Des designers toulousains créent des tissus en béton pour les défilés Chanel

François-Charles et Nancy Génolini ont relevé un pari un peu fou : développer des tissus en béton. Un matériau innovant qui a été utilisé lors des derniers défilés de la griffe de haute couture Chanel. Le couple de designers toulousains envisage désormais de lever des fonds.
L'un des trois gilets développés par le couple pour Chanel

Sur le podium, les mannequins défilent, vêtues des dernières créations de la maison Chanel. Une collection qui compte quelques pièces particulièrement insolites constituées... de béton. Fabriquer des tissus en béton, il fallait y penser. L'idée a germé dans l'esprit d'un couple de designers toulousains, François-Charles et Nancy Génolini, à la tête de la société Conjugaison Création depuis 2003. Au fil des années, ils ont multiplié les créations : lampes, supports pour smartphones et même doudous en béton, les bien nommés "Durdur". Mais la petite entreprise familiale a relevé un nouveau challenge en développant un tissu constitué de ce matériau peu banal.

"Le processus de R&D a été assez long, car nous avons dû avoir recours au système D, en fabricant nous-mêmes nos outils de production et de prototypage", confie François-Charles Génolini.

Et la société, qui vient de déposer un brevet protégeant son innovation, a choisi comme première application l'univers de la haute-couture. "Nous avons poussé le paradoxe jusqu'au bout, sourit François-Charles Génolini. Nous avons présenté ce matériau à Karl Lagerfeld, qui a choisi de l'introduire dans la dernière collection automne-hiver de Chanel."

Trois gilets en béton

Au total, 25 modèles ont été confectionnés, au moins en partie, avec du béton. "Nous en avons même réalisé trois nous-mêmes, à partir des patrons Chanel", s'enorgueillit Nancy Génolini. Il s'agit de trois gilets d'1,6 kilo chacun. "Et ce n'est pas extrêmement lourd !", s'amuse son mari, fier d'avoir su donner "de la souplesse à un matériau perçu comme rigide".
Désormais, le couple songe à d'autres projets.

"Pour nous, cette expérience est une superbe carte de visite, un gage de crédibilité, se réjouit Nancy Génolini. Nous réfléchissons maintenant à de nombreuses autres applications, pour faire vivre le produit dans le mobilier, les bijoux, l'architecture..."

Autant de développements qui nécessiteront des fonds. "Nous souhaiterions lever entre 150 000 et 200 000 euros, confie François-Charles Génolini. L'objectif est de pouvoir assurer une production plus importante." Et de conclure : "Nous avons un coup d'avance. Nous sommes les premiers à nous lancer sur ce créneau."

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.