Natacha Laurent, zoom sur le cinéma

Déléguée générale de la Cinémathèque de Toulouse depuis 2005, Natacha Laurent est une femme de convictions et d'engagements qu'elle met au service de la préservation du patrimoine cinématographique.
Natacha Laurent, déléguée générale de la Cinémathèque de Toulouse © Frédéric Maligne

"La chance que j'ai eue, c'est de suivre un parcours universitaire classique complété par un master à l'École Supérieure de Commerce de Paris qui m'a ouverte sur le monde économique et l'entreprise". Cette double casquette permet à Natacha Laurent de gérer aujourd'hui la Cinémathèque de Toulouse, une véritable PME de 31 personnes et un budget de 2,3 M€, tout en appréhendant le cinéma comme un art à part entière mais également comme une véritable industrie.

Deuxième cinémathèque de France après celle de Paris, le patrimoine sur lequel Natacha Laurent veille au centre de conservation de Balma est particulièrement riche : plus de 40 000 films, 70 000 affiches, 500 000 photos, 2 000 scénarios, bref toute la mémoire vive du cinéma. "Ce qui fait la richesse de cette institution, outre l'importance des archives que nous possédons, c'est qu'elle est vraiment née du territoire selon la volonté de son fondateur Raymond Borde." Encore aujourd'hui, et alors qu'elle est reconnue internationalement, la Cinémathèque de Toulouse n'oublie jamais de rester en contact avec la région, jusqu'aux plus petits villages auxquels elle prête des chefs d'œuvres lorsqu'ils en font la demande.

Le cinéma en pleine métamorphose

"Le cinéma est en train de basculer dans le numérique. D'ici très peu de temps, plus aucun film ne sera tourné en 35 mm, tout sera fait sur fichier numérique". La conséquence directe de cette révolution risque d'être la disparition de la mémoire du cinéma. "Il faut donc faire un travail de l'ombre en allant démarcher les labos et les boîtes de production pour récupérer les bobines, les affiches, les photos, les costumes... Ensuite, nous les nettoyons et les cataloguons avant de les faire voyager à travers le monde entier pour les valoriser par la diffusion." C'est sur ce travail formidable de conservation que s'appuie la renommée de la Cinémathèque de Toulouse : "Nous sommes très respectés au sein de la Fédération Internationale des Archives du Film. Nous prêtons nos films dans le cadre de festivals ou de rétrospectives dans le monde entier de Rome à Washington, de Barcelone à Tokyo..."

La Ville rose n'est pas oubliée

Actuellement et jusqu'au 15 avril, les toulousains peuvent admirer l'exposition Metropolis à l'espace EDF Bazacle, une belle coopération entre l'industrie et la culture. À juste titre, Natacha Laurent se réjouit d'une fréquentation quotidienne supérieure à celle de Paris ou Berlin où l'exposition a été précédemment montée. Pas un mois ne se passe sans que la Cinémathèque ne fasse parler d'elle. Ainsi, une programmation sur les femmes du cinéma est prévue avec la venue de Nicole Garcia le 4 avril. En mai, ce sera une rétrospective Romy Schneider pour le trentième anniversaire de sa disparition, en juin Hitchcock sera mis à l'honneur avec - entre autre - la projection de The Ring, un film retrouvé par hasard par Raymond Borde aux Puces de Saint Sernin et dès juillet, tous les soirs, dans la cour de la Cinémathèque rue du Taur, séances de cinéma pour tous les cinéphiles.

Pratique
www.lacinemathequedetoulouse.com
Cinémathèque, 69 rue du Taur, Toulouse - 05 62 30 30 11

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