Premier vol public réussi pour l'hélico électrique toulousain Volta

Premier hélicoptère conventionnel 100 % électrique au monde, Volta a réussi ce mercredi 19 octobre son premier vol d'essai en public. Il a été mis au point par un entrepreneur toulousain et l'Enac dans l'optique de former les pilotes dans les aéroclubs.
Volta est le premier hélico conventionnel 100% électrique.

C'est une nouvelle étape franchie pour le projet toulousain Volta. Cet hélicoptère biplace doté de batteries électriques a réalisé son premier vol en public ce mercredi 19 octobre depuis un héliport parisien en présence de la ministre de l'Environnement Ségolène Royal. Premier hélicoptère conventionnel 100 % électrique, Volta a été imaginé par Philippe Antoine, un entrepreneur toulousain ingénieur chez Latécoère qui a remotorisé totalement l'appareil. L'Enac (école nationale d'aviation civile basée à Toulouse) s'est chargé de son côté de mettre au point un tableau de bord fonctionnel.

Pour l'instant, la batterie de l'engin permet une autonomie d'une dizaine de minutes en vol. Le prototype qui devrait être au point d'ici 2019 sera capable de voler une quarantaine de minutes d'affilée. Pour Phillippe Antoine, l'hélico électrique pourrait convenir aux cours dispensés dans les aéroclubs.

"Dans la formation hélicoptère, les 10-15 premières heures se font à proximité immédiate de l'aérodrome pour l'apprentissage des manœuvres. L'idée est de ne pas brûler tout ce pétrole pour rien, mais aussi d'éviter les nuisances sonores avec les riverains et d'amener l'hélico dans les villes. Aujourd'hui à Toulouse, il faut aller à Nogaro (Gers) ou à Castres pour trouver les aérodromes les plus proches, pas loin d'une heure de trajet."

 Autre innovation, le Volta est équipé de batteries amovibles pour multiplier les petites séquences de vol et réaliser in fine un long vol. "Vous rechargez 3 ou 4 batteries pendant que vous volez avec une seule. Vous permutez ensuite et vous volez ainsi toute la journée. La maintenance est quasi inexistante. Les batteries peuvent aussi être alimentées via des cellules photovoltaïques sur un hangar d'aéroclub", imagine déjà Philippe Antoine.

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Beaucoup moins cher qu'un hélico classique

Selon les premières estimations des concepteurs, l'utilisation de l'appareil reviendrait à celle d'un avion de ligne (actuellement 100  à 200 euros de l'heure) contre 400 euros aujourd'hui pour le même temps de formation sur un hélico à moteur thermique. Jusqu'ici, le projet a été financé totalement en fonds propres. Philippe Antoine a réinvesti les bénéfices d'Aquinea, une petite entreprise spécialisée dans l'éclairage de piscines et créée spécialement pour capter des fonds pour le projet Volta. Désormais, l'entrepreneur cherche à mobiliser d'autres acteurs.

"Le prototype requiert un investissement d'un million d'euros. Lors du vol inaugural, Ségolène Royal a déclaré que l'État soutiendrait ce projet par le biais de subventions. Nous cherchons désormais un industriel pour nous aider à accélérer le développement de l'appareil", poursuit-il.

Lire aussi : Où en est le projet E-Fan, le premier avion électrique d'Airbus ?

L'Enac a décidé de son côté de lancer une nouvelle formation dédiée aux moteurs à propulsion électrique.

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