Un "comptoir des pharmacies" pour éviter le gaspillage de médicaments

Deux Toulousains ont lancé "Le Comptoir des pharmacies", une plateforme de destockage à destination des officines pour éviter l'accumulation de médicaments périmés. Grâce à ces échanges, les pharmacies peuvent répercuter aux clients d'importants remises.
En France, une pharmacie ferme tous les deux jours.
En France, une pharmacie ferme tous les deux jours. (Crédits : REUTERS/Regis Duvignau)

Le gaspillage des médicaments coûte très cher. Chaque année en France, 23 500 tonnes de médicaments (représentant 7 milliards d'euros) sont inutilisées par les particuliers, soit 14% du volume total vendu dans le pays, sans parler des médicaments inutilisés par les hôpitaux, dont la facture s'élève à 50 millions d'euros par an. Les pharmacies elles aussi sont confrontées à cette problématique.

"Pour bénéficier de remises auprès des laboratoires, les officines doivent acheter d'importants stocks de médicaments. Or, il est très difficile pour une petite pharmacie d'écouler ce stock. Les médicaments finissent par périmer et sont jetés à la poubelle. Pour chaque officine, cela représente au moins 3 500 euros de pertes sèches par an rien que pour les médicaments remboursés par la sécurité sociale. C'est donc sans compter la parapharmacie ou les médicaments en vente libre", explique Charles Romier.

Des remises et moins de pertes pour les pharmacies

Ce jeune pharmacien toulousain de 30 ans a monté avec un étudiant de l'école de commerce TBS "Le Comptoir des pharmacies", une plateforme web de destockage à destination des officines pour éviter l'accumulation de médicaments périmés.

"Nous avons plus de 1 000 officines inscrites un an après le lancement. Avant de leur donner accès au service, nous vérifions leur identité et qu'elles sont bien inscrites à l'ordre des pharmaciens. Elles peuvent ensuite publier une annonce de revente des médicaments en pratiquant des remises importantes. Nous prenons une commission de 3 % sur l'acheteur et le vendeur.

Cela permet aux officines de limiter les pertes sèches dues aux médicaments inutilisés. Les pharmacies qui achètent des stocks de produits par ce biais peuvent de leur côté répercuter les remises auprès des clients", poursuit Charles Romier.

Un modèle alternatif au low-cost des Pharmacies Lafayette ?

Dans un secteur très fragilisé où une pharmacie ferme tous les deux jours, cette stratégie du "juste prix" vise également à contrer le modèle low-cost qui fait le succès des Pharmacies Lafayette :

"Pour arriver à casser les prix, les Pharmacies Lafayette misent sur le volume : il faut pousser des boîtes, autrement dit vendre en très grandes quantités, quitte à pousser les clients à la surconsommation de médicaments. Or, le rôle du pharmacien est avant tout de vendre les produits adaptés au traitement du client", estime l'entrepreneur toulousain.

Accompagnée par l'incubateur TBSeeds, la startup compte cinq salariés et vise trois embauches d'ici le printemps prochain. Le fondateur espère nouer des partenariats avec des groupements de pharmacies pour atteindre un portefeuille de 3 000 officines et un volume d'affaires de 250 000 euros par mois d'ici fin 2017. Le Comptoir des pharmacies pourrait également s'étendre à quatre autres pays européens.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.