Les nouveaux présidents clarifient leur position sur le projet d'unification des universités

Les présidents fraîchement élus, Jean-Michel Minovez pour l'université Toulouse II-Le Mirail, Olivier Simonin pour l'Instiut national polytechnique (INP) et le futur président de l'université Paul Sabatier, Bertrand Monthubert, ont tenu aujourd'hui une conférence de presse pour clarifier leur position sur le projet Uniti, labellisé Idex, d'unification des universités de Toulouse. Ils dénoncent la gouvernance du projet Uniti et le périmètre d'excellence, mais ils estiment ne pas le mettre en danger.
Jean-Michel Minovez, nouveau président de l'université du Mirail, Olivier Simonin, nouveau président de l'Institut nationale polytechnique (INP), Bertrand Monthubert, futur président de l'université Paul Sabatier

Bertrand Monthubert, futur président de l'université Paul Sabatier, est clair : « Uniti n'est pas remis en cause mais il y a un climat de crise et de défiance autour du projet. » Les présidents souhaitent une réorientation du projet Uniti. L'un des griefs concerne la gouvernance. « Le modèle proposé est celui d'un conseil de surveillance, composé de personnes essentiellement en dehors de l'université, trop de pouvoir est donné à ce conseil », pointe Jean-Michel Minovez, le nouveau président de l'université du Mirail.

Le périmètre d'excellence est rebaptisé « périmètre d'exclusion » par Bertrand Monthubert. « Il faut reconnaître les différentes facettes de la Recherche. Seulement 10 % du périmètre scientifique est concerné », souligne t-il. Jean-Michel Minovez estime que l'excellence s'est transformée en « élitisme ». « L'université doit rester fidèle au service public et investir tous les champs du savoir et de la recherche », souligne t-il.

Olivier Simonin, nouveau président de l'INP partage les précédentes remarques. Il précise : « La potentialité des programmes élaborés dans le projet permet de répondre à l'inquiétude de mes collègues. Mais il n'y a pas besoin de casser la structure globale du système. »

La convention avec l'Etat remise en cause ?

Les présidents ont indiqué qu'ils ont reçu une lettre du 1er ministre, François Fillon, leur indiquant l'engagement de l'Etat « sans contrepartie ». Car ces griefs posent la question de la signature de la convention d'attribution avec l'Etat par les chefs d'atablissement. Cette convention permet de débloquer les fonds. L'Etat donne jusqu'à la fin de l'année pour la signer. Si ce n'est pas le cas, il est question de rembourser le prêt de 13,9 M€ qui devrait être accordé au Pres (Pôle de recherche et d'enseignement supérieur) dans le cadre d'une convention de préfinancement.

Bertrand Monthubert estime également que cette démarche de réorientation du projet n'est pas irresponsable. « Rouvrir le débat serait mettre en danger le projet alors le Pres Sorbonne-Paris-Cité qui n'a pas signé la convention d'attribution et d'autres sont irresponsables comme nous. Ne pas entendre les dissensions des personnes serait mettre en péril le projet Uniti », assure le futur président de l'université Paul Sabatier.

Les présidents souhaitent une consultation plus large des acteurs de la vie de l'université. En ce qui concerne le calendrier et la méthode, ils attendent que le nouveau bureau du Pres - composé des présidents d'universités et des établissements fondateurs de l'Université de Toulouse - soit au complet. Ils ont également en tête le résultat de l'élection présidentielle. L'objectif est de tomber d'accord au début du mois de décembre pour pouvoir signer la convention d'attribution des fonds avec l'Etat.

Wilfried Pinson

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