Val Tolosa : l'accord de compensation environnementale ne convainc pas les opposants

Le préfet de Haute-Garonne, le Département et le promoteur du centre commercial Val Tolosa ont signé ce jeudi 31 mars un accord-cadre visant à "l'émergence d'un projet exemplaire en matière d'insertion dans son environnement". Pour les opposants au projet, qui craignent des conséquences négatives pour les petits commerces et le site naturel, il s'agit "d'un pur greenwashing".
Plan d'architecte du projet de centre commercial Val Tolosa

Le dossier Val Tolosa va-t-il sortir de l'impasse ? Ce projet, qui prévoit la construction d'un centre commercial de 63 250 m2 sur le plateau de la Ménude à Plaisance-du-Touch, avait entraîné début septembre plusieurs jours de blocage de chantier par un collectif d'opposants craignant son impact sur l'environnement et les petits commerces. En janvier dernier, une réunion de conciliation à l'Élysée avait abouti à la nomination d'un médiateur.

Au terme de plusieurs réunions avec le promoteur du centre commercial, les élus locaux, les agriculteurs, les commerçants et les opposants au projet, un accord-cadre a été signé en préfecture ce jeudi 31 mars à Toulouse. Ce texte, approuvé par Unibail-PCE (promoteur), la maire de Plaisance-du-Touch, le Conseil départemental de Haute-Garonne et le préfet, a pour vocation "de favoriser l'émergence d'un projet exemplaire notamment en matière d'insertion dans son environnement".

Panneaux photovoltaïques et jardin pédagogique

Il prévoit :

- l'installation des panneaux photovoltaïques d'une surface totale de l'ordre de 60 000 m² répartis en toiture et sur le parking du centre de commerces et de loisirs. Cette installation fournira l'équivalent de la consommation électrique de Val Tolosa.

- la société Unibail-PCE, en partenariat avec la ville, financera une zone de compensation de l'impact écologique du projet, qui a été portée à 126 hectares.

 - le porteur du projet financera un éco-jardin pédagogique intégré dans un parc de 8 hectares et une surface de vente de 2 000 m² réservée aux producteurs locaux, ainsi qu'aux produits bio.

- la création d'un cinéma multiplexe de 2 500 places.

- un soutien aux commerces de proximité susceptibles d'être touchés par la création du centre de loisirs et de commerces sera porté à 800 000 euros.

"Une avancée notable" pour Georges Méric

Le président du Conseil départemental de Haute-Garonne, qui jugeait il y a encore quelques semaines le projet "surdimensionné, d'une autre époque et en mauvaise adéquation avec les habitudes de consommation" a changé de point de vue avec cet accord :

"J'estime que l'objectif de concertation et de dialogue, que j'ai appelé de mes vœux pour faire évoluer le projet dans le cadre des autorisations administratives déjà délivrées, est rempli. Les mesures proposées constituent une avancée notable sur le plan environnemental et témoignent d'un souci renforcé de protection de l'économie locale et de promotion de l'offre culturelle aboutissant à un projet en meilleure adéquation avec les besoins du territoire", a déclaré jeudi soir Georges Méric.

Ce vendredi à l'occasion d'une conférence de presse, Alain Di Crescenzo, le président de la CCI de Toulouse a salué la médiation dans le projet de Val Tolosa, en indiquant : "Un territoire qui n'investit pas est un territoire qui meurt".

Le collectif "Non à Val Tolosa" dénonce un "greenwashing"

Grande déception, en revanche, du côté du collectif "Non à Val Tolosa" :

"Non seulement Georges Méric accepte finalement le projet mais, en plus, il se targue d'avoir obtenu l'implantation d'un cinéma multiplexe que personne n'a demandé et qui va menacer les petits cinémas indépendants. Cet habillage culturel a un intérêt pour le promoteur car, aujourd'hui, les centres commerciaux uniquement dédiés à la vente ne marchent plus, il faut trouver d'autres activités pour attirer le chaland", réagit Jutta Dumas, porte-parole du collectif.

Autre motif d'insatisfaction, les mesures de compensation environnementale intégrées dans l'accord. "La zone de compensation est juste une application de la loi et, comme il s'agit déjà d'un site naturel, cela ne change rien. Ensuite, l'installation de panneaux photovoltaïques relève vraiment du pur greenwashing. Ce site naturel n'est pas éligible à l'installation d'une usine solaire mais, puisque l'on veut installer une surface de vente, on peut y mettre des panneaux. En plus, avec les subventions de l'État, le promoteur va gagner de l'argent dessus", poursuit-elle.

Le feuilleton est loin d'être terminé car la Cour d'appel de Bordeaux doit encore se prononcer sur le recours des opposants contre le permis de construire du projet.

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