L'institut de recherche Pierre Fabre ainsi que la fondation Toulouse Cancer Santé, présidée par Philippe Douste-Blazy et reconnue d'utilité publique depuis 2006, ont annoncé ce jeudi 2 juin la création d'une nouvelle chaire de recherche en immuno-oncologie financée sur une durée de 5 ans.

Pour rappel, l'immuno-oncologie est l'étude des traitements qui permettent au système immunitaire de reconnaître les cellules cancéreuses et de les détruire. Les traitements immuno-oncologiques représentent un progrès médical car ils continuent à agir sur une longue période même après rémission, et se caractérisent par des effets secondaires beaucoup plus maîtrisables que les nombreux autres traitements actuels du cancer.

Pour Michel Attal, directeur général de l'institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole : "À côté de la chimiothérapie, de la radiothérapie et de la chirurgie, l'immunothérapie s'installe comme un élément cardinal dans le traitement des cancers et des hémopathies. Pour bon nombre de ces pathologies, elle permettra de prolonger le contrôle de la maladie voire d'obtenir des guérisons actuellement impossibles."

L'immuno-oncologie, une "révolution thérapeutique"

Si le médecin-chercheur qui dirigera la nouvelle chaire de recherche est encore inconnu, cette dernière est néanmoins déjà prévue pour travailler avec les équipes du Centre de recherches en cancérologie de Toulouse. Selon son directeur, le docteur Jean-Jacques Fournié, l'immuno-oncologie est aujourd'hui un secteur qu'il faut consolider à Toulouse :

"Les résultats cliniques obtenus récemment à l'institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole et ailleurs dans le monde révèlent qu'après des décennies de recherches acharnées, l'immunologie commence à porter ses premiers fruits dans le traitement de certains cancers jusqu'ici difficilement curables. Avec l'accueil de cette chaire dans ses murs, le centre de recherches en cancérologie de Toulouse étoffe ses forces de recherche en immuno-oncologie afin que, demain, cette révolution thérapeutique bénéficie à tous les malades."

Un appel à candidatures susceptible d'attirer les grands noms

L'appel à candidatures destiné à nommer le futur détenteur de cette chaire a été lancé hier par le biais d'annonces publiées dans les revues Nature, Science et New England Journal of Medicine. Outre l'expertise confirmée dans le domaine de l'immuno-oncologie, le médecin-chercheur candidat devra justifier d'une envergure internationale et d'une "spécialisation en médecine translationnelle". La décision finale sera prise par le Conseil scientifique international de la Fondation Toulouse Cancer Santé et de l'Institut universitaire du cancer de Toulouse. Si les caractéristiques relatives au poste peuvent paraître exigeantes, Philippe Douste-Blazy le justifie par la volonté d'attirer vers la région toulousaine les spécialistes du traitement contre le cancer :

"Le recrutement d'un éminent oncologue, conjuguant une double expertise en médecine translationnelle et en immuno-oncologie, illustre l'ambition portée par la fondation pour l'Oncopole : financer la venue, ici à Toulouse, des médecins et chercheurs à l'origine des découvertes de demain et hisser le campus toulousain à un niveau d'excellence internationale."

À noter par ailleurs que dans sa volonté de se spécialiser dans le traitement du cancer, Toulouse est candidate pour accueillir un centre de protonthérapie.