Capitale régionale : les maires de Toulouse et Montpellier restent prudents

Pour la 2e fois depuis cet été, Philippe Saurel et Jean-Luc Moudenc, respectivement présidents de Montpellier Agglomération et de la Communauté urbaine de Toulouse, se sont vus, le 28 novembre, afin d'évoquer la collaboration entre les deux futures métropoles, instaurées au 1er janvier 2015.
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Les deux présidents d'Agglo et de CUB, affichant une bonne entente apparente, ont présenté la philosophie de travail entre les deux futures métropoles : présentée comme une "politique de projets", cette collaboration pourra se décliner sur plusieurs thématiques, dont le numérique, la santé, l'agriculture, ou la mobilité, sur laquelle les deux élus ont insisté à travers l'exemple du TGV.

"Le TGV est aujourd'hui en chantier entre Tours et Bordeaux, rappelle Jean-Luc Moudenc. Le gouvernement a pris la décision, en 2013, de le prolonger jusqu'à Toulouse à l'horizon 2024. Reste un chaînon manquant, qui ferait pour Toulouse la soudure avec Narbonne, mais aussi la Catalogne, l'Espagne ou l'Italie. C'est un dossier lourd, coûteux, et donc, objectivement, c'est un dossier difficile. Mais si demain, nous allons à deux plaider ce dossier face au Premier ministre, l'attention qui nous sera portée sera plus grande."

Nécessaire complémentarité

Attendus sur la question de la future capitale régionale, une fois que la fusion entre Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon entrera en vigueur en décembre 2015, les deux élus sont restés prudents, préférant insister sur une nécessaire complémentarité. Jean-Luc Moudenc ne s'est pas prononcé sur un partage des statuts de capitale économique pour Toulouse, et de capitale administrative pour Montpellier, un temps évoqué par Philippe Saurel.

"La loi dit peu de choses à ce sujet, répond Jean-Luc Moudenc. Elle a seulement donné un calendrier (l'État choisira au mois de juillet 2016, NDLR). Elle ne dit pas non plus que nous le déciderons nous-mêmes. Quelle que soit la future capitale régionale, les deux métropoles ne pourront pas faire autrement que travailler sur un pied d'égalité. Quelle qu'elle soit, la suite doit déjà se préparer. Il faudra construire une équipe, mobiliser des services sur un projet commun. Soit on le fait en exagérant des postures politiques, soit on se prend en main."

Philippe Saurel a replacé ce débat dans le contexte du pôle métropolitain qu'il est en train de bâtir autour de Montpellier Méditerranée Métropole, et pour lequel il a déjà rencontré une trentaine d'intercommunalités languedociennes.

"J'ai toujours plaidé pour deux grandes métropoles au sein d'une grande région, souligne-t-il. Je ne comprendrais pas qu'une seule métropole soit préférée, avec un désert économique et administratif tout autour. Une seule capitale ne pourra pas gérer seule un ensemble de la taille de nos deux régions actuelles. Je construis aujourd'hui un tel pôle non pas pour rivaliser avec Toulouse, mais pour un faire un autre pôle d'équilibre sur la partie Est de la nouvelle région."

Anthony Rey - Objectif Languedoc-Roussillon
© photo DR/Rémi Benoit

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Commentaire 1
à écrit le 09/03/2015 à 16:16
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Dommage! Une occasion ratée pour Toulouse, mal défendue. Cette pauvre ville sera toujours déconsidérée et son développement voué à une perpétuelle atrophie! Elle méritait mieux...

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