Accusée par Jean-Luc Moudenc d’avoir "ruiné" Toulouse, la gauche se défend et réplique

Hier 2 avril, Jean-Luc Moudenc, faisant état d’une situation proche du "dépôt de bilan", liée notamment à la gestion financière de la précédente municipalité, annonçait une augmentation des impôts à Toulouse et Toulouse Métropole. Un projet qui fait bondir à gauche. Réactions de Pierre Cohen (PS), Antoine Maurice (EE-LV) et Pierre Lacaze (PC).
Ici réunis en 2014, Antoine Maurice, Pierre Cohen et Pierre Lacaze

La sortie médiatique de son adversaire UMP l'a fait bondir. Pierre Cohen a peu goûté le sel des annonces faites hier 2 avril par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole. Et notamment les accusations de son successeur, qui a soutenu devant la presse que "la municipalité précédente a pour ainsi dire ruiné les marges financières de la Ville" et que "cette situation, cachée, a une conséquence brutale. Les réserves constituées pendant trente ans de bonne gestion n'existent plus". Pour Pierre Cohen, ces arguments ne sont pas valables. "Cela fait un an que nous entendons cela, s'agace l'ancien maire socialiste. Non, nous ne sommes pas proches du dépôt de bilan, comme monsieur Moudenc le prétend. En revanche, l'État devrait arrêter, c'est vrai, de diminuer ses dotations. Il faut réviser cette saignée."

"Quels investissements n'aurait-il pas faits ?"

Toulouse n'était-elle pas en 2013 - comme l'assure Jean-Luc Moudenc - la dernière du classement des grandes villes de province en matière d'autofinancement, alors qu'elle était en première position en 2008 ? Pierre Cohen ne le nie pas. Mais il nuance : "Si on ne regarde que Toulouse, c'est le cas. Mais si on prend en compte Toulouse, Toulouse Métropole et Tisséo, c'est différent. Il faut étudier les choses de façon consolidée. Je rappelle qu'il y a six ans, la communauté urbaine était en difficulté et Tisséo en banqueroute, ne l'oublions pas ! Grâce à des décisions courageuses, nous sommes parvenus à équilibrer les trois budgets".

Pierre Cohen interpelle directement son successeur. "Je lui pose la question : regardons les investissements que nous avons réalisés, lesquels n'aurait-il pas faits ? La remise en état des écoles qui, pour certaines, étaient dans une situation déplorable ? La création de crèches, qu'il inaugure aujourd'hui à tour de bras ? J'attends de savoir ce que nous avons fait comme erreur !"

Pour l'ancien maire de Toulouse, la "description alarmiste" faite par Jean-Luc Moudenc de la situation financière de la ville est "un artifice destiné à masquer une augmentation d'impôts".

"En promettant la stabilité fiscale pendant la campagne, il a menti aux électeurs", estime Pierre Cohen.

"Il met le feu à la ville"

De son côté, Pierre Lacaze, conseiller municipal communiste et président du groupe CRC (Communistes, Républicains et Citoyens) à Toulouse et à Toulouse Métropole, dénonce "un coup de com'". "C'est une droite dure qui est au Capitole, analyse-t-il. Jean-Luc Moudenc a voulu répondre à l'électorat le plus droitier en ciblant la sécurité, avec l'embauche de policiers municipaux et l'installation de caméras de sécurité. En faisant cela, c'est lui qui a mis les comptes de la ville dans le rouge, en termes de budget de fonctionnement. Sur l'investissement, c'est autre chose. Effectivement, nous avons consommé 100 millions d'euros d'épargne, principalement dans le développement des transports en commun, le plan propreté et la rénovation des écoles. Mais c'était des dépenses qu'il fallait faire !".

L'élu communiste l'assure : "Les choix qui sont faits aujourd'hui ne sont pas justes. Jean-Luc Moudenc met le feu à la ville !"

Même constat du côté des écologistes. Toulouse au bord de la banqueroute ? "Lol", lâche Antoine Maurice, conseiller municipal et président du groupe Europe Écologie-Les Verts à la mairie. Pour lui, la Ville rose "a une bonne situation comparé à d'autres grandes villes".

"Jean-Luc Moudenc fait de la politique politicienne en n'assumant pas ses responsabilités et en les faisant porter par les autres, attaque l'élu écologistes. Ces annonces, c'est la fin de l'illusion sur ses promesses démagogiques de campagne. Ses choix sur la sécurité (policiers, vidéo surveillance, motos, armes) augmentent les dépenses de fonctionnement. Il veut maintenir tous ses projets d'investissements importants (3e ligne de métro et Parc des expositions) et faire payer tout le monde, quels que soient les revenus. Ne pas donner la priorité au quotidien des Toulousains à travers les transports, le logement, l'emploi et la petite enfance, c'est un choix politique."

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Commentaires 10
à écrit le 15/06/2015 à 8:02
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Vérifiez par vous même avec les chiffres officiels!! Allez sur le jdn et regardez endettement des villes de France vous verrez que Toulouse se porte bien même très bien et que la dette par habitant est de 33€ et 0€ d annuité dire que la ville est au...

à écrit le 05/04/2015 à 20:02
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apres avoir ruiné TOULOUSE ,ils osent la ramener...ils n'ont honte de rien...

le 10/04/2015 à 9:54
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Ruiné? et toi qu'en c est-tu pour osé te la ramené?? il ne faut pas boire les belles paroles des politiciens, Moudenc evidemment doit trouvé des argument "choc" pour faire passé la pilule aux toulousains.

à écrit le 04/04/2015 à 14:32
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Jean Luc Moudenc se comporte comme un enfant de CE1 . Pris en flagrant délit de mensonge sur la non augmentation des impôts il dit : "c'est pas ma faute c'est la faute de Cohen". Quelle attitude indigne. Il faudrait une législation qui interdise de t...

à écrit le 04/04/2015 à 9:06
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Toujours les mêmes méthodes. Augmentation brutale de la fiscalité après les élections pour encaisser la plus value sur tout le mandat. Faire porter la responsabilité à l'équipe précédente. C'est du niveau d'une commune de 300 habitants. Toulouse rest...

à écrit le 03/04/2015 à 22:25
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Dépenser plus ... et puis laisser le soin aux autres de gérer la situation ....

à écrit le 03/04/2015 à 17:36
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La droite est capable de tout !

le 03/04/2015 à 22:26
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Même de faire des économies !!

le 04/04/2015 à 9:17
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Des économies... sur les dos des plus démunis (fin de la gratuité de la cantine pour les familles modestes) et sur le dos des associations (20 millions d'euros de subventions en moins sur 5 ans) !! Par contre, les indemnités des élus ne baisseront pa...

le 04/04/2015 à 14:02
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Ce qui est "gratuit" ne l'est jamais vraiment. En matière de financement public, il faut financer la "gratuité" soit en augmentant les impôts, soit en augmentant la dette, ce qui revient au même car la dette est financée par l’emprunt, lequel est re...

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