"Le Tarn-et-Garonne peut basculer à droite", interview de Pierre-Antoine Lévi

Le Tarn-et-Garonne, présidé depuis 1985 par Jean-Michel Baylet, va-t-il changer de couleur politique ? Réélu dès le premier tour dimanche dernier, le président du Parti Radical de Gauche, n'a pas pour autant la garantie d'être reconduit dans ses fonctions de président du Conseil départemental. De son côté, Pierre-Antoine Lévi, premier adjoint à la maire UMP de Montauban, espère un changement politique le 29 mars. Il est l'un des candidats potentiels à la présidence de la collectivité. Interview.
Pierre-Antoine Lévi espère prendre le Département du Tarn-et-Garonne

Quelles sont vos ambitions dans la perspective du second tour ?
Nous voulons mettre un terme à 30 ans de gestion partisane. Le Conseil départemental, qui apparaît comme une grande nébuleuse, doit être davantage au service des citoyens. Depuis 30 ans, le Département a la même gestion qui exclut toujours les mêmes : les villes qui ne font pas allégeance. Montauban, par exemple, ne reçoit strictement aucune aide du Département. C'est un cas unique en France. Donner à la droite unie une majorité permettrait de restaurer les relations entre la ville centre et le Département.

Jean-Michel Baylet a été élu dès le premier tour dans le canton de Valence-d'Agen. Ne sera-t-il pas réélu président du Conseil départemental ?
Rien n'est joué. Gagner un canton, ce n'est pas gagner un département ! Le Tarn-et-Garonne peut basculer à droite. À Montauban, les électeurs ont placé les candidats de la droite en tête dans les trois cantons. Brigitte Barèges y arrive largement en tête. Sur les deux autres cantons de Montauban, dont le mien, nous nous trouvons en situation de triangulaire avec le FN, mais nous sommes confiants. Si Montauban bascule à droite, le département basculera aussi, c'est dire l'enjeu.

Qui détient les clés du vote de dimanche prochain ?
Tous les électeurs bien sûr. Tous ceux qui veulent en finir avec cette gestion inefficace, y compris les électeurs de gauche, de centre et ceux du FN. Tout ceux qui veulent un redémarrage du département. Et, surtout, tous ceux qui se rendront aux urnes encore plus nombreux qu'au premier tour. Nous travaillons activement à mobiliser nos soutiens et à combattre l'abstention.

À Montauban, sur trois cantons, nous avons deux triangulaires et nos candidats sont en tête. Il nous faut confirmer cette dynamique de premier tour.

Vous vous adressez au FN ou à la gauche ?
Je m'adresse à tous les électeurs qui ont envie de changement et il se trouve que c'est le canton 1, sur lequel nous nous présentons, qui peut faire basculer le département. Des électeurs de gauche, j'en suis convaincu, ont déjà voté pour moi au premier tour et je les engage à confirmer ce vote. Je suis un homme de rassemblement. Je reste persuadé que les électeurs comprendront que la seule alternative crédible au fonctionnement en place est constituée par les candidats de la droite et du centre. Par ailleurs, j'ai du mal à croire que les électeurs qui ont voté à 27 % pour le FN soient en accord avec ses idées.

Que pensez-vous de la ligne "Ni Ni" (Ni Front National Ni parti socialiste) développée par l'UMP ?
Ce n'est pas un secret mais, à titre personnel, j'ai toujours combattu les dirigeants du Front National. Mais cela ne signifie pas qu'il faut ignorer leurs électeurs et la désespérance, voire la colère, qui émane de leur vote. Chaque électeur sera libre dimanche prochain de faire son choix. J'espère être, avec Laurence Pagès, le choix de tous les électeurs, le choix d'un rassemblement sur nos valeurs et sur notre capacité à faire bouger les lignes. Qui sont les plus en capacité de se mettre au travail en respectant les lois de la république ? Je pense que c'est la question que chaque électeur doit se poser dimanche.

Quelle serait votre première action si vous étiez élu au conseil départemental ?
Je demanderais un audit précis des comptes de la collectivité, aujourd'hui très endettée et pauvre. 80 % du budget du CG est consacré au budget de fonctionnement et 8 millions d'euros consacrés au seul remboursement des intérêts de la dette. Ensuite, je proposerais une nouvelle répartition des aides auxquelles les communes du département peuvent prétendre, qu'elles soient urbaines ou rurales. La Ville de Montauban travaille déjà en bonne intelligence avec toutes les villes de l'intercommunalité. Nous voulons faire de même avec le Département. Et je reste serein, je pense que nous allons réussir et créer la surprise en Midi-Pyrénées.

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