Investir dans la Smart City, une évidence pour les entreprises

La Smart City, les grandes entreprises veulent en être. Le 7 décembre dernier à l’occasion du 2e Forum Smart City Toulouse, plusieurs représentants de grands groupes et de PMI ont dévoilé leur stratégie. Fournisseurs d’électricité, gestionnaire de l’eau et des déchets, promoteurs, sociétés de services… Tous les secteurs sont aujourd'hui concernés par la vague Smart City.
(Crédits : Rémi Benoit)

Au sein du groupe Suez, la stratégie Smart City se décline en six axes : mobilité, sécurité de l'environnement, efficacité économique, qualité de vie et bien-être, dynamisme et attractivité. Une stratégie lancée il y a deux ans, date à laquelle un service et une équipe dédiés à ce sujet ont été constitués.

"Nous n'envisageons pas la Smart City comme une simple révolution technologique, mais comme un monde de nouveaux usages dans lequel nous pouvons apporter nos compétences, décrit Benoît Brient, directeur du développement smart & resourceful cities chez Suez. Nous sommes dans une logique d'investissements, de recherche et de retour sur investissements. C'est pourquoi nous parions sur ces questions et nous nous positionnons au service des collectivités."

À Saint-Étienne, par exemple, dans un quartier concerné par la politique de l'ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), Suez livre une plateforme prenant en compte les données de consommation énergétique en eau/gaz des logements, permettant ainsi à la collectivité d'optimiser ses programmes de réhabilitation. Hébergée en open source sur le site de la mairie et de la métropole, la plateforme de l'opérateur propose aussi des services permettant d'améliorer la qualité de vie des habitants du quartier. "Un joggeur pourra s'informer en amont d'éventuelles problématiques de travaux ou de pollution sur son parcours", décrit  Benoît Brient. Autre exemple à Dijon, où le groupe participe à un important appel à projets pour gérer l'éclairage public, les stationnements, la gestion des bornes d'accès au centre-ville ou encore dans le cadre du Grand Paris, en matière d'agriculture urbaine.

Une préoccupation qui a aussi gagné Veolia. Alain Staron est sénior vice-président en charge de la transformation digitale au sein du groupe. Concernant la démarche d'open métropole, il décrit "des villes coincées entre des usagers qui veulent que les choses bougent et d'énormes résistances au changement dans leurs propres administrations".   Le groupe, qui détient un savoir-faire très spécialisé sur le sujet sensible de l'eau, mise notamment sur le développement de nouveaux services à destination de ses clients.

Une vision de services que défend Mustapha Derras, directeur de la recherche et de l'innovation chez Berger-Levrault, éditeur de solutions de gestion et de contenu à destination des collectivités.

"Ne parlons pas seulement de smart city, mais de ville connectée conçue pour améliorer la vie de ses habitants !"

Investir dans les startups

Le groupe Caisse des Dépôts, qui investit historiquement dans toutes les infrastructures routières et ferroviaires, vient de son côté de se positionner en appui auprès des collectivités sur ces questions. "Être acteur de la Smart City, c'est une évidence pour nous. Il s'agit de faciliter les grandes transitions écologique, numérique et démographique", décrit Éric Hayoun le directeur d'investissement sénior au sein du groupe.

La Caisse des dépôts a annoncé début décembre son implication dans huit "démonstrateurs territoriaux de la ville intelligente", dont un concernera Toulouse. Le démonstrateur toulousain se consacrera vraisemblablement au déploiement de véhicules intégrés à la politique mobilité de la métropole. "Ce projet verra le jour notamment dans le cadre de collaborations avec des startups innovantes sur le sujet", indique Éric Hayoun.

Une stratégie que le groupe déploie déjà à Lyon et Annecy après avoir investi 1,2 million d'euros en septembre dans la startup Oxipio (une plateforme de logistique urbaine intelligente et durable). Le groupe a investi de la même manière dans Freshmile, l'opérateur de recherche pour borne électrique qui travaille avec les collectivités.

La France est-elle en retard ?

Dans un autre secteur, l'opérateur immobilier Icade, qui gère 1,1 million de m2 de bureaux dans des parcs tertiaires en région parisienne et produit 5 000 logements par an, dont 400 à Toulouse, a intégré une stratégie smart city dans ses projets.

"Nous avons complètement revu notre façon de concevoir notre offre tertiaire, explique Didier Beigbeder, le directeur territorial sud-ouest du groupe Icade. Nous construisons des "smart desk" avec des espaces ouverts et partagés qui s'adaptent aux nouvelles façons de travailler dans les entreprises."

Au sein du groupe Suez, une soixantaine de projets sont en cours concernant la Smart City en ce moment mais... 7 seulement concernent la France. Serions-nous en retard sur le sujet ?

"Disons que les pays nordiques ont pris conscience de cela avant nous, aidés notamment par une force publique qui a lancé des initiatives sur ces questions, analyse Benoît Brient. En France, nous sommes très sollicités par nos clients, les collectivités, mais celles qui, in fine, franchissent le pas sont peu nombreuses."

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