Beaucoup de candidats et peu d'élus au Hi-Lab, l’accélérateur de la Clinique Pasteur

Peu de nouvelles recrues, mais beaucoup d’ambition. Voilà qui résume le bilan du Hi-Lab (health innovation laboratory) lancé il y a plus d’un an par la Clinique Pasteur. À ce jour, deux startups seulement ont rejoint "l’écurie Pasteur". Olivier Geoffroy, le directeur technique de l’établissement, revient sur les critères de sélection et décrit les nouveaux projets qui ont passé le cap de la sélection. Interview.
Olivier Geoffroy, Atul Pathak et Dominique Pon, membres du Hi-Lab

En novembre 2015, la Clinique Pasteur lançait un accélérateur de startups maison pour favoriser l'innovation au service des patients. Quel est le bilan ?

Nous sommes fortement sollicités et recevons en moyenne deux à trois propositions par mois. Au départ, nous sommes assez ouverts, plutôt adeptes de la théorie du "pourquoi pas ?" à condition que le projet soit innovant et en lien avec l'amélioration possible des services aux patients. Beaucoup de monde "pitche" donc mais, finalement, peu passent le cap de la sélection. Depuis la création du Hi-Lab, nous avons déjà accompagné les startups Ubleam, MHComm et Medinbox qui vivent désormais leur vie en dehors de nos murs. Aujourd'hui, nous affichons deux nouvelles startups dans notre accélérateur. Il s'agit de Yenni, dans laquelle nous avons investi de façon capitalistique parce que l'on croit à fond à ce projet, et de l'entreprise Hemolia, qui développe un logiciel de soins Cicalia.

En quoi les projets de Yenni et d'Hemolia améliorent-ils les services aux patients ?

Yenni est une startup qui travaille au développement d'un réseau de soins en Afrique avec la création d'une carte de santé prépayée. Cette carte, achetée par la diaspora africaine habitant en France, permet aux proches restés en Afrique de se soigner gratuitement. Ce projet ne s'adresse pas directement à nos patients, mais il correspond parfaitement à notre démarche en matière de responsabilité sociétale des entreprises. Nous nous sommes donc engagés dans une forme de mécénat et accompagnons Yenni pour le développement informatique de leur solution.

Hemolia est une startup parisienne que nous accompagnons depuis un an. Elle développe Cicalia, un logiciel d'aide à la décision pour la réalisation de pansements. C'est une technologie très efficace en cas de plaie aiguë, post-opératoire, ou en cas de pathologies chroniques. Cette application mobile permet aux infirmières de soigner les patients à distance et elle est reliée au dossier médical de l'établissement.

Vous indiquez consacrer un budget annuel de 2 à 3 millions d'euros à l'information digitale au sein de la Clinique Pasteur. Quel montant moyen investissez-vous dans chaque projet ?

Il n'y a pas de montant moyen. Selon l'intérêt du sujet pour notre secteur, nous fléchons entre 50 000 et 100 000 euros par projet. Mais nous retoquons aussi beaucoup de candidatures car les gens nous sollicitent trop souvent uniquement pour des participations financières et ce n'est pas notre démarche. Nous sommes plutôt dans une démarche de codéveloppement avec une prédilection pour toutes les innovations susceptibles d'apporter des services complémentaires à nos patients. Finalement, nous nous définissons davantage comme un incubateur de projets de santé que comme un accélérateur de startups.

Vous développez par ailleurs en interne de nombreux autres projets et notamment un espace patient numérique. Quel est le lien avec le Hi-Lab ?

En effet, l'innovation en santé fait partie de notre ADN au sein de la clinique, avec la mise en œuvre du premier dossier patient informatisé dans nos murs il y a dix ans. Depuis, nous n'avons jamais cessé de travailler en interne avec nos propres développeurs sur des services auxquels nous croyons pour nos patients. Le Hi-Lab nous permet d'officialiser cette démarche d'innovation interne et nous donne de la visibilité.

C'est dans ce cadre que nous déployons un espace patient numérique qui regroupe une masse d'informations sur le patient depuis sa pré-admission en ligne jusqu'au suivi à domicile. À ce jour, 22 000 patients bénéficient chez nous de cet espace qui donne des informations en ligne et aussi en temps réel. Nous avons par exemple mis au point un système de brancardage informatisé qui informe les proches, en cas d'intervention chirurgicale.

Que va devenir cette innovation ?

Rien n'est tranché. Nous sommes en réflexion pour créer une startup et la développer nous-mêmes, ou pour vendre notre solution clé en main. Nous sommes à l'écoute des investisseurs et, d'ailleurs, des discussions sont en cours avec d'importantes SSII et des éditeurs informatiques de santé.

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