Régionales : les transports, enjeu majeur de la campagne

Faut-il subventionner davantage le train ou le transport routier ? Où trouver l'argent nécessaire pour financer ces projets colossaux, estimés en millions voire en milliards d'euros ? Le transport, compétence régionale, est l'un des thèmes les plus clivants de cette campagne des régionales en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Tour d'horizon des prises de position des cinq principaux candidats.
Carole Delga (PS), Philippe Saurel (SE), Gérard Onesta (EELV), Dominique Reynié (LR) et Louis Aliot (FN).

En Midi-Pyrénées comme en Languedoc-Roussillon, les transports représentent le 2e poste du budget du Conseil régional. Depuis 2007, la région Midi-Pyrénées a ainsi engagé 820 millions d'euros pour financer la rénovation et le développement des trains régionaux. À cette somme , il faut ajouter les 700 millions d'euros prévus pour financer la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse. Sans compter les tarifs préférentiels décidés par les exécutifs régionaux à l'image du TER à 1 euro en Languedoc-Roussillon. À quelques jours du premier tour des élections régionales, cette politique de transports divise les candidats.

Comment financer les transports ?

Lors du débat organisé par La Tribune-Objectif News le 10 novembre dernier, le chef de file Les Républicains Dominique Reynié a notamment fustigé :

"Seuls 7% des habitants de la Région utilisent le train pour les trajets domicile-travail. Le SNCF ne fond pas les plombs car le contribuable abonde. La question est de savoir comment financer de manière durable un transport comme le rail, alors même que beaucoup de déficits publics sont aspirées par un tel mode de transport".

Lors du débat, la candidate socialiste Carole Delga a au contraire défendu le bilan du Conseil régional actuel :

"En dix ans, nous sommes passés de 5 à 12 millions d'utilisateurs en Midi-Pyrénées. Car on a investi plus de 820 millions d'euros. Les transports collectifs doivent être privilégiés".

Pour sa part, le candidat Front National Louis Aliot s'est prononcé pour la suppression du billet TER à un euro en Languedoc-Roussillon, dénonçant "un effet publicitaire qui ne concerne qu'une minorité". Cette tarification s'applique à environ 5 % des trajets, soit 460 000 trajets en 2015. Le candidat FN est en revanche favorable au TER dont il faut "rénover les lignes, les gares et maintenir les lignes, tout en évitant qu'il soit déficitaire".

LGV, le train de la discorde

L'autre point de discorde relève du financement de la LGV Bordeaux-Toulouse, un projet estimé à 9,2 milliards d'euros et que la Région doit financer à hauteur de 700 millions d'euros. Mais d'autres collectivités locales ont d'ores et déjà annoncé qu'elles se retiraient du projet, laissant planer le doute sur le montage financier.

"Comme le dit Monsieur Reynié, la SNCF est dans le rouge, estime le maire de Montpellier Philippe Saurel, candidat divers gauche de la liste Citoyens du Midi. Si on veut de la LGV, il faut que ce soit les collectivités qui la financent. Et pourquoi pas avec des financements privés".

"Le financement est bien prévu, rétorque de son côté Carole Delga. Cette portion ne doit pas être donnée au privé, car ce sera la plus rentable".

De son côté, le candidat écologiste Gérard Onesta prône le développement du fret "en déshérence actuellement" et souhaite "des trains qui roulent à 220-250 km/h (au lieu de 330 pour les TGV). Ces lignes coûtent quatre fois moins cher, alors nous avons les moyens de nous les payer".

La route plutôt que le rail ?

À droite, Dominique Reynié veut "rééquilibrer la politique de transport en direction de la voiture".

"Nous défendons la création d'un pôle de voitures propres. Un enjeu magnifique pour l'économie décarbonée", souhaite-t-il.

Dans son programme, il indique qu'il souhaite investir "200 millions d'euros par an dans l'entretien et le développement de nos routes pour mieux relier nos territoires ruraux aux activités économiques et pour éviter aux urbains les méfaits des embouteillages". Philippe Saurel prône lui "une politique mixte pour favoriser à la fois à la route et le rail".

De leur côté, Gérard Onesta et Louis Aliot promettent la gratuité des transports en communs pour les demandeurs d'emploi et les étudiants.

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