moitié du prix de revente du bâtiment du Quai Saint-Pierre".

C'est Jean-Luc Moudenc lui-même qui gère en direct ce dossier au sein de Toulouse Métropole, "ce qui montre l'importance qu'il accorde à l'IEP!", insiste un de ses proches collaborateurs. Dans un tweet, le président de Toulouse Métropole s'est dit "très heureux de l'accord trouvé". Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, a adressé un communiqué au maire pour lui faire part de son mécontentement suite à l'abandon du projet au Bazacle. Il regrette les "hypothèses provisoires" et appelle à "régler au plus tôt la question du relogement définitif de l'IEP". Il indique enfin au maire que la Région "maintiendra sa participation à hauteur de l'engagement pris (2 millions d'euros, ndlr) mais ne saurait la majorer".

Vers la construction d'un nouvel IEP ?

Autre solution à moyen terme, Sciences Po pourrait être hébergé à la Manufacture des tabacs lorsque Toulouse School of Economics, qui y loge, aura effectué son propre déménagement. Dans le même temps, l'Université s'engage à mettre en œuvre une solution définitive de relogement pour l'IEP "dans des locaux adaptés à son projet pédagogique et qui lui assurent une implantation et une image de la même qualité que le projet initial du Quai Saint-Pierre" précise un communiqué de Toulouse Métropole, cosigné par Bruno Sire. Le président de l'Université évoque la possibilité de "racheter ou construire un nouvel IEP dans le centre-ville. Plusieurs solutions sont à l'étude. Le but étant qu'on puisse avoir un IEP avec un bâtiment de prestige à l'horizon 2020".