Régionales : ce qu'il faut retenir du débat entre les candidats

Les échanges ont été animés et parfois même tendus. Cinq candidats aux élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (Carole Delga, Damien Lempereur, Gérard Onesta, Dominique Reynié et Philippe Saurel) ont débattu à Toulouse ce 10 novembre à l'invitation de La Tribune-Objectif News et de la Jeune chambre économique. Morceaux choisis.
Carole Delga, Damien Lempereur, Gérard Onesta, Dominique Reynié et Philippe Saurel

C'est dans une salle du Sénéchal bondée que se sont retrouvés ce soir à Toulouse cinq candidats aux élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Carole Delga (Parti socialiste), Damien Lempereur (Debout la France), Gérard Onesta (Europe Ecologie-Les Verts), Dominique Reynié (Les Républicains) et Philippe Saurel (sans étiquette, divers gauche) ont débattu devant plus de 250 personnes, à l'invitation de La Tribune-Objectif News et de la Jeune chambre économique (JCE) de Toulouse. Face à eux, des journalistes, mais aussi trois représentants de la JCE : Binty Diop, doctorante en droit à l'Université Toulouse 1 Capitole, Imane Adehri, chargée de projet pour le groupe SNC Lavalin, et Ronan Maheo, responsable service commerce à la CCI de Toulouse.

Les candidats ont été interrogés sur trois grandes thématiques : l'organisation de la future région, les enjeux économiques et l'emploi, et l'environnement et la nouvelle économie. L'occasion pour eux de confronter leurs visions.

L'organisation de la future région

Carole Delga (PS) :

"Ne soyons pas dans des oppositions stériles entre les deux métropoles. Il faut sortir de la logique jacobine. J'ai proposé que nous conservions les deux hôtels de région. Nous devons permettre une implantation territoriale qui favorise l'accessibilité. Dans chaque préfecture, il y aura une antenne de la région. Pour permettre aux conseillers régionaux de se réunir et aux services de venir au plus près des acteurs économiques, des forces de la région. L'union est une chance. 2016 ne sera pas une année blanche, mais une année d'action".

 Damien Lempereur (DLF) :

"Nous, cette réforme, nous l'avons combattue. Nous avons la constance de la combattre, car nous estimons qu'elle est dangereuse. On nous explique que l'objectif était de simplifier le mille-feuille territorial. C'est raté. Elle va coûter 10 milliards d'euros".

 Gérard Onesta (EE-LV) :

"Ce qui est baroque, c'est que nous sommes encore à nous poser la question de la gouvernance de la nouvelle région. C'est dire si cette réforme a été vraiment bricolée ! Nous allons vivre à partir de janvier un grand moment de poésie politique, car il y aura tout à régler. Quand un train a deux locomotives, il avance plus vite. Mais ne larguons pas les wagons, c'est-à-dire tous les autres territoires. Il n'y a pas de petit territoire, il n'y a que de petits politiques qui n'ont pas compris la richesse de ces territoires".

 Dominique Reynié (LR) :

"L'Etat français est dans une crise budgétaire dont il ne se relèvera pas d'ici à longtemps. Nous devons imaginer un avenir où l'argent public sera moins présent. Je soutiens que si l'on a un discours qui ne fait pas référence à la raréfaction de l'argent public, alors on parle d'un monde qui n'existe plus".

Philippe Saurel (SE) :

"Je ne crois pas que l'on puisse piloter une grande région de 5,6 millions d'habitants avec des raisonnements du niveau : 'tu prends la Drac, je prends l'ARS. Ce n'est pas responsable".

Les enjeux économiques et l'emploi

Carole Delga (PS) :

"Nous devons avoir une région qui agit, pas qui fait du 'blabla'. Il faut aider les entreprises qui accueillent des apprentis et des stagiaires. Il faut soutenir l'investissement des entreprises, renforcer les fonds d'investissement en matière de capital risque et augmenter les fonds d'investissement pour le capital développement".

 Damien Lempereur (DLF) :

"Nous sommes favorables à la mise en place d'un protectionnisme intelligent. Que la région, dans les marchés publics, propose un vrai patriotisme régional".

 Gérard Onesta (EE-LV) :

"Notre priorité, c'est l'emploi. Mais l'emploi de demain doit être non précaire, non délocalisable, socialement utile et environnemental. Notre proposition : la généralisation des avances remboursables plutôt que les subventions".

 Dominique Reynié (LR) :

"Il n'est pas possible que ceux qui ont été au pouvoir ne rendent pas des comptes. Je les entends nous parler comme si le bilan était bon. Il faut assumer cet échec important. Le taux de chômage est ici à 12,5 %. C'est un échec cuisant. Il y a des héritages qu'il faut assumer".

Philippe Saurel (SE) :

"Je soutiendrai davantage les missions locales d'insertion des jeunes entre 16 et 25 ans, qui doivent travailler en réseau sur la grande région. Il faut intégrer les clauses sociales dans les embauches liées aux grands chantiers, aux infrastructures, afin de pouvoir intégrer les jeunes des quartiers populaires, notamment".

L'environnement et la nouvelle économie

Carole Delga (PS) :

"Nous devons mettre en œuvre deux cités des startups à Toulouse et à Montpellier et des tiers lieux dans les autres partie des territoires. Et concernant les énergies renouvelables, nous avons un formidable potentiel, notamment sur la méthanisation et l'éolien marin".

 Gérard Onesta (EE-LV) :

"On m'annonce que les marchands de couleurs sont en rupture de couleur verte. Mais vous allez voir qu'à l'approche de la COP21, toutes les listes vont se peinturlurer en vert. Or, ils sont tous comptables de la situation. Qu'est-ce qu'on a fait pour les énergies renouvelables dans ce pays ? Ici, on a toutes les énergies. Laquelle manque ? Peut-être l'énergie politique".

 Dominique Reynié (LR) :

"Nous avons la capacité dans les cycles de production de développer une économie qui, à terme, produira zéro déchet".

Philippe Saurel (SE) :

"Il faut se concentrer sur quatre grandes thématiques : la politique de l'eau, les isolations thermiques, la ville intelligente et les circuits courts".

Les priorités économiques du public

La soirée a par ailleurs été l'occasion de consulter les membres du public sur les grandes priorités qui devraient être selon eux celles du futur ou de la future président(e). Résultat, avec 80 % de participation : renforcer l'aide aux PME (18,8 %), développer les liaisons ferroviaires LGV (16,5 %) et maîtriser les finances publiques (15,9 %).

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