Départementales : pas de consignes de vote de la droite pour le second tour en Haute-Garonne

Presque 24 heures après l’annonce des premiers résultats du 1er tour des départementales en Haute-Garonne, l’union de la droite menée par Jean-Luc Moudenc a décidé de ne pas donner de consignes de vote. Après un silence inhabituel, le maire de Toulouse a réagi brièvement sur sa page Facebook. D'autres figures de la droite quant à elles se sont exprimées dans l'après-midi.
Jean-Luc Moudenc ne s'est pas exprimé depuis dimanche soir 22 mars

Un communiqué de presse signé de l'Union de la droite aurait dû être adressé à la presse ce matin. Il était prévu qu'il contienne les consignes de vote pour le second tour des départementales, notamment dans les cantons où la droite a été disqualifiée. Pourtant, en fin de journée ce lundi 24 mars, la coalition UMP-UDI-Modem impulsée par Jean-Luc Moudenc n'avait toujours pas communiqué officiellement.

À 19h15, le chef de file de la droite a finalement pris la parole sur son profil Facebook, se contentant d'affirmer :

"Plutôt que de me livrer à des déclarations médiatiques, je préfère me consacrer à soutenir nos candidats sur le terrain.
Continuons la campagne avec détermination et sérénité, au service de la diversité démocratique !"

Jean-Luc Moudenc ne donne donc aucune consignes de vote pour le second tour des départementales.

Plus tôt dans la journée, le silence du maire de Toulouse avait fait réagir François Briançon, élu PS d'opposition à la Mairie de Toulouse, sur son compte twitter :

Mais l'absence de consignes de vote officielles dans les cantons qui verront s'affronter le PS et le FN avait aussi fait réagir Xavier Spanghero, secrétaire départemental adjoint de l'UMP 31. Il affirmait dans l'après-midi qu'il "ne savait pas où en étaient les discussions" au sein de l'alliance UMP /Modem /UDI.


"Il n'y aura pas de consigne de vote, glissait-il vers 18h00, épuisé après une courte nuit. Les gens en ont marre qu'on les prenne pour des moutons. Ce sont des adultes à qui nous demandons juste de voter de façon responsable, avec civisme".


Cela signifie-t-il qu'il ne faudra pas voter pour le FN? À cette question, pas de réponse claire. "Nous ne rajouterons pas une consigne à la consigne" rajoute Xavier Spanghero.

Pour rappel, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, a clairement annoncé dès hier soir qu'il n'y aurait pas de front républicain anti-FN :

"Dans les cantons dans lesquels nos candidats ne seront pas présents au second tour, cas peu fréquents, l'UMP n'appellera à voter ni pour le Front national, avec lequel nous n'avons rien en commun, ni pour les candidats de gauche, dont nous combattons la politique."


Pas de consigne, pas de ni-ni

De son côté, Arnaud Lafon, candidat Modem aux élections départementales dans le canton de Castanet-Tolosan, apporte une réponse indirecte. Celui qui est arrivé en première position au 1er tour dans son canton avec 34,09 % des suffrages, estime ne pas être le mieux placé pour donner une quelconque consigne de vote.

"Cette question ne se pose pas chez moi, rappelle-t-il. Il est clair que partout où nous sommes face au PS, notre ennemi, c'est le PS. Pour le reste, en cas d'affrontement PS/FN, si j'appelle à voter PS, je perds des électeurs potentiels et si j'opte pour le 'ni-ni', je déçois, y compris dans ma famille politique... Je ne me sens pas autorisé à donner une consigne de vote. Ce n'est pas à moi de répondre à cette question. Moi, j'ai fait le job ! Je suis au 2e tour dans mon canton, devant le PS".

Une morale à tirer de la situation ? "On ne gagne pas, quand on est de droite, à faire des politiques de gauche", glisse Arnaud Lafon. Et d'ajouter : "Quand on fait comprendre que droite et gauche, ce n'est pas la même chose, les électeurs ne sont pas tentés, dans les urnes, de faire un autre choix".

"On ne s'attendait pas à des triangulaires"

Pour rappel, la droite et le centre sont absents du second tour du scrutin dans 7 cantons sur 27 en Haute-Garonne. À l'issue du premier tour, l'union de la droite se place seulement en troisième position avec 17,85% des voix. Le PS est en tête avec 26,39% des suffrages et le Front national a recueilli 22,32% des voix.

"On ne s'attendait tellement pas à des triangulaires que nous n'avions pas de stratégie pour cela" confie Xavier Spanghero. Nous pouvons remporter des cantons à Toulouse mais nous avons un vrai problème dans le rural. Les triangulaires ne nous sont pas favorables."

L'UMP sera présent au second tour dans 5 triangulaires : dans les cantons de Castelginest, Cazère, Pechbonnieu, Villemur-sur-Tarn et Revel.

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Commentaire 1
à écrit le 23/03/2015 à 19:25
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Ce n'est pas une surprise, Jean-Luc Moudenc a été élu maire de Toulouse en ayant obtenu moins de voix que 6 ans auparavant. Cela représentait un handicap lourd difficile à porter, étouffant toute crédibilité, mais cela aurait été tellement mieux si ...

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