À Toulouse, Alexandre Jardin annonce qu'il veut peser sur la présidentielle 2017

L'écrivain Alexandre Jardin, qui a fédéré 250 initiatives citoyennes autour du mouvement Bleu Blanc Zèbre, était à Toulouse le 15 septembre. Au programme : table ronde devant les entrepreneurs et "Facebook live" dans un café du centre-ville. Le mouvement deviendra-t-il un lobby des territoires ou un parti politique pour la prochaine présidentielle ? La question n'est pas tranchée.
Alexandre Jardin était à Toulouse jeudi dernier.

"Vous savez qui c'est et ce qu'il se passe?", interroge un étudiant attablé au bar Le Concorde, interloqué par le drôle de rassemblement qui se tient à quelques tables de lui. "C'est Alexandre Jardin, un écrivain connu pour son livre le Zèbre", l'informe Isabelle, sa voisine.

La cheffe d'entreprise, "déçue par le Parti Socialiste", fait partie de la trentaine de Toulousains venus écouter Alexandre Jardin, cofondateur du mouvement Bleu-Blanc-Zèbre. Il lance un appel "à compter ceux qui ne comptent plus dans ce pays, c'est-à-dire la majorité de la population". Ce jeudi 15 septembre, aux alentours de 18 h 30, l'écrivain commence à parler face à un téléphone portable qui diffuse en direct sur sa page Facebook l'intervention. C'est le premier live organisé en province par le mouvement.

Fondé en 2015, Bleu Blanc Zèbre fédère 250 projets de citoyens, ceux qu'Alexandre Jardin appelle les Faizeux. Parmi ces initiatives, figurent par exemple les entrepreneures toulousaines des Doudous by mamies, qui confient à des grands-mères le soin de confectionner des doudous dessinés par des enfants. Un peu plus tôt dans la journée, à l'occasion du Forum économique organisé par la CCI de Toulouse, Alexandre Jardin a vanté les mérites d'une association strasbourgeoise qui organise des "cafés contact emploi", où les chômeurs rencontrent les employeurs dans un bistrot sans avoir besoin de fournir un CV. Séduit par l'idée, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a annoncé qu'il souhaiterait mettre en place cette initiative à l'occasion du prochain forum pour l'emploi.

Lobby citoyen ou parti pour 2017 ?

Pour Alexandre Jardin, "il faut que ces initiatives convergent vers quelque chose de beaucoup plus grand". L'écrivain appelle depuis quelques semaines à la création de "Maisons de citoyens", des groupes Facebook locaux de soutien au mouvement. Il en existe actuellement une centaine. "Pour l'instant, on se compte mais pourquoi faire ?", s'interroge une salariée d'Axa, qui vote blanc depuis plusieurs années.

"D'abord on se compte, ensuite d'ici la fin de l'année, quand on sera extraordinairement nombreux, on tranchera : est-ce qu'on compte les points et on regarde les trains passer en 2017, ou est-ce que l'on crée un parti ? Pour l'instant, la structure juridique du parti existe mais elle reste dormante. Si nous optons pour le lobby, nous serons une force de négociation politique avec les collectivités locales pour donner les moyens aux 'faizeux' de se développer via d'immenses programmes", répond-il.

Alexandre Jardin a été l'un des initiateurs l'an dernier de "La Primaire des Français", une primaire citoyenne organisée en ligne avant de quitter le mouvement. De même, l'écrivain se tient à distance du mouvement Nuit Debout qui a su rassembler pendant quelques mois des milliers de citoyens à travers tout le pays.

"Ça n'a rien à voir. Nuit Debout, c'est une toute petite manifestation qui a une coloration politique. Or, nous sommes totalement apolitiques, nous voulons créer quelques chose de global qui rassemble les segments de mouvements d'extrême-gauche, d'écolos, de libéraux, d'entrepreneurs".

Dans le bar, un groupe de trentenaires s'interroge : "beaucoup de mouvements disent vouloir fédérer les citoyens mais partout c'est le même constat : ces mouvements restent divisés dans leur coin", estime Tom. "Pourquoi Alexandre Jardin n'est-il pas allé dans la soirée voir Nuit Debout ?, s'enquiert Élisa. Peut-être parce que le public est différent. On voit bien dans ce bar des jolis quartiers de Toulouse, l'auditoire diffère".

À la fin de la rencontre, Isabelle, la cheffe d'entreprise pointe une autre limite du mouvement : "C'est un très beau projet, mais il ne prend pas compte la fracture numérique en France. Je connais beaucoup de gens qui n'ont pas internet, or ce mouvement est essentiellement visible sur le web".

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