Aquapouss, la start-up qui fait pousser les légumes grâce aux poissons

Un jeune passionné d'aquaculture est en train de monter en Haute-Garonne sa société de production de kits aquaponiques à destination des particuliers. En pleine expansion en France, l'aquaponie utilise les déjections des poissons pour faire pousser plantes et légumes. Une technique qui permet d'économiser de l'eau et d'éviter les engrais.
Antoine Monté va lancer d'ici l'été des kits à destination des particuliers.

Depuis son plus âge, Antoine Monté est passionné par les aquariums. Il y a quatre ans, à l'issue de sa 4e année d'études en agronomie à l'Isara-Lyon, le jeune homme décide de passer une année de césure à la Réunion sur le premier site pilote français d'aquaponie en milieu tropical. Cette forme de culture utilise les déjections des poissons pour faire pousser plantes et légumes. Employée depuis l'Antiquité dans les rizières en Asie, l'aquaponie connaît un regain d'intérêt en Occident depuis quelques années, notamment pour nourrir les populations isolées, par exemple sur l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon. En milieu urbain, elle commence aussi à se développer chez les particuliers, mais très timidement pour le moment sur notre territoire.

Des kits à destination des particuliers en vente d'ici l'été

"La France a 15 ans de retard, nous sommes bon dernier en la matière", observe Antoine Monté. Parti de ce constat, le jeune entrepreneur basé au sud-ouest de l'agglomération toulousaine décide de monter Aquapouss. Cette société commercialisera d'ici à l'été des kits aquaponiques à destination des particuliers.

aquaponie aquapouss

Le principe est simple :

"Les poissons évoluent en bas dans le bac et sont nourris avec une nourriture spéciale. Les résidus de leur alimentation sont acheminés via une pompe vers le bac de culture situé au-dessus, détaille Antoine Monté. On y trouve des billes d'argiles et la microfaune va réaliser un processus de dégradation biologique. Les résidus sont des nutriments absorbés par les racines des plantes et vont les faire pousser. Débarrassée de ses déchets, l'eau va pouvoir retourner directement dans le bac des poissons."

L'aquaponie présente plusieurs avantages selon Antoine Monté.

"Dans un système classique, quand vous arrosez une plante, seuls 10 % de l'eau sont absorbés par celle-ci, le restant part directement dans la terre. L'aquaponie fonctionne dans un circuit fermé, vous n'avez donc pas besoin d'arroser les plantes ou de changer l'eau des poissons. Cela permet d'économiser 90 % d'eau.

Ensuite, pas besoin d'utiliser d'engrais pour les plantes, car il est naturellement fourni par les poissons. D'autant que l'utilisation d'engrais chimiques auraient un impact mortel sur les poissons. Enfin, dans des conditions optimales, l'aquaponie permet de multiplier par 5 la récolte des légumes et les tomates peuvent pousser deux fois plus vite. En effet, le circuit fermé met en permanence de l'eau et des nutriments à disposition des plantes."

Avec ses kits, le créateur d'Aquapouss espère toucher une clientèle urbaine, qui habite en appartement et/ou qui n'a pas toujours de jardin à disposition. "Cette forme de culture demande très peu d'entretien et de maintenance et, mis à part les navets, les carottes et les radis, on peut cultiver toutes les sortes de fruits, légumes ou plantes", poursuit Antoine Monté.

Suivi par la couveuse BGE Toulouse, Antoine Monté espère immatriculer dans les semaines qui viennent sa société. Il recherche avant toute chose à recruter un collègue senior : "Je compte vendre les kits en direct avec les particuliers mais également les distribuer dans les animaleries et les jardineries. J'ai donc besoin d'un profil avec une bonne expérience." Pour démarrer son business, le fondateur de la société a prévu de lancer prochainement une campagne de financement participatif. "Ce ne sera pas sous forme de don, mais l'objectif sera d'écouler les 100 premiers produits. Par exemple, en misant 200 euros sur le projet, le contributeur recevra en contrepartie un mini-kit d'aquaponie." Objectif : récolter 20 000 euros. En tout cas, Antoine Monté a décidé de fabriquer ses kits auprès de l'Esat "Le Vignalis" de Flourens. "Ce projet s'inscrit dans une démarche de développement durable mais aussi sociale", conclut Antoine Monté.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.