3e ligne de métro : Jean-Luc Moudenc répond aux critiques sur le financement

Soumis à des critiques sur le plan du financement de la troisième ligne de métro, le maire de Toulouse insiste sur un point : "on nous demande d'en faire toujours plus pour la périphérie mais Toulouse ne doit pas être la vache à lait qui paye pour les autres".
Jean-Luc Moudenc défend le financement de la 3e ligne

Depuis l'annonce du plan de financement de la troisième ligne de métro le 25 juillet dernier, plusieurs voix s'élèvent. Le dernier en date à avoir critiqué le financement proposé est Marc Péré, maire de L'Union et membre du groupe Métropole Citoyenne au sein de Toulouse Métropole. Dans une lettre envoyée à Jean-Luc Moudenc (président de Toulouse Métropole) et Jean-Michel Lattes (président de Tisséo) cette semaine, ce membre de l'opposition pointe plusieurs faiblesses dans le projet TAE (Toulouse Aerospace Express), notamment pour ce qui concerne le financement du projet :

"Sur l'ensemble de la période 2016-2030, la moyenne d'augmentation des charges d'exploitation serait à peine de 2,8 %, en intégrant l'arrivée de la ligne TAE. 
Avec la mise en exploitation de la ligne et des nouvelles lignes Linéo, le groupe Métropole Citoyenne s'interroge sur la fiabilité de cette projection de croissance, notamment au regard du taux de croissance des charges d'exploitation sur les dernières années (de l'ordre de 4%)" écrit-il, ajoutant :

"Les conséquences de cette faible croissance sur le réseau existant et la menace qu'elle fait peser sur le réseau des bus existants doivent être clairement exposées et débattues en Conseil Communautaire."

Marc Péré, qui craint également une "asphyxie" des collectivités locales due à la dette qui sera contractée, suggère une solution : l'augmentation du versement transport, autrement dit, une participation plus importante des entreprises au financement du projet.

"Je sais que le versement transport est régi par une loi et que pour modifier le montant (calculé en fonction du nombre de salariés, NDLR), il faut modifier la loi. Mais cela a déjà été fait pour Paris, où le versement transport est passé de 2 % de la masse salariale à 2,85 %. Donc c'est possible. Il faut mettre à contribution le tissu économique local, car les villes n'auront pas les moyens de payer cette dette."

Lors de sa conférence de presse de rentrée, ce lundi 12 septembre, Jean-Luc Moudenc, visiblement préparé à être interrogé sur cette question, a manifesté son accord avec la proposition de Marc Péré de modifier la loi.

"Si François Hollande et Manuel Valls ont créé les métropoles, c'est pour leur donner une importance majeure pour l'avenir du pays. Cette tradition française de financements spéciaux pour la ville de Paris est d'un autre âge. Mais si on avait attendu une modification législative les bras croisés, il (Marc Péré, NDLR) nous aurait reproché de ne pas avoir bouclé le financement de la troisième ligne ! ", a-t-il déclaré.

Jean-Luc Moudenc estime qu'il n'existe donc pas de désaccord fondamental sur cette proposition, mais davantage des contraintes de calendrier. Marc Péré souhaite qu'un amendement soit voté sur le  projet de loi de finances 2018.

En revanche, le président de la métropole balaye d'un revers de main les craintes de son opposant concernant un abandon des autres modes de transport : "Marc Péré est mal informé. Nous avons présenté l'évolution du réseau de bus sur les 15 ans à venir et TAE ne se fera pas au détriment des autres lignes".

" Le Sicoval a changé d'avis ? "

La semaine dernière, c'est Jacques Oberti, président du Sicoval, qui a exprimé son scepticisme sur le financement de la 3e ligne de métro. Le plan de financement présenté prévoit que la contribution du Sicoval au SMTC Tisséo atteigne 15 millions d'euros par an à horizon 2024-2025 pour éponger la dette. Jacques Oberti a dénoncé lors de sa propre conférence de presse de rentrée "des chiffres sortis du chapeau de Sacha Briand" (vice-président de Toulouse Métropole en charge des Finances).

"Je note une contradiction chez Jaques Oberti, note avec un sourire Jean-Luc Moudenc : le 25 juillet, lors de la présentation du financement de la 3e ligne, il était au premier rang et a exprimé sa satisfaction car nous avions trouvé un compromis. Le Sicoval a donc changé d'avis ?
Par ailleurs, concernant les "chiffres sortis du chapeau", c'est totalement faux. Il y a eu des discussions en amont et le 25 juillet, Jacques Oberti savait ce qui allait être présenté."

Avant Jacques Oberti, c'est Karine Traval-Michelet, maire PS de Colomiers, qui a réagi au plan de financement présenté. Le 27 juillet, elle a assuré que Colomiers ne participera pas au financement du tronçon Airbus - Colomiers Gare, même s'il est prévu que le métro passe par cette commune.

Agacé, Jean-Luc Moudenc affirme :

"On nous demande de faire toujours plus pour la périphérie, et on demande toujours à Toulouse, éternelle vache à lait, de payer pour les autres. Nous défendons certes un projet ambitieux, d'envergure métropolitaine et non pas toulouso-toulousaine, mais ce n'est pas pour cela qu'il faut qu'il soit financé par les toulousains uniquement !".

Afin d'établir un débat, Marc Péré a sollicité une séance extraordinaire du Conseil de communauté.

"Les débats auront lieu, assure Jean-Luc Moudenc. Je ne sais pas s'il y aura un conseil extraordinaire, mais les débats auront lieu, c'est légitime".

Le débat public quant à lui est lancé officiellement aujourd'hui et se déroulera jusqu'au 17 décembre.

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