La Compagnie du Code démocratise la programmation informatique

Lancée en 2015 à Toulouse, la Compagnie du Code veut démocratiser l'apprentissage de la programmation informatique dès le plus jeune âge. Une nécessité selon François de Rochebrune, l'un de ses fondateurs, pour maitriser le monde qui nous entoure aujourd'hui.
La Compagnie du Code démocratise la programmation informatique pour les enfants et les adultes.

"Devenir un scribe ou rester analphabète". Dans une société où l'informatique prend une place toujours croissante, en maitriser le (les) code(s) pourrait devenir une nécessité pour maitriser un outil double-tranchant, aussi créateur d'infinis que pourvoyeur d'applications étouffantes.

Dans l'ancienne Égypte, seuls les scribes maitrisaient l'écriture. Un monopole qui leur assurait un pouvoir sur les masses analphabètes. En France, l'analphabétisme a presque disparu mais un nouveau langage n'est maitrisé que par une poignée de la population : le code informatique.

"Les nouveaux scribes sont ceux qui comme les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) maitrisent le numérique, affirme François de Rochebrune, membre de l'association toulousaine La Mêlée depuis une dizaine d'année. Connaître le code permet de ne pas être esclave du numérique."

Provocateur à dessein, François de Rochebrune veut sensibiliser les parents pour que leurs enfants "apprennent le code comme on apprend la musique".

"La programmation est un acte de création pure. Avec un même objectif, chacun va imaginer une solution différente. C'est une activité intellectuelle", souligne-t-il.

Apprendre par le jeu

Émanation de l'association toulousaine La Mêlée, la Compagnie du Code est justement née en 2015 pour proposer des ateliers de programmation aux enfants à partir de 7 ans et à leurs parents.

"Il y avait une grosse demande, nous avons voulu développer l'offre pour les écoles, les centres de loisirs et les comités d'entreprises, explique François de Rochebrune, qui accompagne le projet depuis sa création. La programmation va être enseignée dans les collèges avec la réforme de Najat Vallaud-Belkacem (la ministre de l'Éducation, NDLR). L'intérêt, c'est développer la pensée informatique et de désacraliser cet outil en expérimentant et en jouant."

Dans ses ateliers, les participants mettent directement et simplement la main dans le code. En changeant les lignes de code de Pac Man pour s'ajouter par exemple un nombre de vies, ils apprennent à maitriser les règles du jeu. Avec le logiciel Scratch, développé par le MIT, ils apprennent à construire un programme simple mêlant divers éléments de code. "Ils apprennent comment ça marche et c'est l'extase, s'exclame François de Rochebrune. Après un atelier, plus personne ne dit 'c'est l'ordi qui bugge', car ils comprennent qu'il y a toujours une erreur humaine à la base."

Des débuts difficiles

Lancée en SIC depuis un an, la startup coopérative occupe quatre personnes mais pas à temps plein. Elle a touché 400 enfants environ et une quarantaine d'adultes, mais son modèle économique reste fragile et les comptes sont loin de l'équilibre. Le chiffre d'affaire 2015 a atteint 25 000 euros.

"Nous manquons de soutien des collectivités. Les contacts sont établis mais c'est long à mettre en place. Cela nous permettrait de faciliter l'accès car sans aide extérieure, ce sont des budget important", concède François de Rochebrune.

Un atelier hebdomadaire pendant un trimestre coûte en effet 210 euros et un stage de cinq demie-journées, 190 euros. "Notre but n'est pas de nous enrichir, rappelle le co-fondateur, mais de démocratiser la programmation."

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