Régionales : qui sont les "communicants" de la campagne ?

Des hommes de l'ombre qui mettent en lumière et en musique la communication des candidats. Dans toutes les campagnes électorales, les "dir' com'" œuvrent en coulisse et jouent un rôle essentiel : relations presse, élément de langage, rédaction de documents, media training... Dans les prochaines semaines, ils vont entrer en piste pour les régionales de décembre 2015. Qui sont-ils ? Quel est leur profil ? Deux des quatre principaux candidats (Gérard Onesta et Dominique Reynié) ne vont pas recruter de directeur de la communication. Pourquoi ? Passage en revue et analyse.

Carole Delga (PS)

La tête de liste PS a fait son choix. Il s'agit d'Yvon Le Gall. L'ancienne ministre a rencontré son directeur de la communication par l'intermédiaire d'un ami journaliste. Elle l'a choisi "pour ses expériences dans les médias et la communication institutionnelle". Ancien journaliste radio (Sud Radio, RTL, RMC) et presse écrite (Libération, Télégramme de Brest), ce Breton d'origine arrive de la communication du Conseil général de l'Aude. Le président du Département André Viola l'a recruté en 2012. Il le définit comme "quelqu'un qui ose". André Viola cherchait quelqu'un d'imaginatif et qui n'était pas trop institutionnel dans sa communication. Avant de basculer dans l'univers d'une collectivité locale, Yvon Le Gall a travaillé pour EDF et les Hôpitaux de la Bigorre.

Pour rappel, lors des précédentes régionales, en 2010, le candidat socialiste, Martin Malvy avait également fait le choix d'un journaliste, ancien de La Dépêche du Midi et en congés, le temps de la campagne, du Progrès de Lyon.

Louis Aliot (FN)

Louis Aliot va confier sa communication à Frédéric Gourier. Ce fonctionnaire territorial (en disponibilité) est un compagnon de route politique. Responsable de la section d'Arles dans les Bouches-du-Rhône, Frédéric Gourier est entré au Front National au moment du Congrès de Tours, en janvier 2011. Un Congrès au cours duquel Marine Le Pen est élue présidente du Front National.

Mariniste convaincu, très introduit dans le milieu harki, Frédéric Gourier est un proche de Louis Aliot. Il a été membre de sa liste aux dernières municipales sur Perpignan, en mars 2014. Le numéro 2 du FN le connaît depuis 5 ans et travaille avec lui régulièrement. Louis Aliot l'a choisi "parce qu'il a un contact facile avec les médias et une grosse capacité de travail".

Dominique Reynié (LR)

Dominique Reynié ne va pas recruter de directeur de la communication. Un prestataire de services l'aide à organiser ses conférences de presse. Il s'agit de l'agence Tous Publics. Il a "une personne qui aide à manager les supports et une petite équipe s'occupera de la communication". Mais le candidat de la droite n'aura pas un communiquant. Sollicité par un professionnel, il a décliné la proposition. Toutefois, il bénéficie de l'expérience d'un ancien journaliste de Midi Libre, ancien collaborateur du groupe PS à la Région Languedoc-Roussillon, Jean-Jacques Sarciat.

Pour Dominique Reynié, "la communication n'est pas nécessaire quand on a quelque chose à dire. La communication, c'est de la forme sans contenu."

Habitué des plateaux de télévision, il ne se voit pas "recevoir assignation d'éléments de langage" et il a "l'habitude d'écrire [lui-même] ses textes". C'est son "programme, de bonnes et de belles idées qui vont servir de communication".

Pour rappel, lors des précédentes régionales, en 2010, la candidate de la droite, Brigitte Barèges avait une directrice de campagne, Élisabeth Pouchelon, mais pas de directeur de la communication.

Gérard Onesta (EELV)

Il opte pour une formule qu'il qualifie de "très créative". La tête de liste EELV s'est posée la question "de prendre une agence de com'". Gérard Onesta a envisagé de recruter l'ancien directeur de campagne de José Bové pour les européennes, ancien dir' com' de Georges Frêche à la mairie de Montpellier, Laurent Blondiau (Agence Wonderful). Mais Gérard Onesta a finalement opté pour un staff de "geeks, spécialistes des supports sociaux, de graphistes et d'une équipe rédactionnelle, des attachés de presse". Cette organisation "fait économiser 50 000 euros au contribuable car c'est le coût pour une agence de com' et c'est remboursé par l'État". Gérard Onesta compte également sur "l'intelligence collective des candidats (présents sur sa liste) car ils sont issus de milieux associatifs, culturels. Ils parlent naturellement et ont un sens naturel du contact."

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