Aliot, Delga, Reynié, changement de génération en Midi-Pyrénées

Deux hommes et une femme se disputent la présidence du Conseil régional Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Les 4,15 millions d'électeurs de la nouvelle région devront arbitrer ce dimanche entre Louis Aliot, Carole Delga et Dominique Reynié. Le second tour du scrutin illustre un vrai changement de génération. Les trois candidats ont tous entre 44 et 55 ans.
Louis Aliot, Dominique Reynié et Carole Delga

Louis Aliot

Louis Aliot a 46 ans. Né à Toulouse, où il a fait ses études, il est docteur en droit et avocat. Député européen, il est conseiller régional en Languedoc-Roussillon et vice-président du Front National chargé de la formation et des manifestations. Accusé par Carole Delga et Dominique Reynié d'avoir tiré profit des attentats pendant la campagne, il a violemment accusé le Premier ministre Manuel Valls d'être "irresponsable" dans un tweet écrit au cours des massacres du 13 novembre. Avec 31,83 % des suffrages dimanche dernier, Louis Aliot a, quoi qu'il arrive au second tour, réussi son pari personnel. En 2010, Le FN avait recueilli 12,67 % des voix en Languedoc-Roussillon et 9,44 % en Midi-Pyrénées. Après avoir tenu en novembre à Toulouse un meeting avec Marion-Maréchal Le Pen (à 26 ans face au candidat LR Christian Estrosi pour la présidence de la région PACA), Louis Aliot a fait le choix de tenir ses deux meetings de l'entre-deux tours en Languedoc-Roussillon, à Béziers et Perpignan, deux villes où, ce dimanche, le FN a engrangé respectivement 45,81 % et 41,61 % des voix. Compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot deviendrait le premier "premier homme de France" si la présidente du FN venait à remporter l'élection présidentielle en 2017.

Carole Delga

Carole Delga a 44 ans. Socialiste depuis 2004, elle a passé son enfance à Martres-Tolosane, au sud de la Haute-Garonne dont elle a été élue maire en 2008 et dont elle est toujours conseillère municipale. Après des études d'économie, elle entre dans la fonction publique territoriale avant de reprendre ses études et de devenir titulaire d'un master en droit des collectivités locales. Élue sur la liste de Martin Malvy en 2010, elle devient vice-présidente de la région chargée de la Ruralité, des services au public et des TIC. En 2014, à la faveur d'un remaniement, Carole Delga est nommée secrétaire d'État chargée du Commerce, de l'artisanat de la consommation et de l'économie sociale et solidaire. Un poste qu'elle quitte en juin 2015 pour se consacrer à la campagne et redevenir députée un mois plus tard. Surnommée "l'héritière" par Dominique Reynié, elle a mené sa campagne à la fois en revendiquant l'héritage de Martin Malvy et en promettant de "mener une politique nouvelle". Arrivée deuxième au premier tour des régionales avec 24,41 % des voix, Carole Delga a fait alliance avec le Nouveau Monde de Gérard Onesta. Objectif pour la jeune candidate : maintenir la région à gauche, comme c'est le cas depuis 1998 pour Midi-Pyrénées et 2004 pour Languedoc-Roussillon.

Dominique Reynié

Dominique Reynié est professeur de sciences politiques à Sciences Po et a longtemps participé au plateau de C dans l'Air. Surnommé "le prof" par Carole Delga, il a parfois eu du mal, pendant la campagne, à se départir de sa position d'observateur et de politologue. Contesté par une partie de la droite régionale l'accusant de ne pas être rompu aux usages de la politique de terrain, cet Aveyronnais de naissance (d'ailleurs tête de liste dans l'Aveyron) a peu à peu gagné en légitimité. Il a néanmoins donné le sentiment d'être bien seul à son QG de campagne le soir du premier tour avec ses 18,84 % des voix. Entre la gauche qui dirige la région depuis 1998 et dont il dénonce le "clientélisme grossier" et le Front National, il se présente comme le porteur d'une voie médiane. Auteur d'un ouvrage sur les populismes (Populismes : la pente fatale), il accuse le FN de profiter du climat sécuritaire post-attentats, jugeant que ses militants sont "indignes" et qu'ils ne cachent pas leur "jubilation". En troisième position derrière Louis Aliot et Carole Delga, Dominique Reynié n'a pas envisagé de retirer sa liste au second tour des régionales, même quand la demande lui a été formulée par Jean-Pierre Raffarin.

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