Comment réussir sa startup ? Cinq jeunes sociétés témoignent à Toulouse

À l'occasion de la sortie du hors-série Le Startupper, La Tribune-Objectif News a convié cinq jeunes sociétés toulousaines à partager leur expérience ce jeudi 19 novembre au Salon de l'entreprise, à Toulouse. Comment trouver ses premiers clients ? Quand lever des fonds ? Faut-il passer par un accélérateur ? Éléments de réponse avec Connit, Flightwatching, Mamie Régale, UbiXr et MHComm.
Emmanuel Sicard (MHComm), Pierre Mouillard (UbiXr), Kylia Claude (Mamie Régale), Olivier Hodac (Flightwatching) et Erwann Mivielle (Connit).

La métropole toulousaine n'échappe pas à l'explosion des startups. "L'an dernier, 25 000 entreprises ont été créées dans la région Midi-Pyrénées (selon l'Insee, soit le 6e rang national, NDLR)", rappelle Nadia Pellefigue, vice-présidente de la région en charge de l'Enseignement supérieur et du Budget.

Face à cette effervescence de sociétés, comment une startup peut-elle tirer son épingle du jeu ? Cinq entrepreneurs ont partagé leur expérience ce jeudi 19 novembre à l'occasion d'une conférence organisée au centre Diagora de Labège par La Tribune-Objectif News en ouverture du Salon de l'entreprise : Connit (objets connectés), UbiXr (numérique), Mamie Régale (économie collaborative), Flightwatching (aéronautique) et MHComm (santé).

Comment trouver les premiers clients ?

Premier défi pour une jeune société : trouver ses premiers clients. Créée en 2012, la société UbiXr développe une plateforme pour créer un magazine en ligne collaboratif. Une idée qualifiée de "farfelue" au lancement du site. Même constat pour Connit, spécialisée dans les équipements de télégestion pour maîtriser la consommation d'eau et d'électricité.

"Au départ, quand j'exposais le projet, on me regardait de manière un peu bizarre. On ne voyait pas l'utilité des capteurs, raconte Erwann Mivielle, PDG de la jeune entreprise qui compte aujourd'hui 12 salariés. Pour autant, je ne crois pas qu'il fasse évangéliser, faire du lobbying pour susciter l'adhésion autour son projet. Au début, nous avons mis au point une solution qui répondait totalement au besoin de trois personnes d'une entreprise. Ce sont ces salariés qui ont fait ensuite la promotion de notre société en interne."

Pour Emmanuel Sicard, à la tête de MHComm, plateforme de télémédecine, il faut surtout être à l'écoute des clients : "Nous avons travaillé avec les organismes de santé pour concevoir un outil adapté et donc nous pas eu besoin d'évangéliser par la suite".

De son côté, Kylia Claude, cofondatrice de Mamie Régale (plateforme où les retraités cuisinent de petits plats pour les salariés) se dit confrontée à "un problème de riches" : "Les clients, ce n'est pas ce qui manque!".

Née avant l'été, la startup est déjà très sollicitée pour multiplier les livraisons dans la région mais aussi à Paris et dans d'autres métropoles. "Pour l'instant nous ne sommes que deux salariés, Mamie Régale est en phase de recrutement pour arriver à faire face à tous ces besoins", poursuit la jeune entrepreneuse.

Quand lever des fonds ?

Quand la startup commence à décoller se pose alors la question du financement. "Cela peut faire exploser en plein vol une startup", relève Erwann Mivielle. Autofinancée depuis trois ans, l'entreprise Connit envisage malgré le risque, de passer par la case levée de fonds.

C'est également l'objectif d'Olivier Hodac, directeur général de Flightwatching. Fondée en 2013, cette startup qui propose des solutions de valorisation des données pour les compagnies aériennes est actuellement à la recherche d'investisseurs pour accéder aux marchés à l'étranger et se développer à l'export. La société a en effet déjà vendu ses solutions techniques à sept compagnies aériennes.

Mais attention, "il faut bien cibler et choisir ses investisseurs", préviennent en chœur les entrepreneurs.

"Certains nous proposent des sommes très importantes. Il faut savoir dire non si le feeling n'est pas bon. En même temps il faut bien manger et quand on ne gagne que 200 euros pas mois, ce n'est pas toujours évident", résume Kylia Claude qui compte lancer une campagne de financement participatif pour réunir 15 000 euros en fin d'année.

Faut-il passer par un accélérateur ?

Face à toutes ces interrogations, "passer par un accélérateur permet de ne pas être isolé", remarque Pierre Mouillard, cofondateur d'UbiXr. La startup hébergée au sein de l'IoT Valley à Labège voit beaucoup d'avantages à ce type de structure. "Il y a beaucoup d'entraide entre les startups, cela permet de se créer des contacts et un véritable réseau", ajoute-t-il.

De son côté, Flightwatching a été soutenu par l'incubateur Midi-Pyrénées, l'Esabic ou encore Ekito. "Nous participons également aux délégations organisées par la région à l'étranger, notamment au Moyen-Orient. C'est via un de ces voyages d'affaires qu'Easyjet est devenu l'un de nos clients".

Le Startupper disponible en kiosque

Cette conférence intervenait dans le cadre du lancement du Startupper, hors-série annuel sur les startups de Toulouse et de sa région en kiosque depuis ce 19 novembre. Édité par La Tribune-Objectif News, il est dédié aux startuppeurs et à l'écosystème des startups de Toulouse et de sa région.

Ce guide, réalisé pour la première fois à Toulouse, présente plus de 200 startups (dans tous les domaines) ainsi que leurs objectifs, leurs propositions de valeur et leurs dirigeants. Le Startupper est également un guide sur la création, l'accompagnement et le financement des startups.

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