Comment Toulouse se prépare à devenir la cité européenne de la science en 2018

Du 9 au 14 juillet 2018, Toulouse sera la première ville française à accueillir les Rencontres européennes de la science. 5 000 chercheurs venus des quatre coins de l'Europe sont attendus pour débattre et partager avec le grand public leur savoir. Dès à présent, l'université cherche à labelliser des événements en amont de la manifestation. Objectif : faire de la Ville rose la capitale de la science pendant... un an et demi.
Le forum se tiendra dans les locaux de l'Université de Toulouse

C'est une grande première pour la France. La métropole toulousaine a été désignée par un jury international pour accueillir, du 9 au 14 juillet 2018, l'Esof (Euroscience open forum). Initiée pour la première fois en 2004 par Euroscience, (l'association européenne pour la promotion de la science et de la technologie), cette manifestation s'inspire à l'origine de rencontres organisées aux États-Unis par l'Association américaine pour l'avancement des sciences (AAAS). Pendant 5 jours, 5 000 scientifiques de haut niveau venus de toute l'Europe vont se réunir pour débattre des dernières avancées de la science. Après Stockholm, Munich, Barcelone, Turin, Dublin, Copenhague et l'été prochain Manchester, ce sera donc au tour de Toulouse d'organiser, dans deux ans, le plus grand forum scientifique européen.

Un appel à projets lancé début avril

L'événement aura lieu dans les nouveaux locaux de l'université fédérale de Toulouse, au Quai des Savoirs. Au programme : des débats sur la politique scientifique, les carrières des jeunes, les relations entre science, business et innovation... Parallèlement, un lieu d'exposition permettra au grand public d'aller à la rencontre des grandes institutions européennes. En amont de la manifestation, des événements seront également organisés tout au long de l'année 2017-2018 pour faire de Toulouse la capitale européenne de la science.

Début avril, l'Université fédérale de Toulouse a lancé un appel à projets pour faire bénéficier du label "cité européenne de la science" à des événements régionaux autour de la science de et l'innovation.

"Pour être retenu, l'événement devra se tenir sur l'année 2017 ou 2018 à Toulouse dans la grande région. Au niveau du contenu, il peut s'agir d'un colloque spécialisé, d'un forum de l'industrie ou de l'innovation, d'une exposition. L'événement doit avoir une dimension européenne et impliquer les jeunes. Il faut savoir que 40 % des participants de l'Esof sont des jeunes", explique Anne Cambon-Thomsen, directrice de recherche au CNRS qui a coordonné la candidature toulousaine.

 Les lycées de la Région seront notamment sollicités pour mettre en valeur leurs projets.

Débattre avec les citoyens pour lutter contre l'obscurantisme

L'Esof veut se distinguer des autres nombreux symposium et colloques scientifiques en mettant le débat citoyen au cœur de l'événement. Une manière aussi de lutter contre l'obscurantisme :

"Depuis les années 50, le débat scientifique est moins serein, les chercheurs ne suscitent plus une adhésion uniforme. On a pu le voir sur des sujets comme le réchauffement climatique. Ce forum va permettre d'engager le dialogue", espère Martin Andler, président d'Euroscience.

"Plusieurs pays européens sont confrontés à la montée de mouvements anti-scientifiques. Ce forum permet d'accepter le débat public sur certains sujets comme les OGM", complète Jean-Pierre Bourguignon, président du Conseil européen de la Recherche.

Au-delà de l'enjeu pédagogique, le forum revêt également un enjeu politique crucial :

"Horizon 2020, le programme-cadre de la recherche scientifique de l'Union européenne, arrivera bientôt à son terme. En 2018, nous serons en pleine préparation du nouveau plan de l'Europe. Le forum est un moyen pour la France de peser dans les discussions sur la politique scientifique européenne", décrypte Anne Cambon-Thomsen.

Une vitrine internationale pour Toulouse

Pour la métropole, l'événement va représenter une exposition considérable. Lors du dernier forum, plus de 400 journalistes européens avaient couvert la manifestation. "Ce forum va donner une image très positive de la ville, c'est une très bonne nouvelle en matière de marketing territorial. L'événement va aussi permettre de rapprocher trois écosystèmes : le monde économique, le monde académique et la société civile. Si l'on compte au minimum 5 000 participants, cela va générer des retombées économiques importantes, notamment sur les nuitées d'hôtels", se félicite Pierre Montoriol, le président de la commission innovation de la CCI de Toulouse.

Sylvie Rouillon-Valdiguié, présidente de l'Office de Tourisme voit à plus long terme et estime que l'Esof permettra à Toulouse "de mettre en valeur ses atouts de ville aéronautique et spatiale en vue de la candidature de la France pour accueillir en 2025 l'Exposition universelle".

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