Régionales : portrait des six têtes de liste en Haute-Garonne

À moins de deux mois du premier tour des élections régionales, tour d'horizon des personnalités qui vont conduire les liste en Haute-Garonne. Sur les six candidats, trois d'entre eux sont des têtes de liste régionales. Portraits.
Vincent Terrail-Novès, Carole Delga, Gérard Onesta, Damien Lempereur, Maithé Carsalade et Mathilde Tolsan.

Maithé Carsalade, Front national :
l'ex-conseillère municipale de Dominique Baudis

maithe carsalade

                           Maithé Carsalade  (Crédit : DR)

À 72 ans, Maithé Carsalade est la doyenne des candidats en Haute-Garonne. Issue d'une famille de commerçants toulousains, elle a crée deux restaurants puis les éditions de l'Aqueduc, qui ont notamment publié des guides de Toulouse. Jusqu'alors centriste, Maithé Carsalade a été élue conseillère municipale dès 1983 sur la liste de Dominique Baudis à la Mairie de Toulouse, puis avec Philippe Douste-Blazy. Entre 2004 et 2008, elle était adjointe de Jean-Luc Moudenc, chargée des affaires scolaires. Militante UDF, candidate aux législatives en 2007 puis en 2012, elle avait rejoint le Nouveau Centre d'Hervé Morin, avant la fondation de l'UDI.

En septembre dernier, elle annonce sur Facebook son ralliement à Marine Le Pen, faisant notamment référence au "grand remplacement", cette théorie d'extrême-droite selon laquelle les immigrés viendraient peu à peu à "remplacer" la population française. Elle dénonce aussi "l'européanisme très marqué des centristes qui ne défendent pas la nation française". Louis Aliot, chef de file du Front National l'a choisi pour mener la campagne du parti en Haute-Garonne. Maithé Carsalade veut "prendre exemple sur les mairies aujourd'hui gérées par le FN qui revoient le soutien à certaines associations pour réaliser des économies importantes". "Il faut endiguer au contraire l'inflation des taxes et des impôts, soutenir les entreprises et valoriser l'apprentissage."

Carole Delga, PS-PRG-MRC :
L'héritière de Martin Malvy

                           Carole Delga (Crédit : Rémi Benoit).

À 44 ans, la socialiste aborde le plus grand défi de sa carrière politique : briguer la succession de Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées depuis plus de 17 ans et qui a renoncé à un quatrième mandat. Originaire de Martres-Tolosane, village de 2 000 âmes au Sud de Toulouse, Carole Delga devient maire de cette commune en 2008 après avoir été repérée par Martin Malvy. En six ans, elle s'est imposée au sein du Parti Socialiste, tant au niveau local qu'au niveau national. En juin 2014, Carole Delga est nommée au poste de secrétaire d'État (chargée du Commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire), poste qu'elle quitte en juin dernier pour se consacrer à la campagne comme chef de file régionale de l'union PS-PRG.

Officiellement, la campagne ne débutera qu'au mois de novembre, mais les échanges sont déjà musclés entre les candidats. En mai dernier, Carole Delga s'est montrée favorable à un futur Hôtel de Région divisé entre Toulouse et Montpellier pour répondre à l'inquiétude des élus de Languedoc-Roussillon qui redoutent une politique trop favorable à Toulouse. Ce positionnement a fait l'effet d'une bombe à gauche. Carole Delga a essuyé également cet été  les critiques des députées PS Monique Iborra et Valérie Rabault sur "l'équilibre politique de l'accord avec les Radicaux de gauche".

Dans une interview accordée à La Tribune-Objectif News le 19 mars dernier, l'ancienne députée de Haute-Garonne confiait déjà ses priorités pour la Région :

"La question du développement économique est centrale. Nous souhaitons qu'il soit basé sur une économie de proximité tournée vers le développement durable, avec un travail d'irrigation par les TPE et les PME, au service de l'emploi. Notre projet est d'assurer une égalité territoriale sur les treize départements."

Damien Lempereur, Debout la France :
Nicolas Dupont-Aignan pour modèle

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                    Damien Lempereur est originaire de Tarbes (Crédit : Florine Galéron)

"C'est Nicolas Dupont-Aignan qui m'a donné envie de faire de la politique !", lance Damien Lempereur. Cet avocat de 31 ans originaire de Tarbes a rejoint le mouvement Debout la France en 2008 avant de devenir le directeur de campagne du président du parti pour les présidentielles de 2012. Damien Lempereur est aujourd'hui le candidat de Debout la France pour la future grande région.

Depuis longtemps opposé à la privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac, il souhaite, s'il est élu, lancer une action juridique destinée à remettre en cause le contrat de cession de l'aéroport. Pour lui ,"ce dossier est une trahison inexplicable". Au niveau économique, l'avocat plaide pour le développement des circuits-courts : "Il faut accompagner ces actions et encourager les entreprises qui se relocalisent." Le candidat estime par ailleurs que son concurrent de Les Républicains Dominique Reynié va à l'encontre des valeurs gaullistes : "Il est pour l'ouverture des frontières, le TAFTA (Transatlantic Free Trade Area ou Traité de libre-échange transatlantique, NDLR), et la GPA, alors que c'est l'esclavage des femmes." Objectif affiché par son mentor : "être devant Dominique Reynié au premier tour".

Gérard Onesta, Liste "Nouveau monde" : 
l'homme providentiel de la gauche de la gauche ?

                           Gérard Onesta (Crédit : Rémi Benoit).

Gérard Onesta n'en est pas à son coup d'essai. Orateur passionné et respecté, il était déjà le candidat écologiste pour les régionales en 2010 en Midi-Pyrénées. À l'époque, la liste qu'il dirige arrive loin derrière celle de Martin Malvy en recueillant 13,46 % des voix. L'ancien eurodéputé est depuis vice-président du Conseil régional. Ce natif d'Albi, âgé de 55 ans, est un personnage incontournable de la politique locale, reconnu pour sa facilité d'élocution, ses bonnes formules et la précision de son analyse. Pour les uns, "c'est l'homme providentiel qui a permis de fédérer les écologistes" alors que d'autres militants pointent "l'égo très développé" du personnage.

Gérard Onesta fait cette fois campagne sous la bannière du Projet en commun (renommé Nouveau Monde), qui regroupe notamment Europe Écologie Les Verts, le Parti de Gauche et le Parti Communiste. Le programme est axé autour de quatre thèmes : économie et emploi, cultures et solidarités, citoyenneté et gouvernance et développement durable. Lors de la présentation de sa liste en Haute-Garonne la semaine dernière, Gérard Onesta a annoncé le soutien de la présidente de l'université de Toulouse Marie-France Barthet. "Nous avons la personnalité clé pour le poste clé sachant que l'enseignement supérieur et la recherche vont devenir de la compétence régionale, estime Gérard Onesta. Notre projet, ce n'est pas seulement de défendre les petits oiseaux. On nous voyait comme un regroupement de petits partis et on se rend compte que, dans les sondages, nous sommes en mesure de l'emporter."

Vincent Terrail-Novès, Les Républicains :
l'ambitieux maire de Balma

vincent terrail noves

                           Vincent Terrail-Novès (Crédit : Rémi Benoit)

Né à Pibrac, Vincent Terrail-Novès est le fils de Guy Novès, le mythique manager du Stade Toulousain aujourd'hui sélectionneur du XV de France. Il a fait des études de kiné à Toulouse (c'est aujourd'hui son métier, même s'il ne l'exerce plus par manque de temps). En parallèle, dès l'âge de 15 ans, il s'intéresse à la politique. En mars 2014, il est élu maire de Balma dès le premier tour des municipales, en l'emportant sur le socialiste en place depuis 1995, l'indétrônable Alain Fillola. Aux côtés de Dominique Reynié, l'objectif est clair pour Les Républicains : être en tête, avec le meilleur score possible, et ce après les résultats "déplorables" des départementales en Haute-Garonne.

"Cette tête de liste n'est pas un cadeau. Mais j'aime beaucoup les challenges et j'aime être là où on ne m'attend pas. Peu de personnes imaginaient que je serais élu maire de Balma. Certains amis bien intentionnés me disaient que j'étais trop jeune, mais j'ai tracé ma route."

Certains élus de la droite haut-garonnaise pointent également "le ton parfois cassant, l'attitude qui peut paraître arrogante" de l'élu. L'ambition de Vincent Terrail-Novès se lit dans ses propos, mais également à travers ses actions. En tant que conseiller régional, c'est lui qui est à l'origine, avec son groupe d'opposition au Conseil régional, du petit "Bygmalion" local : "l'affaire AWF". Révélée par l'intermédiaire du Canard Enchaîné en septembre 2014, elle porte sur des soupçons de marchés publics frauduleux au sein du Conseil régional de Midi-Pyrénées présidé par le socialiste Martin Malvy depuis 1998. Vincent Terrail-Novès se dit "sarkozyste dans la politique" mais "juppéiste dans la méthode".

Mathilde Tolsan, Citoyens du Midi (liste de philippe saurel) :
l'assistante parlementaire de la députée PS Monique Iborra

mathilde tolsan

                                                Mathilde Tolsan (Crédit : DR)

La socialiste Mathilde Tolsan est l'assistante parlementaire de la députée PS Monique Iborra, qui a précédemment affiché son soutien à Philippe Saurel, s'attirant les foudres de son parti. La jeune femme a décidé de son côté de quitter le PS pour mener la tête de liste de Citoyens du Midi en Haute-Garonne. Initialement candidate pour la liste socialiste, elle explique : "Je ne me reconnaissais pas dans la liste d'apparatchiks proposée par le PS. J'ai lu l'ouvrage de Philippe Saurel et je suis d'accord à 80 % avec ce qu'il dit. Il est le seul à pouvoir faire aujourd'hui barrage à l'extrême-droite", avance la jeune femme de 39 ans.

Responsable commerciale pour une entreprise dans le secteur du tourisme, Mathilde Tolsan s'est engagée en politique en 2006, après un licenciement économique : "J'ai été séduite par la démocratie participative prônée par Ségolène Royal, le fait que les citoyens sont les meilleurs experts." Dans la foulée, elle croise la route de la députée Monique Iborra et la suit depuis à l'Assemblée nationale.

"La priorité est d'impulser un développement économique équitable sur les 13 départements, estime-t-elle. Il faudra réaliser un diagnostic et faire preuve de pragmatisme pour réaliser les économies nécessaires à maintenir le niveau d'investissement de la Région."

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