Comment la CGT compte perturber l'Euro 2016 à Toulouse

Les actions de la CGT pour le retrait de la loi Travail se poursuivent. À quatre jours de l’Euro 2016, le syndicat prévoit déjà les actions à venir à Toulouse. Explications.
Les manifestations de la CGT continueront pendant l'Euro 2016

Blocages des déchetteries, interventions sur les sites de l'Euro 2016, manifestations, ... Le calendrier des nouvelles actions de la CGT contre la loi El Khomri ne faiblit pas. Les prochaines semaines seront chargées pour les syndicalistes et les manifestants. La CGT se dit aujourd'hui prête à négocier la loi Travail si celle-ci est retirée : "aujourd'hui, la balle est dans le camp du gouvernement".

Blocages et manifestations

Lionel Pastre, secrétaire général de la CGT Midi-Pyrénées, annonce : "Le blocage des déchetteries et des centres de traitement des déchets a déjà commencé dans les Hautes-Pyrénées (65) et l'Ariège (09). Il devrait s'étendre dans les prochains jours en Haute-Garonne et en particulier à Toulouse. Les Toulousains doivent s'y préparer." Parallèlement à ces actions, d'autres dates sont à noter :

- Jeudi 9 juin et lundi 20 juin : manifestations régionales à Toulouse.

- Lundi 13 juin : meeting international de la CGT à François-Verdier. Lionel Pastre indique : "Nous sommes entrés en contact avec les organisations syndicales des 6 pays qui viendront jouer à Toulouse dans le cadre de l'Euro 2016 : l'Espagne, la République Tchèque, la Suède, l'Italie, le Pays de Galles et la Russie. Nous sommes tombés d'accord pour inviter également nos camarades de la Belgique, où la situation sociale et économique fait qu'ils sont eux aussi en pleine lutte".

- Mardi 14 juin, 10h30 : manifestation au départ de Saint-Cyprien, en écho à la manifestation unique qui se déroulera le même jour à Paris et qui regroupera l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL, UNL).

Euro 2016

Les matchs de foot qui auront lieu à Toulouse sont prévus les 13, 17, 20 et 26 juin 2016, mais le mouvement syndicaliste ne compte pas stopper ses actions. Lionel Pastre et Cédric Caubère, secrétaire général de l'Union départementale de Haute-Garonne, l'affirment : "Il n'y aura pas de trêve pendant l'Euro 2016. Si le foot est un jeu, le Code du travail ne l'est pas !". S'il n'est prévu aucun mouvement de blocage à proprement parlé, les leaders syndicaux ont néanmoins contacté l'UEFA pour pouvoir être présents "au plus près du Stadium". Leur objectif est d'organiser une votation citoyenne pour "faire en sorte que le combat soit mené par un maximum de citoyens et de salariés". La CGT prévoit également l'édition de tracts dans toutes les langues afin de permettre aux touristes de l'Euro de comprendre les perturbations qui secoueront la ville durant cette période.

Transports

Après les accusations du Premier ministre Manuel Valls, le 5 juin, sur le manque de solidarité des agents de la SNCF envers les victimes des inondations, Lionel Pastre affirme que l'objectif est "de recadrer le débat sur le retrait du projet de loi". Outre les agents de la SNCF, qui sont en grève reconductible depuis le 1er juin, les transports toulousains pourraient aussi être impactés, puisque le syndicat annonce que des actions y seront réalisées pendant l'Euro. Selon la CGT, les touristes "pourraient avoir du mal à arriver jusqu'au stade". Frédéric Birobent, secrétaire régional du comité régional de la CGT Midi-Pyrénées précise tout de même que l'objectif du syndicat n'est pas de bloquer l'Euro, mais "d'ouvrir le débat dans la conscience des salariés : l'Euro 2016 durera un mois, mais la loi El Khomri sera en vigueur pendant des décennies".

"Le processus 49.3 est anti-démocratique"

Pour rappel, la CGT a débuté ses mouvements le 9 mars 2016, après une demande d'approbation du gouvernement sur le projet de loi El Khomri. Alain Hébert, secrétaire du comité régional de la CGT, s'exclame : "Depuis tout ce temps, le gouvernement n'a pas trouvé le temps d'accueillir les gens qui s'opposent à cette loi. S'il y a des perturbations aujourd'hui, c'est de sa faute !" Le mardi 10 mai, le Premier ministre Manuel Valls a utilisé l'article 49.3 de la Constitution qui permet l'entrée en vigueur d'une loi par le Conseil des Ministres, sans vote préalable de l'Assemblée nationale ou du Sénat. Une stratégie qui consterne les membres de la CGT. Cédric Caubère explique :

"Les 200 ans d'évolution du droit du travail sont en train d'être mis à bas par le projet de loi El Khomri dans un processus qui a tout d'anti-démocratique, puisque l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution va contre l'avis de la majorité gouvernementale, et contre l'avis de l'immense majorité des français. C'est ce pour quoi nous sommes obligés de nous battre avec tant de vigueur [...] Aujourd'hui, le match à risque est celui de la marchandisation du travail."

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