Les 9 startups toulousaines qui vont marquer 2016

Dans le sillage de Sigfox, la planète startup est en pleine effervescence à Toulouse. En 2015, quatre startups toulousaines ont déjà décroché le Pass French, d'autres devraient les rejoindre cette année. Tour d'horizon des 9 startups qui ont (ou vont) réaliser des levées de fonds importantes et marqueront l'année 2016 pour leurs grands projets.

Les levées de fonds de Sigfox, Payname et Naïo accélèrent leur développement

Ludovic Le Moan, CEO de Sigfox le 16 septembre 2015 à Toulouse (Crédits : Rémi Benoit).

Après avoir levé 100 millions d'euros début 2015 (un record alors en France), Sigfox poursuit son développement avec l'objectif de devenir une licorne, autrement dit de faire partie de ces startups dont la valeur atteint au moins un milliard de dollars, à l'instar de Critéo ou Blablacar. La société, basée à Labège, couvre désormais neuf pays, dont les USA, avec son réseau bas débit pour objets connectés.

"Aujourd'hui, San Francisco, Boston et New York sont couvertes par le réseau Sigfox. D'autres grandes villes le seront d'ici à juin 2016 : Los Angeles, Chicago, Austin, Houston, Dallas et San José.", expliquait en septembre Ludovic Le Moan, PDG de Sigfox.

La société envisage une entrée en bourse en 2017, mais prévoit d'ici à fin 2016 une nouvelle levée de fonds record qui dépasserait les 100 millions d'euros. Sigfox table sur 12 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015 et compte 190 salariés.

Vue d'architecte du campus Payname. (Crédits : Jacques Beltràn Architectes)

Distinguée par le prix de la Nouvelle Économie lors de Biznext 2015, la fintech toulousaine Payname poursuit en 2016 son développement à grande échelle. Hébergée à ce jour dans les locaux de la Cantine à Toulouse, l'équipe de 28 personnes est à l'étroit, d'autant qu'Éric Charpentier, son fondateur, compte recruter 20 personnes supplémentaires cette annéeAprès avoir levé 5 millions d'euros en septembre dernier, la startup se lance donc dans la construction d'un campus de 600 m2 dans le Volvestre. La première pierre a été posée en octobre dernier et le bâtiment devrait être livré fin mai 2016.

Spécialisée dans le paiement en ligne entre particuliers pour des services à la personne, Payname permettait en outre de déclarer ces services à l'Urssaf et de régler les cotisations sociales. Créée en 2013, la fintech toulousaine s'est diversifiée en ouvrant un service de cagnotte en ligne et s'oriente à présent vers un modèle de banque collaborative.

Après un premier lancement commercial cette année, Naïo Technologies prévoit de mettre sur le marché une cinquantaine de robots en 2016. Cette startup, fondée à Toulouse en 2011 par deux ingénieurs en robotique (Gaëtan Séverac et Aymeric Barthes), vient pour cela de lever 3 millions d'euros. La société de 11 salariés conçoit et réalise des robots au service des agriculteurs avec un triple objectif : "réduire la pénibilité du travail, limiter l'impact environnemental et améliorer la rentabilité des exploitations". Elle se base sur une innovation : des robots qui ont la capacité de se déplacer de manière autonome dans les rangées cultivées grâce à une technologie de guidage laser et de vision caméras.

Désormais, le département commercial de la startup compte recruter des ingénieurs "pour continuer l'effort d'industrialisation, le travail sur l'autonomie des robots et le développement au national et à l'international". Sept recrutements sont déjà prévus pour 2016. Enfin, après Oz (30 robots en circulation pour cet engin de désherbage), la startup développe un nouvel outil, le robot Vigne, destiné au désherbage mécanique sur le rang de vigne. L'engin est en cours de prototypage en partenariat avec l'IFV (institut français de la vigne et du vin), le LAAS-CNRS et le groupement coopératif Vinovalie. Il devrait être commercialisé courant 2016.

30 exemplaires du robot Oz ont été vendus (Crédits : DR)

Adveez, Audiogaming, MyFeelBack et Delair-Tech boostées
par le Pass French Tech

Fondée en 2011, la société Adveez prévoit de commercialiser en 2016 un capteur de chute pour le maintien des personnes à domicile et de poursuivre par ailleurs son développement aux États-Unis dans le secteur aéronautique. "Nous allons équiper 2 000 véhicules de Delta Airlines début 2016", indique Karim Ben Dhia, qui souhaite se développer auprès d'autres compagnies aux États-Unis, au Brésil et au Mexique. Pour financer ce projet et dupliquer le modèle à l'international, Adveez lancera en 2016 une levée de fonds et cherche environ 4 millions d'euros.

L'entreprise a enregistré un chiffre d'affaires d'1,5 million d'euros en 2015, dont les deux tiers ont été réalisés à l'export, ce qui lui a permis de remporter le prix "Croissance internationale" lors des trophées Biznext en décembre 2015. La startup a par ailleurs reçu le Pass French Tech en septembre dernier, destiné à soutenir les entreprises françaises en hypercroissance, qui représentent potentiellement les futures "entreprises championnes" de la French Tech.

Delair-Tech est la première startup toulousaine à avoir remporté ce pass en juin 2015. Spécialisée dans les drones civils, la société compte 50 salariés et se positionne sur deux axes : "D'une part, nous développons des drones pour l'industrie et l'agriculture et, d'autre part, nous proposons une infrastructure de traitement de l'image", explique Benjamin Benharrosh.

Delair-Tech, qui compte des clients dans une trentaine de pays, ne cache pas ses ambitions pour les années à venir, sur un marché des drones en pleine croissance. "Pour les drones, les marchés industriels et agricoles seront l'eldorado de demain", assure le dirigeant, qui prépare actuellement une deuxième levée de 10 à 15 millions d'euros. L'entreprise devrait recruter environ soixante personnes dans les trois ans et prévoit d'ouvrir des bureaux en Amérique du Sud.

Lancée en 2011, la startup toulousaine MyFeelBack est devenue en décembre la 4e entreprise toulousaine à remporter le Pass French Tech. Elle a ouvert en décembre 2014 une filiale à New York pour accélérer son déploiement à l'international. Un an après, son logiciel de questionnaires de satisfaction est déjà utilisé aux États-Unis par L'Oréal ou la RATP et la jeune société veut accélérer sa présence sur le territoire américain :

"Nous visons 15 % de croissance par mois. Nous espérons signer des contrats dans le premier trimestre 2016 avec les leaders du marché en matière de CRM ou de base de données. Dans ce cas, notre chiffre d'affaires aux États-Unis passerait de 30 à 80 % sur notre activité totale", complètent les deux associés.

Et une deuxième levée de fonds pourrait alors devenir utile (MyFeelBack a déjà levé 1 million d'euros fin 2014).

myfeelback

Julien Hourrègue, Aurore Beugniez et Stéphane Contrepois les trois cofondateurs de MyFeelBack (Crédits : DR)

Autre pépite à avoir remporté le Pass French Tech, Audiogaming est une entreprise spécialisée dans le bruitage et le jeu vidéo. Avec 10 salariés (ingénieurs, développeurs et "créatifs-codeurs"), Audiogaming visait 600 000 euros de chiffre d'affaires pour 2015. Dans son portefeuille de clients se trouvent des géants comme Sound Delux (sur le film de Quentin Tarantino Django Unchained), Lucasfilm ou encore Ubisoft, pour la série de jeu vidéo Assassin's Creed.

Mais l'activité de l'entreprise ne se cantonne pas au cinéma : Audiogaming se positionne également, au travers de sa marque Novelab, sur le marché "serious game", ou sur les applications pour des opérations de communication innovantes (visites virtuelles, tables tactiles, etc.). Récompensé par le Tribeca Film Institute de New York, Notes On Blindness est un projet de documentaire "transmédia". L'application, développée par Audiogaming et Agat Films, propose une immersion à la fois sensorielle et mentale dans l'expérience d'un homme confronté à la perte progressive de la vue.

Intesens et Exem en hypercroissance

Une cinquième startup toulousaine pourrait bientôt prétendre au Pass French Tech. Fondée en 2010 à Labège, la société Exem est spécialisée dans la mesure des champs électromagnétiques. Elle a notamment remporté, en décembre dernier, le concours national ERDF technicien 3.0 en développant un détecteur portable de lignes enterrées. "Elle a réalisé 99 % de croissance de son activité en 2015 alors qu'il faut 100 % de croissance pour obtenir le Pass French Tech", explique Tony Marchand directeur du cluster Digital Place. Exem a réalisé un million d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier et envisage une nouvelle levée de fonds. En 2013, la startup avait déjà levé 400 000 euros.

"Du côté de l'IOT Valley à Labège, Intesens fait beaucoup de bruit", remarque Philippe Coste, directeur délégué de la French Tech Toulouse. Fin septembre, la startup a annoncé un apport de 800 000 euros à son capital et son fondateur Xavier Lafontan pense déjà lancer une prochaine levée de plusieurs millions d'euros cette année. Fondée en 2009, Intesens s'est spécialisée dans la poste de capteurs connectés au service de la maintenance industrielle. Elle travaille déjà avec la SNCF, ERDF ou encore Airbus Defence and Space.

"En juillet dernier, nous avons remporté leur Challenge Digital à destination des startups. Nous allons passer à des expérimentations à grande échelle sur les trois gares de Toulouse et à Colomiers. Les projets concernent aussi bien les trains, pour détecter les ruptures de caténaires depuis les centres de maintenance, que la gare, en détectant grâce aux capteurs les pannes au niveau des climatiseurs, des portes coulissantes ou des escalators, détaille Xavier Lafontan.

Nous avons aussi remporté les concours d'ERDF et de RTE. Le système appliqué aux caténaires peut totalement être transposé aux réseaux électriques. Le dernier axe de notre activité est la smart city. Sur ce point, nous ciblons déjà plusieurs grandes entreprises du BTP : Eiffage, Engie ou Spie Sud Ouest."

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