Lobby des grands patrons : réactions des socialistes au Congrès de Toulouse

En plein Congrès du Parti socialiste à Toulouse, les PDG de 98 grandes entreprises ont demandé d'urgence une baisse massive des charges et 60 milliards d'euros de réduction des dépenses. Parmi eux, Serge Weinberg, le PDG de Sanofi. Réactions recueillies au congrès du PS à Toulouse.
Les salariés de Sanofi à la tribune du Congrès PS de Toulouse

Après le Medef et les « pigeons », c'est l'Afep (association française des entreprises privées) qui met François Hollande au pied du mur. Ce lobby, qui regroupe la quasi totalité du CAC 40 et des grandes entreprises françaises, a exposé dimanche sa conception de ce que devrait être un pacte de compétitivité dans une lettre au président de la République. Parmi les propositions contenues dans ce courrier, l'Afep juge notamment que "l'État doit réaliser 60 milliards d'euros d'économies au cours des cinq prochaines années", soit 3 points de produit intérieur brut.

Pour les entreprises, les grands groupes demandent une baisse des cotisations sociales de 30 milliards d'euros sur deux ans, qui viserait "les salaires moyens (2 Smic et plus)", une mesure qui serait financée pour moitié par un relèvement de la TVA à 21 %, contre 19,6 % actuellement, et pour l'autre par la baisse des dépenses publiques. Ils réclament également une baisse de l'impôt des sociétés "au niveau de nos voisins européens".

Réactions
Pour Pierre Cohen, « bien sûr qu'on ne peut pas faire sans les grandes entreprises. Mais par exemple, la différence entre Sanofi et Airbus, c'est qu'Airbus irrigue la recherche, est à la tête d'un pôle de compétitivité. Sanofi non, au contraire, le groupe se désengage de la recherche et pas qu'à Toulouse. » Le ministre de l'Économie sociale et solidaire, Benoît Hamon, a confié à l'issue du Congrès que « l'on verra bien si ces grands patrons sont aussi vertueux que ce qu'ils disent. Nous allons regarder ce qu'ils font de leurs dividendes. »

Pour Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, « ces grands patrons ont été très discrets au moment où la France se désindustrialisait. J'espère que leur discours ne relève pas d'une volonté de maintenir les avantages de la financiarisation plutôt que d'une volonté de redresser la situation. La bonne santé économique de la France tient aussi au bon fonctionnement des PME / PMI, qui ne semblent pas être l'objectif majeur de leur discours. »

Les salariés du groupe Sanofi se sont exprimés à la tribune du congrès du Parti Socialiste samedi. Ils ont notamment dénoncé un plan social qui est selon eux "un véritable non sens, destructeur en termes d'emploi, de formation et dont les victimes finales seront nos jeunes !" Interpellant le gouvernement et le maire de Toulouse Pierre Cohen, ils s'inquiètent notamment du périmètre d'action de la commission interministérielle, qui selon eux "concerne les 400 employés menacés et non l'ensemble du site toulousain comme cela devrait être le cas." Pour eux, "il était important que nous exprimer. Cela aurait été un signe positif pour la direction de Sanofi si on nous avait refusé l'accès au micro. »

Sophie Arutunian

©photo Rémi Benoit

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