Les agriculteurs rassurés après la visite de Manuels Valls dans le Gers

En déplacement dans le Gers ce mercredi 29 juillet, le Premier ministre s'est rendu dans une exploitation agricole. En pleine crise de la filière, la FDSEA voulait montrer à Manuel Valls "les insuffisances" du plan gouvernemental proposé la semaine dernière. De son côté, l'écologiste Gérard Onesta dénonce également ce plan et demande un changement de modèle agricole.
Le syndicat agricole FNSEA menait le 24 juillet une action au péage de l'autoroute en Haute-Garonne.

Le ministre de l'Agriculture n'était pas le bienvenu hier dans le Gers. Stéphane Le Foll devait à l'origine venir à la rencontre des agriculteurs ce mercredi 29 juillet et se rendre en compagnie du Premier ministre au festival Jazz in Marciac. Mais les exploitants "déçus" par le plan d'urgence de soutien à la filière annoncé par le gouvernement la semaine dernière, ont clairement affiché leur refus de discuter avec le ministre de l'Agriculture. Ils sont même allés jusqu'à distribuer des affiches "Wanted" à l'effigie de Stéphane le Foll.

C'est donc accompagné du président de Région, Martin Malvy, et de Philippe Martin, président du Conseil départemental du Gers, mais sans le ministre de l'Agriculture, que le Premier ministre s'est entretenu avec les agriculteurs. La FDSEA avait donné rendez-vous à Manuel Valls chez un exploitant de Castelnavel qui "perd 7 euros de l'heure avec son activité d'élevage".

"L'élevage ne représente que 30% de l'activité de cet agriculteur, donc il ne rentre pas dans les critères du plan d'urgence du gouvernement, qui stipule que l'exploitant doit réaliser au moins 50% de son chiffre d'affaires dans l'élevage. Nous voulions montrer à Manuel Valls les insuffisances du plan", explique Bernard Malabirade, le président de la FDSEA du Gers (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles).

Le Premier ministre a pu également se rendre compte des coteaux très escarpés, c'est une réalité qu'on ne peut pas voir en restant à Paris. Même si le Gers ne se situe pas en haute montagne, le département a des zones très escarpées et les agriculteurs devraient avoir le droit aux même aides qu'en montagne. Il faut enfin dépassionner le débat autour de l'eau après le barrage de Sivens et trouver des solutions d'irrigation".

Un plan "imbécile" pour l'écologiste Gérard Onesta

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Gérard Onesta, tête de liste EELV en Midi-Pyrénées (au centre).

Interrogé sur le sujet, Gérard Onesta, tête de liste EELV pour les régionales en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, dénonce de son côté un plan d'urgence "imbécile" de l'État mais pour des raisons différentes :

"Les charges des agriculteurs sont seulement décalées pour quelques mois (les impôts sur le revenu et sur les sociétés sont ainsi retardés à la fin de l'année, NRDL). Le gouvernement accorde des millions et des millions dans un plan qui reporte juste le problème. C'est comme passer une serpillère dans une baignoire ! Mais que va-t-il se passer dans un an ? De la même manière, le Parlement européen a adopté le 7 juillet un texte sur les quotas laitiers mais vous verrez dans quelques mois à nouveau les producteurs laitiers dans la rue à déverser des litres de lait. C'est la PAC et l'agrobusiness qui tuent les agriculteurs avec un épuisement des sols et une baisse en qualité de la nourriture "

Et contrairement à ce que prône la FNSEA, l'élu écologiste demande "un changement de modèle dans l'agriculture" avec une meilleure valorisation des circuits courts et du bio.

Les agriculteurs gersois vont continuer leurs actions cet été

Le président de la FDSEA du Gers s'est dit "content et rassuré" à l'issue de la visite de Manuel Valls. Les agriculteurs espèrent qu'elle donnera lieu à des mesures gouvernementales pour compléter le plan d'urgence. Pas de nouvelle manifestation publique à l'horizon mais la FDSEA veut continuer les actions en direction de la grande distribution et les interceptions de camions transportant des produits étrangers, à l'image de l'action menée le 24 juillet au péage de l'A64 en Haute-Garonne. Mardi, 350 agriculteurs avaient installé des barrages à Marciac à proximité du festival de jazz.

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