Startups : le Pass French Tech ne se limite plus au secteur numérique

Depuis 2015, neuf entreprises toulousaines ont bénéficié du label Pass French Tech pour accélérer leur développement. Initialement destiné au startups du numérique, le pass s'étend désormais à l'industrie et peut-être bientôt aux biotechs et medtechs. Mais les critères sont très exigeants.
Le Pass French Tech existe depuis 2015

Le dispositif Pass French Tech, destiné exclusivement aux entreprises en forte croissance, a été expérimenté en 2014 en Ile-de-France et s'est étendu progressivement aux métropoles labellisées French Tech. À Toulouse, 9 entreprises ont déjà été labellisées depuis 2015. Les startups lauréates sont suivies par les partenaires du pass (BPI France, Inpi, Coface, Business France, DGE, French Tech Toulouse, Conseil régional et DigitalPlace) qui leur font bénéficier d'un accompagnement accéléré à l'international, d'un accès à la communauté Excellence de BPI, d'un appui sur la propriété intellectuelle, de l'aide au financement, d'un soutien dans la communication et d'une invitation prioritaire aux voyages d'affaires étatiques.

Qui sont les 9 startups ?

Delair-Tech, spécialiste des drones civils installée à Labège, a été la première startup toulousaine a bénéficier du Pass French Tech en 2015. Ont suivi Adveez (internet des objets), Audiogaming (réalité virtuelle), Devatics (logiciel de vente) et MyFeelBack (logiciel Saas d'enrichissement de la connaissance client). Pour Stéphane Contrepois, président de MyFeelBack, le retour est plutôt positif :

"Le Pass French Tech est un label qui nous permet, avec certains grands comptes, de montrer des garanties, expliquait-il dans une interview à La Tribune Toulouse en janvier 2017. En effet, BPI France a des accords-cadres avec eux, et le fait d'avoir ce label French Tech permet de passer quelques barrières qui auraient été plus compliquées à franchir autrement. Et c'est aussi une image, un étendard qui nous a donné de la crédibilité."

Sur l'année 2016-2017, Adveez a vu son pass renouvelé. C'est la première entreprise dans ce cas, "mais d'autres pourront également prolonger les bénéfices du Pass French Tech si elles le souhaitent et si elles répondent toujours au critères", précise French Tech Toulouse. C'est en mai prochain que l'on connaîtra les futures sociétés renouvelées ou nouvellement labellisées "Pass French Tech".

Des startups industrielles labellisées

Cette année également, quatre entreprises ont bénéficié du pass : MTarget (services de communication de grands groupes via SMS), BricoPrivé (ventes privées de bricolage), Ludilabel (étiquettes pour vêtements), et Morning Group (jeux de société). Ces trois dernières ne sont pas des entreprises du numérique "pur et dur" même si l'informatique entre en compte dans leur activité. Chez elles, ni big data, ni objets connectés, ni logiciels, mais du commerce et de l'industrie. Cela s'explique par une redéfinition de la stratégie Pass French Tech :

"Le comité French Tech au niveau national a décidé d'étendre le pass aux secteurs de l'industrie, des biotechs et des medtechs. Lyon et Montpellier sont des villes pilotes pour les biotechs et medtechs et nous attendons leurs retours d'expérience. Mais Toulouse peut, depuis 2016, labelliser des entreprises du secteur industriel, ce qui a été le cas avec Ludilabel et Morning Group",  précise Amélie Leclerc, directrice de DigitalPlace, qui est l'opérateur du Pass French Tech à Toulouse.

"Il ne faut pas oublier que la French Tech a pour ambition de couvrir toutes les startups et pas uniquement celles du numérique", rappelle Philippe Coste, directeur délégué French Tech Toulouse.

Des critères "extrêmement exigeants"

Toulouse devrait bientôt se positionner sur les medtechs et biotechs, mais "il n'est pas facile d'identifier ces entreprises, notamment car elles sont frileuses à publier leurs chiffres", indique Amélie Leclerc. Or, l'attribution du pass étant directement liée à l'évolution du chiffre d'affaires, il est primordial que celui-ci soit déclaré. "L'hyper croissance est un critère extrêmement exigeant", concède la directrice de DigitalPlace. Pour le secteur Medtech par exemple, le CA doit croitre de 50 % sur trois années d'exercice consécutives, sinon, la société doit avoir levé au moins 10 millions d'euros.

Pour les biotechs, aucun chiffre d'affaires n'est exigé (par définition une biotech peut avoir besoin de plusieurs années pour générer du chiffre d'affaires, étant donné le temps nécessaire au développement de médicaments), mais la société doit présenter au moins un produit en "stade clinique révolu" et avoir levé 10 millions d'euros.

"Après Montpellier, Lyon et Paris, Toulouse est la 4e ville qui compte le plus d'entreprises labellisées. Mais vu les critères très exigeants, certaines entreprises candidates sont déçues de ne pas être reçues après avoir passé du temps à constituer un dossier, explique encore Amélie Leclerc. Ainsi, nous conseillons aux startups intéressées de nous téléphoner avant de constituer un dossier, nous vérifierons avec elles si elles remplissent les principales métriques. Cela évite les faux espoirs."

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