Sivens : rassemblements en ordre dispersé pour l'hommage à Rémi Fraisse

Après l'interdiction du rassemblement en hommage à Rémi Fraisse prévu à Sivens ce dimanche 25 octobre, les anciens zadistes ont décidé de maintenir une marche à proximité du site où l'étudiant a trouvé la mort il y a tout juste un an. De leur côté, plusieurs organisations ont décidé d'organiser un autre rassemblement à Plaisance-du-Touch, où le jeune homme résidait. L'année dernière, le dossier du barrage du Sivens est devenu un symbole de la lutte pour la préservation de l'environnement.
Hommage à Rémi Fraisse en octobre 2014 à Sivens, quelques jours après sa mort.

Il n'y aura finalement pas un mais deux rassemblements en hommage à Rémi Fraisse dans la région ce dimanche 25 octobre. L'étudiant botaniste de 21 ans avait trouvé la mort il y a un an en pleine nuit après avoir été touché par une grenade offensive au cours d'affrontements avec les forces de l'ordre à proximité du chantier de barrage de Sivens.

Les opposants au barrage ont annoncé la tenue de plusieurs manifestations cette fin de semaine sur le site pour lui rendre hommage et "réaffirmer la justesse de leur combat pour la défense de l'environnement". En réplique, les pro-barrages ont fait savoir qu'ils manifesteraient également.

Craignant les débordements, la maire de Lisle-sur-Tarn Maryline Lherm a publié jeudi un arrêté municipal interdisant tous les rassemblements. "Le recueillement sera autorisé sur le site de Sivens pour les membres de la famille de M. Rémi Fraisse, dûment accompagnés par les forces de l'ordre", précise l'arrêté. Le préfet du Tarn Thierry Gentilhomme a annoncé ce vendredi un dispositif spécial de forces de l'ordre sur place pour exécuter l'arrêté.

Malgré cette interdiction, le collectif d'opposants Tant qu'il y aura des bouilles maintient son rassemblement dans le Tarn :

"Un afflux de personnes est attendu à Gaillac. Nous allons tenter ensuite de marcher vers Sivens même si nous nous attendons à être rapidement stoppés par les forces de l'ordre, explique Jean-Claude Egidio, membre du collectif. Mais il est important de maintenir ce rassemblement. Le faire ailleurs n'aurait pas beaucoup de sens car au-delà de l'hommage à Rémi Fraisse, il s'agit de rappeler la justesse de notre combat".

Le NPA compte également braver l'interdiction et participer au rassemblement de Sivens.

Les proches de Rémi Fraisse craignent la pression médiatique

D'autres organisations ont décidé d'organiser un nouveau rassemblement dimanche midi à Plaisance-du-Touch, la commune où résidait Rémi Fraisse. Le collectif du Testet, EELV ( et son chef de file des régionales Gérard Onesta) et la Confédération Paysanne sont attendus sur place.

La participation des proches de Rémi Fraisse reste en revanche hypothétique.

"La famille n'a pas du tout envie d'être sous les feux des projecteurs. Elle a peur du déplacement de beaucoup de médias et ne souhaite pas que la marche blanche en hommage à Rémi Fraisse soit dénaturée", confirme Claire Dujardin, l'une des avocates de la famille.

Polémique sur l'enquête de la gendarmerie

Maître Dujardin a réagi par ailleurs au retour de commission rogatoire de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) dévoilé ce vendredi par Le Monde. Ce long rapport met en lumière les versions différentes des faits données par les gendarmes au sujet de la mort de Rémi Fraisse. Il remet notamment en cause la présence de cocktails Molotov parmi les manifestants dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014. Malgré ces éléments, l'IGGN conclue dans sa synthèse à une riposte face "à des violences caractérisées, croissantes et incessantes".

"Cette commission est insuffisante, il n'y a pas eu d'enquête à charge et à décharge. Seule la voix des gendarmes est prise en compte, les manifestants n'ont pas pu témoigner. Tout est fait pour conclure à un accident", considère l'avocate.

Parallèlement à l'enquête administrative, l'information judiciaire ouverte par le parquet de Toulouse est toujours en cours. Le gendarme qui a tiré la grenade offensive a été entendu lors de sa garde à vue et sera auditionné dans les mois qui viennent par les juges chargés de l'affaire.

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Heurts entre les opposants au barrage de Sivens et les forces de l'ordre dans l'après-midi du 25 octobre, quelques heures avant la mort de Rémi Fraisse © Rémi Benoit.

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Commentaire 1
à écrit le 26/10/2015 à 14:49
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