Pourquoi la biotech Genticel quitte Labège

Après l'arrêt des deux essais cliniques qu'elle menait, la biotech labégeoise Genticel annonce sa fusion avec la société suisse Genkyotex pour aborder de nouvelles recherches. Le siège social de Genticel devrait quitter Labège et les effectifs toulousains seront supprimés.
Genticel fusionne avec la biotech suisse Genkyotex

Basée à Labège depuis sa création en 2011, la biotech Genticel change de cap. Jusqu'ici la jeune société s'était spécialisée dans le développement d'immunothérapies innovantes destinées à prévenir les cancers causés par le virus du papillome humain (HPV). Elle avait réussi en 2013 une levée de fonds de 18 millions d'euros pour financer les recherches. Mais en juin 2016, les essais cliniques d'un de ses produits phares (le GTCL001) ont été jugés insuffisants pour une mise sur le marché. Genticel qui comptait 35 salariés début 2016 a lancé un premier plan social en janvier puis un second en septembre dernier (elle affichait alors plus de 4 millions d'euros de pertes sur un semestre). Le 22 décembre dernier, elle a annoncé sa fusion avec la biotech suisse Genkyotex. Cette dernière prendra le contrôle de 80% du capital de Genticel.

Un repositionnement vers de nouveaux essais cliniques

Cette opération doit permettre à Genticel de se positionner sur de nouveaux domaines de recherche médicale :

"Depuis deux ans nous cherchions à nous rapprocher d'une autre biotech pour développer une nouvelle gamme de produits et ainsi étaler le risque pour nos actionnaires. Genkyotex correspondait à tous nos critères. Elle réalise des recherches sur une nouvelle classe thérapeutique pour traiter les douleurs inflammatoires et la fibrose. Les essais cliniques doivent début au premier semestre de cette années avec des résultats attendus à court-terme, d'ici à 1 à 2 ans", explique Benedikt Timmerman qui a démissionné de son poste de PDG de Genticel et qui devrait devenir responsable du développement des affaires du nouveau groupe.

"Le potentiel commercial est gigantesque. C'est loin d'être un marché de niche puisque rien que les produits pour traiter la fibrose du foie représentent un marché de 30 à 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires chaque année."

 De son côté, la société suisse Genkyotex (dont la valorisation est quatre fois plus importante que celle de Genticel) pourra avoir accès au financement par la bourse puisque Genticel est déjà cotée et dispose de près de 15 millions d'euros de trésorerie. "Genkyotex manque de trésorerie et va pouvoir aller aux États-Unis pour rechercher de nouveaux investisseurs", poursuit Benedikt Timmerman. Genticel a également pu mettre en avant son partenariat pour un transfert de technologie avec le leader mondial des vaccins, le Serum Institut of India.

Disparition du siège social et des effectifs à Labège

Les détails de la fusion seront actés lors de l'assemblée générale des actionnaires d'ici la fin février. Cette opération devrait entraîner la disparition du siège social de Genticel à Labège et des derniers effectifs toulousains. "Genticel a actuellement quatre sites en France dont l'état-major situé à Labège et les autres entités à proximité de la frontière suisse. Il est logique que l'axe central de l'entreprise se recentre auprès de la Suisse et malheureusement les salariés toulousains vont en faire les frais", commente Benedikt Timmerman. Genticel prévoit d'atteindre le seuil de rentabilité à l'issue des essais cliniques d'ici fin 2018.

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