Fintech : les grandes ambitions de BuyBox, spécialiste de la cagnotte professionnelle

Créée en 2010, la fintech toulousaine BuyBox propose une solution de cagnotte en ligne BtoB, destinée aux professionnels du e-commerce. Après avoir adapté son offre aux attentes du marché, elle vise aujourd'hui la première place européenne et devrait atteindre l'équilibre en 2016.
Marc Guedj, directeur général, et Aria Ardalan, directeur marketing de BuyBox

Plutôt discrète depuis sa levée de fond en 2013 auprès de Iris Capital et Midi Capital, la startup BuyBox sort du bois. Fondée fin 2010 par Marc Guedj, ancien ingénieur informatique dans l'aéronautique, et Aria Ardalan, jeune entrepreneur toulousain, BuyBox propose un service de paiement à plusieurs, dit "cagnotte", aux entreprises du e-commerce qui peuvent ainsi proposer à leur clients de se réunir pour offrir un cadeau, par exemple.

"Nous avons déposé un brevet en Europe et aux États-Unis pour une solution de paiement qui permet de transformer plusieurs transactions en une seule commande, explique Aria Ardalan, directeur marketing de BuyBox. Ce que nous proposons est différent de ce que fait la cagnotte en ligne Leetchi : chez eux, les transactions sont versées sur leur compte, puis transférées sur le compte du bénéficiaire. Chez BuyBox, les cagnottes n'engendrent pas de retours monétaires vers le consommateur. Elles se transforment en commandes."

Dès son lancement, la startup trouve un premier client, Wonderbox, et un partenaire, Atos Worldline. "Ces deux acteurs nous ont permis de lever 1,7 million d'euros en janvier 2013 pour accélérer notre développement car nous étions sur une V1 pas encore industrialisée."

Le pivot : une phase délicate

Problème, à chaque rencontre avec un client potentiel, l'équipe de BuyBox constate un décalage entre son offre et le service attendu. "La demande était plus globale. Les professionnels souhaitaient, par exemple, une carte cadeau avec une cagnotte", précise Aria Ardalan. Plutôt que de persévérer dans sa voie, BuyBox décide en 2014 d'adapter son produit aux besoins du marché. Une phase délicate s'engage pour l'entreprise.

"Pendant un an, nous nous sommes concentrés sur ce pivotement et l'opérationnel, témoigne Aria Ardalan. L'horloge tourne. L'argent sort. Il faut comprendre ce qui ne marche pas dans le produit, mais ne pas tout jeter à la poubelle. Si on ne l'avait pas fait, nous ne serions plus là aujourd'hui, mais nous sommes contents d'en être sortis."

Car, début 2015, la startup lance une "e-carte cadeau plus". Ce service permet de créer une cagnotte, à partir de laquelle est générée une carte cadeau envoyée par mail au bénéficiaire. "Nous sommes les seuls sur ce créneau, assure Aria Ardalan. Les acteurs de la carte cadeau comme NGC et SVM commencent seulement à s'intéresser à la e-carte cadeau. Nous sommes un cran au-dessus."

L'investissement semble porter ses fruits puisque la startup a équipé le site de e-commerce de Leclerc (via sa banque Edel) ainsi que courir.com (vente en ligne de chaussures de sport), splendia.com (réservation d'hôtels de luxe) et belambra.fr (un voyagiste). Des discussions sont en cours avec d'autres marques de la grande distribution.

Conquérir le marché européen

"Les grandes marques européennes veulent développer leurs propres canaux de vente et se passer des distributeurs, analyse le directeur marketing de BuyBox. L'enjeu est d'équiper toutes les marques européennes car, une fois que nous serons dedans, il sera compliqué de changer de solution de paiement."

Aria Ardalan refuse de communiquer le chiffre d'affaires de sa société, mais estime que BuyBox atteindra l'équilibre en 2016. Son objectif : conquérir le marché européen avant que les géants américains du secteur ne s'y intéressent. Car si l'Europe est en retard en matière de carte cadeau par rapport au marché américain, le e-commerce y pèse tout de même 300 milliards d'euros. Un filon que BuyBox compte bien exploiter avec succès. "Ce n'est qu'une histoire de temps, assure Aria Ardalan avec confiance. Il suffit d'aller voir toutes les marques pour leur proposer notre service. Renforcer notre force de vente est notre prochain axe de développement."

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