Des applications spatiales testées sur un train Toulouse-Rodez

La Région Occitanie et la SNCF vont lancer un train dédié à des essais d'applications satellites entre Toulouse et Rodez. Objectif : réduire les coûts d'exploitation du réseau ferroviaire et offrir de nouveaux débouchés au secteur spatial.

Après les États généraux du rail et de l'intermodalité organisés par le Conseil régional d'Occitanie, la Région et la SNCF vont lancer Géofer, une plateforme d'expérimentation dédiée aux technologies spatiales. L'objectif est double : implanter les applications spatiales dans le secteur ferroviaire et réduire les coûts d'exploitation du réseau régional.

"Actuellement, les trains sont localisés par un système de balises très cher à entretenir, explique Xavier Leblan, le responsable du laboratoire Guide, qui va piloter une partie des essais. L'utilisation de technologies GNSS permettra de réduire l'infrastructure au sol et d'améliorer la conduite et l'exploitation des trains."

C'est la ligne ferroviaire entre Rodez et Tessonnières (près de Gaillac) qui a été choisie par la Région et la SNCF pour servir de test pendant 8 mois. "Elle traverse un environnement montagneux propice à des essais en milieux contraints", précise Xavier Leblan.

Porteur du projet, le laboratoire Guide a déjà lancé le géo-référencement de la ligne et l'instrumentation du train qui embarquera différents outils de mesure à partir de février. "Les données collectées seront ensuite réutilisées sur des bancs d'essais pour aider les développeurs de solutions à mettre au point des systèmes embarqués", ajoute Xavier Leblan.

Un appel à manifestation d'intérêt

Le Cnes, qui a signé un partenariat avec la SNCF en mai dernier, va tester un récepteur satellitaire utilisant un algorithme développé par ses ingénieurs. Capable d'atteindre une précision décimétrique, cette technologie doit permettre d'améliorer la conduite des trains au moment des arrêts en gare, ou encore de suivre l'usure des pièces afin de déclencher des opérations de maintenance avant une casse.

Fourni par la société M3 Systems, le récepteur diffusera aux applications embarquées des données précises sur la position et la vitesse du train en temps réel. D'autres dispositifs tels que des détecteurs de chocs des pantographes sur les caténaires, des systèmes de contrôle de vitesse pour l'éco-conduite ou des systèmes d'itinérances pour les moyens de télécommunication, seront développés, implémentés et évalués sur la ligne et sur des bancs de simulation.

Un appel à manifestation d'intérêt va être lancé avec le concours du pôle de compétitivité Aerospace Valley. "Les entreprises issues des filières Navigation et Télécommunication du Pôle auront ainsi l'opportunité d'être accompagnées et d'expérimenter leurs solutions dans l'environnement ferroviaire, un secteur habituellement très sélectif", conclut le laboratoire Guide.

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