La production de masse, point faible des startups ?

Thomas Hedley et Maxime Pillot sont les fondateurs de la startup toulousaine PH Innovation. Leur créneau : aider les startups à industrialiser leurs produits en les mettant en contact avec de grandes entreprises qui ont des moyens industriels importants. Un deal qui se veut "gagnant-gagnant". Explications.
Thomas Hedley et Maxime Pillot, fondateurs de PH Innovation

Quelle est l'activité de PH Innovation ?

Maxime Pillot : L'innovation industrielle relève du parcours du combattant pour les startups et PME françaises. Il faut leur en faciliter l'accès pour doper leur compétitivité et c'est la mission que se fixe PH Innovation.
Par ailleurs, sur le marché de l'innovation aujourd'hui, il y a une réalité : un accompagnement fort existe sur les startups du numérique. En revanche, quand on a un projet avec des produits physiques, faire de la production en série se révèle beaucoup plus compliqué parce que cela nécessite des machines, des compétences diverses et importantes sans lesquelles on ne peut pas franchir le cap de la production de masse.
PH innovation accompagne les entreprises, startups et PME, vers la mise en production, leur donne les moyens de pouvoir produire en série.

Concrètement, qu'apportez-vous aux startups ?

Thomas Hedley : Quel est le problème des startups et des PME aujourd'hui ? Principalement le financement. 1 % des sociétés françaises capte 75 % de l'investissement. Notre concept est le suivant : il existe des entreprises industrielles bien installées qui parfois font face à des problèmes de productivité de leur site. Une entreprise peut donc être intéressée à certains moments d'intégrer un projet qui va lui permettre d'optimiser la productivité de son site de production. Il s'agit de partager les machines et, pourquoi pas, les employés. La grande entreprise va ainsi donner les moyens à une startup ou une PME de se mettre en production. Notre rôle est d'évaluer les besoins, de faire intervenir les experts compétents, de faire la mise en relation et de réaliser le rapprochement. Nous sommes un gage de long terme pour que l'entreprise qui accueille un projet s'assure que ce dernier tient la route. Il ne s'agit pas d'incuber un projet temporairement, mais bien de participer à un projet innovant, ce qui est bon pour l'image d'une entreprise.

Participez-vous au financement des projets accompagnés ?

Maxime Pillot : Nous ne prenons pas de part dans les projets mais proposons une aide au financement. Le système d'encouragement à l'innovation en France est très développé, mais aussi très complexe. Une étude de la CCI en 2014 met en lumière que 93 % des entreprises ayant cherché à innover n'ont pas eu accès au financement de l'innovation. Il y a un problème de lisibilité sur les dispositifs du financement de l'innovation auprès des startups et PME et nous souhaitons contribuer à offrir une meilleure visibilité à ces projets.

En parallèle du financement de la mise en production, nous simplifions les démarches en nous positionnant comme "guichet unique" pour s'y retrouver entre les crédits impôts recherche, les crédits innovations et le statut de jeune entreprise innovante par exemple.

Quels sont vos objectifs ?

Thomas Hedley : Nous visons 3 à 4 industrialisations sur 2016, notre première année d'exercice, c'est-à-dire un chiffre d'affaires d'environ 100 000 euros. Nous ne vendons pas uniquement une mise en relation mais notre expertise. Nous travaillons avec un réseau d'experts chevronnés de l'industrie française, qu'il s'agisse de prototypage, d'engineering, de sourcing fournisseurs, de négociation de contrats ou de management de l'industrialisation. Nous sommes fiers de dire aujourd'hui que nous accompagnons nos premiers projets vers leur mise en production.

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