Smart city : la startup Kawantech conçoit des lampadaires intelligents pour Toulouse

La startup labégeoise Kawantech a mis au point un capteur de mouvements qui permet d'ajuster l'éclairage nocturne et de réaliser des économies importantes. La ville de Toulouse sera la première à installer ce système d'ici à 6 mois sur près de 500 lampadaires. La startup a noué également des partenariats avec les principaux leaders mondiaux du secteur pour toucher les principales métropoles européennes.
Le capteur installé sur le lampadaire permet d'ajuster l'éclairage nocturne.
Le capteur installé sur le lampadaire permet d'ajuster l'éclairage nocturne. (Crédits : DR)

Depuis un an, dans le quartier de Rangueil à Toulouse, trois rues expérimentent le lampadaire intelligent conçu par Kawantech. La jeune société, implantée à Labège, a mis au point un capteur de détection de mouvements à installer dans le réverbère pour faire varier l'éclairage nocturne en fonction du passage. La nuit, le lampadaire éclaire à 15 % seulement de sa puissance. Lorsqu'un piéton est repéré à 25 mètres, l'éclairage est porté à 100 %, avant de diminuer quand la rue est à nouveau vide, comme le montre cette vidéo de démonstration :

65 % d'économies d'électricité en moyenne pour la ville

Séduite dès le départ par le concept, la ville de Toulouse a décidé de déployer 485 lampadaires intelligents d'ici à 6 mois, en priorité dans les zones peu fréquentées la nuit (zones industrielles, résidentielles). Sur les trois rues résidentielles de Rangueil, les économies réalisées ont été considérables :

"D'après les relevés de compteurs réalisés par la Ville de Toulouse qui nous a accompagnés dans ce projet, la pose de capteurs permet de réaliser 65 % d'économies d'énergie par rapport à un éclairage constant, explique Yves le Hénaff, le PDG de Kawantech. Le principe est que l'argent économisé par la collectivité va servir à financer l'achat de nouveaux lampadaires intelligents."

Mieux, la Ville de Toulouse s'est aperçue que l'éclairage variable coûtait moins cher qu'éteindre totalement les lampadaires de 1h à 5h du matin.

"Entre minuit et 5h, seule une dizaine de passants emprunte la rue, cela veut dire que l'éclairage à 100 % ne fonctionne que pendant une dizaine de minutes ce qui ne coûte pratiquement rien. En revanche, l'éclairage variable permet de réaliser de grandes économies entre 21h et minuit en ne fonctionnant à pleine puissance qu'un tiers du temps", poursuit le dirigeant

En principe, le capteur sait différencier un piéton d'un chat ou d'une voiture, même si la technique reste perfectible : "En théorie, nous devrions économiser 75 % d'énergie mais, une nuit sur 4, le capteur se déclenche par erreur avec un mouvement de branche ou quand il confond un vélo et une voiture", ajoute-t-il.

Les leaders mondiaux du secteur conquis par l'innovation toulousaine

Créée en 2011, la société Kawantech avait cette idée de lampadaires intelligents depuis sa création. Elle est restée dans les cartons car la startup jugeait trop complexe d'accéder aux marchés publics de l'éclairage. L'entreprise a dans un premier temps installé ses capteurs sur les conteneurs de marchandises. Fin 2013, Toulouse Métropole l'a sollicitée pour s'attaquer aux lampadaires intelligents. Les capteurs sont produits en série dans une entreprise spécialisée de Borderouge et sont vendus ensuite aux fabricants de lampadaires. Les principaux leaders mondiaux du marché, à l'image Philips ou de General Electrics, comptent ainsi déployer cette technologie dans les principales métropoles françaises et européennes.

Mieux gérer le trafic en ville

Avec ces premiers contrats, Kawantech table sur 500 000 à 700 000 euros de chiffre d'affaires en 2016 et souhaite atteindre d'ici à quelques années un rythme de croisière de 50 000 capteurs vendus chaque année. La petite société de 6 salariés compte recruter trois profils en ingénierie cette année. Et Yves le Hénaff imagine déjà des usages complémentaires pour ces capteurs :

"En détectant les mouvements, on est capable aujourd'hui de compter le flux de passage dans une rue. Ce système peut servir à mieux gérer la congestion des rues. On peut imaginer par exemple que le capteur détecte un camion poubelle ou de livraison et qu'il envoie une alerte à l'automobiliste pour lui indiquer un itinéraire plus rapide. Cela fonctionne aussi pour les feux rouges."

La startup est par ailleurs en lice pour la finale du concours EDF Pulse, car l'électricien y voit aussi son intérêt. Selon Yves le Hénaff :

"Un nouveau métier est en train de naître : responsable de l'optimisation de l'éclairage. Car, au-delà de la pose, il faut réaliser un travail de maintenance. Il faut aussi configurer les lampadaires suivant les endroits de la ville : écoles, zones industrielles..."

Kawantech prévoit de lever 2 millions d'euros cette année.

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